Carnet n°20 Traversée commune Livre 4 - L'entre-deux
Récit & pensées / 2007 / La quête de sens
La quête de lumière de l’Homme commun singulier. Derrière la porte étroite, unique point de passage vers les horizons clairs, l’Homme commun devient naturellement singulier. L’opposition entre le singulier et le commun s’efface pour laisser place à un affrontement - et à une alternance - entre les dimensions obscures et lumineuses de l’Homme qui marche seul sur son chemin entre la pénombre et les éclaircies au gré des phases sombres et lumineuses.
Oscillation
Tu oscilles entre la pénombre et les éclaircies. Tu explores les couleurs du chemin.
(4.1)
De part et d’autre
Entre la clarté et l’obscurité, ton ombre tremblante avance et découvre le subtil nuancier en mouvement.
(4.2)
L’ENTRE-DEUX propose deux séries de fragments entremêlées, OSCILLATIONS et DE PART ET D’AUTRE.
OSCILLATIONS et DE PART ET D’AUTRE
Traversées commune et singulière.
La quête de lumière de l’Homme commun singulier. Derrière la porte étroite, unique point de passage vers les horizons clairs, l’Homme commun devient naturellement singulier. L’opposition (établie au cours des phases précédentes) entre le singulier et le commun s’efface pour laisser place à un affrontement - et à une alternance - entre les dimensions obscures et lumineuses de l’Homme qui marche seul sur son chemin entre la pénombre et les éclaircies au gré des phases sombres et lumineuses.
OSCILLATIONS
Traversée commune
(à gauche et à droite)
DE PART ET D’AUTRE
Traversée singulière
(à gauche et à droite)
A gauche : éclaircies et lumière
A droite : ombres et obscurité
Ombres et lumières alternent, se succèdent, s’enchaînent, se répètent, se neutralisent parfois… et contribuent à éclairer le chemin…
Préambule : derrière la porte étroite, tu aperçois l’horizon. Tu délaisses l’obscur sentier pour arpenter l’obscurité des mondes. Au cœur de l’obscurité, tu apprends à décrypter les couleurs de la lumière.
Eclaircissement
Au détour du sentier obscur naît ton chemin. L’étroit chemin des horizons illimités qui s’enfonce vers la Lumière.
(4.3)
Fidèle compagnon
Tu reconnais ton chemin. Tu regardes derrière toi. Et tu admets que le temps est ton meilleur compagnon de voyage.
(4.4)
Puzzle
Tu examines rétrospectivement ta vie. Et tu comprends que chaque évènement a une place dans la cohérence de ton parcours, qu'il est la pièce manquante de ton puzzle en construction.
(4.5)
A la lisère
Enfoui dans la nuit des ténèbres, tu es à la lisière de la clairière. A l’endroit où se perd l’obscur sentier.
(4.6)
Indications
Tu chemines en cherchant en toi le chemin et la force de poursuivre ta route.
(4.7)
Epuisement
Tu cherches sans défaillir. Tu épuises la quête pour dé-couvrir l’être*.
(4.8)
Diffusion lumineuse
Ton regard assombri (soudain) s’illumine et éclaire le monde.
(4.9)
Ouverture
Tu ouvres la porte de l’horizon.
(4.10)
Elévation
Tu élèves ta conscience vers des cieux plus vastes.
(4.11)
Long espace
Tu cherches la joie. L’espace derrière la porte. Tu transformes ton regard. Tu traverses le long couloir. Tu tournes la clé. Et tu pousses la porte qui mène à l’espace.
(4.12)
Premières couches
Tu pénètres la surface des terres profondes.
(4.13)
Hauts fonds
Tu avances vers les hautes profondeurs de la Conscience.
(4.14)
Lignée ancestrale
Tu descends en toi. Tu ouvres l’espace abyssal où tous les quêteurs et chercheurs ont cheminé, se sont égarés pour se (re)-trouver enfin.
(4.15)
Paysages changeants
Tu expérimentes la conscience.
(4.16)
L’abîme de l’être
Tu découvres des abîmes de vérités. Mais tu crains le voyage vers l’être qui t’habite.
(4.17)
Clarté obscure
Ta conscience est un espace obscur. Quelques traits de lumière parfois le traversent. Et tu aspires à la transformer en un espace de clarté voilée d’un peu d’obscurité.
(4.18)
Chemin d’épines
Tu apprends à marcher nu et vulnérable sur le sentier épineux.
(4.19)
Leçon
Tu regardes ta finitude. Tu contemples ta mort pour apprendre à vivre debout, à chaque instant, l’esprit serein, le cœur gratifiant et l’âme libre.
(4.20)
Identité réelle
Tu es encore aveuglé par ta peur de disparaître, ton besoin de perpétuation et de sécurité. Tu te protèges toujours (en vain) des évènements et des expériences.
(4.21)
Certitude
Tu t’éloignes de l’incertain. Tu plonges dans la confiance.
(4.22)
Sérénité
Tu délaisses l’inquiétude. Tu sais ton être fondamental impérissable.
(4.23)
Indestructibilité
Tu sais que nul danger ne peut porter atteinte à ta véritable identité. Ni la mort, ni la souffrance, ni la maladie. Tu sens l’éternité que tu portes en toi. Tu sens une présence éternelle qui habite au-delà de ton entité matérielle et nominative.
(4.24)
Double voie
Tu empruntes ton sentier sur le chemin de la vérité.
(4.25)
Chemin
Tu sais qu’il n’existe qu'un chemin. Unique pour chacun.
(4.26)
Nécessité
La nécessité guide ton existence. Tu te demandes si elle est un besoin objectif impulsé par une force transcendante (l’intelligence fondamentale qui t’habite) ou un besoin subjectif guidé par l’inconscient et qui se mue en désir fantasmatique. Tu y réfléchis et tu finis par t’en moquer. Tu comprends que la seconde option représente une étape préalable incontournable sur le chemin.
(4.27)
Indication
Certaines routes continuent à te séduire. Tu aimerais suivre ceux qui y cheminent. Mais tu t’abstiens. Tu t’inspires de leurs pas. Et tu poursuis ta marche sur ton sentier.
(4.28)
Mimétisme
Tu regardes avec envie les têtes bienveillantes assises paisiblement sur l’autre rive. Tu aimerais les imiter, suivre leurs traces, emprunter leur itinéraire pour les rejoindre. Mais tu te contentes de poursuivre ton chemin.
(4.29)
Du bon usage de la marche
Tu refuses d’être porté par les hommes sages du monde. Tu avances porté par tes propres jambes. Tu salis tes souliers façonnés à la mesure de tes certitudes. Tu en uses les semelles en cheminant pas à pas. Et tu contemples, du haut de tes convictions et certitudes nouvelles et transitoires, le chemin parcouru.
(4.30)
Turbulences
Tu éprouves les turpitudes du périple.
(4.31)
Buisson
Tu cherches l'essentiel. Et tu t’égares dans le fatras d'ornières et de ronces où se cache la rose fragile et impérissable.
(4.32)
Boucle épuisante
Ta marche est éreintante. Tu t’y enlises. Tu t’y épuises. Ta marche est incessante.
A chaque instant, tu t’efforces de rendre ta conscience plus claire, plus vive, plus vaste. Et tu as le sentiment (paradoxal) de t’enfermer dans l’obscurité. Et cette obscurité t’incite à poursuivre cette marche qui t’épuise. Tu arpentes le cercle infini.
(4.33)
Tempête
Les vagues déchaînées te ballottent. Tu crains le ressac. Tu plonges et t’agrippes.
(4.34)
Terne aventurier
Tu ressembles à un pâle Don Quichotte rebuté par ses propres moulins à vent.
(4.35)
Ouverture
Tu sors du cercle étroit.
(4.36)
Large sillon
Tu arpentes la profondeur du chemin. Tu élargis la voie. Tu ouvres l’horizon.
(4.37)
Ouverture
Tu délaisses les schémas étriqués qui bornent ta vision habituelle. Tu observes à la lueur nouvelle le chemin que tu empruntes depuis la nuit des temps. Tu enlèves les œillères qui enserraient ta tête. Tu retires la cagoule qui te confinait à l’obscurité. Et tu commences à voir.
(4.38)
Tendance
Tu songes (avec tristesse) que tu as toujours été soucieux de toi et oublieux du monde. Et tu comprends que tu ne peux inverser les termes d’autorité. Tu sais que les termes (et la tendance) s’inverseront en t’enfonçant dans l’impasse. Tu as la certitude que tu te désintégreras progressivement au profit du monde.
(4.39)
Présence
Tu tentes d’être présent à l'Autre et oublieux de toi. Quoi qu'il advienne, tu t’y évertues.
(4.40)
Spirales
Ton cheminement est circulaire. Tu enchaînes les cycles spiraux : ouverture, fermeture, expansion, rétrécissement, repli sur soi, retour et participation au monde, joie, mal-être. Tu élargis tes cercles non concentriques.
(4.41)
Sombre refuge
Tu t’enfermes dans l’obscurité en quête de lumière.
(4.42)
Derrière le voile
Tu te sépares des êtres. Tu t’isoles. Et tu t’interroges sur cet isolement. Ce qui te sépare des êtres te semble infime et apparent. Mais tu ne sais comment ôter le voile. Tu ne sais comment percer le mystère.
(4.43)
Etanchéité
Tu vois les Hommes assoiffés de bêtises. Et le monde les en abreuver. Tu préfères contourner les oasis et poursuivre ta marche dans le désert.
(4.44)
Echappée solitaire
Tu poursuis ta route en traversant les terres populeuses et les déserts, le cœur solitaire.
(4.45)
Retour de flamme
Tu renonces à éclairer les hommes. Tu restes cloîtré dans ta chambre noire.
(4.46)
Connaissance
Tu observes le monde en conservant tes distances. Tu ignores qu’il te faut y entrer et te laisser pénétrer avec distance pour le comprendre.
(4.47)
Carrefour
Tu es à la croisée des mondes.
(4.48)
Double battant
Ta perception est la porte de la conscience et la fenêtre de l’univers. Tu es l’interface des deux mondes.
(4.49)
Points de jonction
Ta sensibilité et ta conscience sont les interfaces entre les mondes extérieur et intérieur. Tu les vois baignées par les vagues des évènements et la houle des expériences. Soumises aux marées des sentiments et aux ressacs des émotions.
(4.50)
Point d’attache
Tu te sens l’infime jonction entre le monde et le grand mystère.
(4.51)
Justesse harmonieuse
L'incontournable étape de "l'Être*" t’éloigne progressivement du "faire*" frénétique. L'Être gagne en force et en vitalité. Lorsqu'il parviendra enfin à se suffire à lui-même, tu sais qu’il donnera au "faire" jusque dans les moindres gestes et les actes les plus anodins une justesse et une harmonie insoupçonnables.
(4.52)
Chemin
Tu poursuis ta route dans la nuit du monde et l’indifférence des âmes.
(4.53)
Avancées
Tu vas ton chemin indifférent aux bruits et aux silences du monde dont l’écho, amplifié, résonne au fond de ton cœur.
(4.54)
Modes d’existence
Tu observes le monde avec attention. Et tu vois les hommes. Vivre*. Exister*. Sans question. Sans curiosité. Plongés dans leur (superficielle) quête identitaire. Obsédés par leur fonction et leur place dans le collectif. Immergés dans les démarches dérisoires. Relégués à la matérialité. Autour de toi, nul ne semble progresser vers le dépouillement. Nul ne semble s’acheminer vers l’être*.
(4.55)
Essence nécessaire
Tu chemines sur le double chemin. Tu œuvres au nécessaire* et à l’essentiel*. Tu développes l’être sans négliger la matière. Tu œuvres à l’Absolu sans dédaigner le relatif.
(4.56)
Œuvre humaine
Tu travailles à ton métier d’Homme. Tu assumes ta matérialité. Tu manges, tu te protèges du climat, tu disposes d’un abri et tu te soignes quand ton corps l’exige. Et tu actualises ton potentiel d’être. Tu tentes de découvrir ton identité véritable et d’approfondir la nature des relations que tu entretiens avec ce qui te semble étranger.
(4.57)
Âme forgée
Tu résistes à tes faiblesses, tu te forges l’âme.
(4.58)
Délivrance
Tu apprends à mourir à tes certitudes.
(4.59)
Changement
Tu déconditionnes tes habitudes.
(4.60)
Réception
Tu accueilles l’œuvre des évènements.
(4.61)
Abandon
Tu désagrippes tes saisies.
(4.62)
Pas sereins
Tu acceptes de ne contrôler ni tes états intérieurs ni les évènements de ton existence. Tu as confiance en la vie. Tu poursuis ton chemin avec sérénité.
(4.63)
Art pictural
Tu accueilles tes états. Tu éclaircis la palette. Tu apprends à colorier la vie.
(4.64)
Merveilleux périple
Ta vie est un voyage d’émerveillement.
(4.65)
Progression
Tu ouvres les bras aux évènements avec joie et confiance pour franchir les étapes et traverser les épreuves. Tu accueilles simplement (et en toute simplicité) ce que t’offre la vie.
(4.66)
Dialogue
Tu regardes ton existence sans crainte. Tu la contemples dans la vastitude du regard. Et malgré tes malheurs et tes souffrances, elle te dit ton bonheur indicible.
(4.67)
Avancement
Tu expérimentes tes doutes. Tu érodes tes résistances. Tu œuvres à ton mûrissement.
(4.68)
Question impérative
Un jour, après avoir erré dans la multitude des univers, sous l’emprise des schémas ancestraux, tu t’interroges sur la validité de tes expériences.
(4.69)
Face à face
Tu regardes le chemin et tu apprends à marcher seul.
(4.70)
Phare
Tu maintiens le cap sur l’horizon des désillusions, confiant dans la lumière derrière l’espace lointain.
(4.71)
Refuge
Tu trouves refuge au cœur du chaos.
(4.72)
Fragile
Tu accueilles ta vulnérabilité. Tu perçois les signes de bienveillance que la vie manifeste à ton égard. Tu ressens sa préciosité. Tu éprouves avec une acuité accrue la souffrance et l’indifférence du monde. Tu maintiens la fragilité en ton cœur.
(4.73)
Fragments unitaires
Tu es en quête d’unité. Tu aimerais réunir tes parcelles.
(4.74)
Assemblage
Ton existence est éparse et fragmentée. Et tu désespères de te réunir.
(4.75)
Apprentissage
Tu apprends à te connaître. Et à te réconcilier.
(4.76)
Ralentissement
Tu ralentis la marche. Tu apprends à te rassembler. Tu œuvres à tes avancées.
(4.77)
Face à face
Tu remues tes profondeurs.
(4.78)
Approfondissement
Tu n’espères plus. Tu te penches sur tes tourments.
(4.79)
Spirales ascendantes
Tu arpentes les cavités, tu explores les territoires abyssaux, tu expérimentes les remontées en surface, les fulgurantes ascensions, les incessants va-et-vient entre nadir et zénith. Tu arpentes la profondeur du chemin.
(4.80)
Passages
Tu chemines aux confins de la folie, au bord de la sagesse. Sur le fil tendu au-dessus du précipice, tu avances. Tu franchis l’étroit passage. Tu égares tes espérances. Tu rencontres des horizons inespérés. Tu chevauches vers des contrées inconcevables. Tu vis des drames indicibles, des cauchemars ahurissants, tu foules la terre du non-retour. Tu te perds. Tu découvres des vérités enfouies sous les voiles de tes certitudes, qui s’effondrent une à une et te laissent démuni et déshérité, seul dans ta solitude. Tu arpentes le temps de la nudité, le temps des angoisses et de la folie, le temps de la terreur et du désespoir infini. D’autres terres se dessinent à l’horizon. Ton voyage se poursuit.
(4.81)
Délimitations
Tu travailles au dépassement de tes frontières.
(4.82)
Aspiration essentielle
L’êtrentiel : voilà ce à quoi tu aspires.
(4.83)
Conséquence
Tu comprends que la moindre parole, le moindre acte, la moindre pensée portent à conséquence.
(4.84)
Potentiel
Tu sais que tes perceptions marquent les frontières de ta compréhension du monde. Et tu devines qu’elles portent en germe toutes celles à venir.
(4.85)
Progression
Tu es humble et enthousiaste, modéré et prudent à l'égard de tes nouvelles perceptions. Tu estimes qu’elles représentent une étape supplémentaire vers la vérité. Mais tu sais qu’elles ne sont pas la Vérité. Tu ne leur attribues pas plus de valeur ou d'importance qu'elles ne possèdent. Tu sais qu’elles seront remplacées un jour par d'autres plus larges, plus profondes et plus claires et sans aucun doute plus proches de la Vérité.
(4.86)
Chemin privilégié
Tu sors de toi. Tu empruntes l’unique chemin.
(4.87)
Etrange sentier
Tu t’engages dans le fabuleux voyage. Tu progresses sur l’étrange et désappointant chemin intérieur*.
(4.88)
Singularité
Tu explores l’intime et découvres l’universel.
(4.89)
Chemin unique
Tu marches sur ton chemin.
(4.90)
Nettoyage en profondeur
Tu vides l’espace. Tu déblayes le superflu. Tu dé-couvres l’espace abyssal.
(4.91)
Débarras
Tu abandonnes l’inutile. Tu renonces à l’accessoire. Tu traques l’illusion. Tu simplifies.
(4.92)
Valise
La conscience est ton seul bagage. Pensées, actes, paroles lui donnent sa consistance et révèlent son volume.
(4.93)
L’être abyssal
Tu crains l’effrayant voyage vers l’abîme de l’être*.
(4.94)
Dérobade
Tu refuses (parfois) d’ouvrir ton espace de solitude. Tu esquives ton face à face.
(4.95)
Couverture
Tu abrites l’être. Et tu l’enveloppes. Tu ne peux ignorer que tu t’en éloignes.
(4.96)
Crainte
Tu t’échines (encore) au « faire* » pour échapper aux griffes tranchantes et salvatrices de l’être*.
(4.97)
Vent purificateur
Tu laisses (parfois) le vent bousculer tes pensées, balayer les miasmes de ton cœur, dévaster ton âme, nettoyer l’espace. Tu sais qu’il te rendra libre, confiant et ouvert aux êtres, aux évènements et aux rencontres.
(4.98)
Perspective verticale
Tu verticalises l’horizontalité. Tu transformes les perspectives.
(4.99)
Perpendiculaire
Tu poses un regard vertical en ce monde horizontal. Mais tu ne trouves aucun horizon commun avec les regards alentour.
(4.100)
Vérité invisible
Tu perçois le parfum de la vérité mais tu ne peux encore en donner la couleur.
(4.101)
Saveur lointaine
Tu crois sentir la saveur de la Vérité. Mais seuls quelques effluves parviennent (encore) à tes narines.
(4.102)
Lanterne
Tu avances dans la nuit obscure à la lueur de la conscience.
(4.103)
Indispensable clarté
La conscience est ta seule lumière. Et avec elle, tu traverses la nuit qui t’entoure.
(4.104)
Eclairage silencieux
Au fil des pas, ton cœur grandit en silence. Et la flamme de ta conscience rougeoie dans la nuit.
(4.105)
Aveuglement
La vérité est à portée de regard. Et tu balayes l’espace sans la voir.
(4.106)
Embonpoint
Tu ne peux encore te faufiler par la petite porte étroite de la vérité. Tu es encore trop gras d’ego pour t’y glisser. Oui, trop gras d’ego.
(4.107)
Récompense
Tu devines qu’être* sera ta seule récompense.
(4.108)
Assèchement
La source parfois se tarit. Et tu deviens sec.
(4.109)
Devoirs
Tu geins. Tu te lamentes. Tu te plains. Tu oublies la douceur, la bienveillance et la patience. Tu t’évertues à être doux, bienveillant et patient. Tu te soumets à cette obligation. Tu t’y soumets sans douceur. Tu rejettes avec violence la violence. Tu te méprends sur la méthode. Et tu te fourvoies sur le sentier.
(4.110)
Dessin
Le chemin se dessine au fil de tes pas.
(4.111)
Transitions
Tu passes de vérités en vérités. Et tu sais toutes ces vérités transitoires.
(4.112)
Balancement
Tu rends grâce à l’immobilité. Au mouvement. A l’ombre. A la lumière. Tu remercies tes expériences oscillantes.
(4.113)
Accueil
Tu accueilles les vagues sereines et tourmentées de l’âme. Tu accueilles les rugissements et la paix du cœur. Tu prends garde à ne t’attacher ni à rejeter les évènements et les sentiments qui traversent ta vie et ton esprit. Tu demeures ouvert, accueillant et attentif. Tu prends soin de recueillir et de laisser disparaître. Tu apprends à mourir à chaque instant.
(4.114)
Pas supplémentaire
Tu as conscience que les évènements (tous les évènements) contribuent à ton avancée sur le chemin. Malgré les apparentes stagnations, les interminables impasses où parfois tu t’enlises, chaque évènement est un pas supplémentaire.
(4.115)
Liberté
Tu loues le silence et l’immobilité. Tu honores le bruit et le mouvement. Tu accueilles sans réticence les contraires.
(4.116)
Réunification
Tu concilies l’essentiel* et le nécessaire*. Tu poursuis tes avancées.
(4.117)
Valeur atemporelle
Tu fragmentes le temps. Tu le défluxifies. Tu lui redonnes sa vraie valeur.
(4.118)
Temps réel
Tu découpes le film du temps image par image, plan par plan, instant après instant, seconde après seconde. Tu sors du temps chronologique artificiellement découpé. Tu refuses l’avant et l’après. Tu accueilles l’instant. L’instant. L’instant. A chaque instant, tu reviens au martèlement du temps fragmenté. Tu expérimentes le temps réel perçu à chaque instant avec un œil neuf comme le seul et l’unique temps existant. Tu retrouves le temps réel.
(4.119)
Amplification
Tu ralentis. Tu perds en vitesse. Et tu gagnes en intensité. Chaque expérience est reçue avec plus de résonance et de profondeur.
(4.120)
Intensification
Tu t’éloignes de la durée lisse et creuse. Tu œuvres à l’intensification de l’instant.
(4.121)
Voyage commun
Tu inities la longue marche immobile. Tu entrevois le long voyage dans l’ordinaire des jours.
(4.122)
Evènements
Ton existence devient épopée. Tes jours se transforment en aventure. Ton quotidien devient périple. Tes gestes ordinaires se teintent d’extraordinaire. Tes gestes deviennent exploration. Tu te lèves, tu restes allongé, tu travailles, tu marches, tu dors, tu traverses les frontières, tu manges, tu jeûnes, tu découvres, tu rencontres le monde, tu apprends, tu demeures seul, en couple, en famille, tu te maries, tu divorces, tu vieillis, tu vis, tu es. Et tu as conscience d’être.
(4.123)
Adaptation
Tu chemines à ta mesure.
(4.124)
Desseins cachés
Tu es arpenteur de chemins. Et tu te sens (encore) entravé par les chaînes du monde. Tu crois qu’il ralentit ta marche. Qu’il retarde ta progression vers l’horizon lumineux (l’amour et la vérité). Tu tentes de t’en protéger, d’échapper aux tentations divertissantes et avilissantes. Tu fuis la bêtise, l’étroitesse et la cruauté ordinaire. Cette méfiance et cet éloignement surprennent le monde qui te considère comme un être au cœur sec et hautain. Nul ne comprend que ton apparente sécheresse cache la plus noble des aspirations.
(4.125)
Vagabondage éternel
Tu erres depuis la nuit des temps dans ce monde de souffrances. Et tu te souviens (soudain) que tu continueras (sans doute) d’y errer pendant l'éternité.
(4.126)
Pas incertains
Sur le chemin de l’intériorité, tu ne brûles aucune étape.
(4.127)
Progression
Tu te hâtes avec lenteur sur le chemin.
(4.128)
Regard juste
Tu progresses avec justesse sans précipiter tes pas ni tomber dans une paresseuse inertie. Tu avances avec un regard neuf sans jamais omettre les vieux schémas qui collent à ton regard, qui collent à chacun de tes pas. Tu poses un œil différent sur le monde et la vie. Tu es tiré vers le haut, vers l'avant (vers une nouvelle perception). Tu sais que tes vieux schémas ne disparaîtront pas sans les avoir patiemment érodés, pas à pas.
(4.129)
Connaissance partielle
Tu reconnais ton ignorance. Ta méconnaissance du chemin.
(4.130)
Parcours
Tu as conscience de ne connaître qu'une infime fraction de l’itinéraire.
(4.131)
Phase
Tu perçois la vie humaine comme une modeste et essentielle étape sur le chemin de la vérité.
(4.132)
Fils mystérieux
Tu te questionnes sur ton identité. Tu te sens relié aux êtres qui t’entourent. Et tu aimerais savoir si tu es relié à une réalité plus large. Tu aimerais percevoir les fils qui t’y attachent. Tu aimerais percer le mystère identitaire des êtres. En vain.
(4.133)
Qualités
Tu te contentes, tu gratifies, tu t’émerveilles. Tu éclaires l’horizon.
(4.134)
Privilèges
Tu rends grâce à la vie. Tu lui es infiniment redevable pour les privilèges qu’elle t’offre.
(4.135)
Clés
Tu ouvres les portes de la joie.
(4.136)
Réjouissance
Tu te réjouis de chaque pas. Jamais tu ne cesses de te réjouir. Et à chaque instant, tu remercies la vie qui t’enseigne. Jamais tu n’oublies cette gratitude.
(4.137)
Source intarissable
Tu bois à la source. Et tu découvres ta propre fontaine.
(4.138)
Transformation
Au cœur de la mélasse du monde, tu découvres une merveilleuse chorégraphie.
(4.139)
Etoffe extraordinaire
Tu perçois l’infinité des fils qui relient les êtres, les formes et les évènements. Tu vois les liens entre les êtres qui se croisent et se rencontrent. Tu vois leurs liens avec les formes objectales. Tu vois les liens infinis qui les relient à l’inextricable écheveau des évènements.
(4.140)
Fils ancestraux
Tu penses au flux permanent des évènements qui relient les êtres et qui surviennent à chaque instant depuis la nuit des temps. Tu perçois l’inextricable écheveau de fils, de nœuds qui se font et se défont depuis l’aube de l’humanité, depuis l’origine du monde, depuis l’apparition de la vie.
(4.141)
Regard
Tu distingues la profondeur du réel.
(4.142)
Pénétration
Tu pousses ton regard au loin. Et tu n’aperçois que la surface du monde - l’horizon sans cesse repoussé. Tu apprends à poser ton regard au cœur des choses. Et tu perçois la profondeur du réel.
(4.143)
Proximité
Tu trouves la vérité dans le réel le plus palpable. Tu la découvres au cœur même de la matière.
(4.144)
Spectacle
Derrière la danse macabre des éléments, tu découvres la merveilleuse chorégraphie du vivant.
(4.145)
Jeu étrange
Tu regardes la vie matérielle comme un jeu infini de combinaisons et d’échanges entre la multitude des formes combinatoires provisoires.
(4.146)
Réseau d’échanges
Tu perçois les règles qui régissent les formes matérielles combinatoires. Tu vois leurs échanges nécessaires (et permanents) pour maintenir l’existence de leur forme apparente. Tu les vois se dégrader et disparaître. Tu vois les dommages occasionnés par les déséquilibres dans la combinaison des éléments qui la composent (excès d’un ou de plusieurs éléments). Maladies et mort (enfin ce que le monde appelle comme telles)... qui ne sont, en définitive, que des transformations radicales.
(4.147)
Echangismes
Tu as conscience que ta forme matérielle combinatoire (ton corps composé de terre, d’eau, de feu, d’air et d’espace) échange de façon permanente avec une multitude d’autres formes combinatoires (composées des mêmes éléments). Ton entité consciente aimerait percer le mystère de ses échanges avec la conscience des autres entités conscientes.
(4.148)
Sursis
Tu diffères ton inévitable confrontation à la mort.
(4.149)
Voix mortelle
Tu t’interroges sur la disparition des êtres. Tu te demandes si la mort est une fin, un passage, le début d’un autre voyage. Tu essayes de la ressentir. Tu écoutes sa parole. Ton oreille s’affine. Et tu te laisses percer par sa voix mystérieuse et envoûtante.
(4.150)
Estimation inadéquate
Tu es. Et tu te sens éternel. Tu ressens l’éternité qui habite chacun. Et tu remarques, incrédule, que le monde cherche (encore) bêtement l’immortalité.
(4.151)
Peuple du monde
Tu marches sur la terre. Tu observes les êtres du monde. Et tu ne vois qu’un seul peuple.
(4.152)
Regard inclusif
Tu es une infime parcelle du réel. Et tu sens que ceux qui t’entourent composent les autres pans de cette réalité.
(4.153)
Frère végétal
Tu es assis au pied d’un arbre. Un arbre rabougri sur le bord du chemin. Tu te penches et lui murmures à l’oreille : ô arbre, mon frère de sève et d’écorce, toi qui montes lentement vers la lumière par le chemin tortueux.
(4.154)
Etrange trinité
Tu découvres l’étrange parallèle entre la botanique, l’entomologie et la mystique. Tu comprends que l’Homme, l’insecte et l’arbre obéissent au même tropisme. La lumière.
(4.155)
Invariable déplacement
Tu remarques le mouvement éternel des choses et le flux perpétuel du monde.
(4.156)
Contemplation merveilleuse
Tu contemples les innombrables morts et naissances des êtres, l’apparition et l’extinction des phénomènes. Tu découvres l’impermanence des formes.
(4.157)
Lent mouvement
Tu observes le mouvement incessant de la vie. Et tu vois qu’elle te hâte lentement vers la mort.
(4.158)
Lumière
Tu observes le labeur incessant des étoiles.
(4.159)
Relief
Tu vois l’horizon devenir perspective. Ton cœur s’éclaire. Et ton pas s’allonge.
(4.160)
Louable sentier
Ton chemin n’est pas glorieux, mais chaque pas est méritoire.
(4.161)
Etincelles
Tu apprends à accueillir tes parts d'ombres. Tu y découvres un peu de lumière. Tu effectues tes premiers pas pour éclairer le monde.
(4.162)
Délestage
Tu abandonnes le superflu. Et tu chemines confiant dans les richesses que chaque pas te révèle.
(4.163)
Véritable périple
Tu oublies tes désirs. Tu oublies tes peines. Tu oublies tes aspirations. Tu oublies tout pour te consacrer sans crainte au vrai voyage.
(4.164)
Légèreté
Tu œuvres à ton désancrage terrestre. Et tu cherches tes ailes.
(4.165)
Transparence
Tu avances sans relâche vers l’invisible (et l’indicible) lumière.
(4.166)
Luminosité
Tu vois la noirceur obscurcir le monde. Et la joie l’éclairer. Tu découvres les subtiles couleurs de la lumière.
(4.167)
Répétition
Tu découvres les leçons des jours.
(4.168)
Vétille
Tu vois la mort s’approcher. Et tu blâmes ton existence à broutilles.
(4.169)
Attention
Tu es attentif aux paroles de l’ordinaire. Tu apprends à décrypter les messages du commun.
(4.170)
Evidence
Tu as une certitude. Le quotidien est le seul voyage.
(4.171)
Point de fuite
Ton regard s’aiguise. Tu transcendes la vision commune des jours ordinaires. Et tu échappes aux mornes trivialités de l’existence. Tu échappes à la routine, à l’insignifiance, à la quête exaltante (et illusoire) de l’ailleurs.
(4.172)
Révélation
Le quotidien te révèle sa beauté et sa profondeur. Et tu t’y engages sans mensonge et sans esquive.
(4.173)
Maître mot
Chaque pas t’enseigne.
(4.174)
Leçon
La vie est ton maître. Mieux que quiconque, elle t’enseigne et te montre le chemin. Maître aimable, maître parfait. Comme un vieux professeur qui te malmène avec tendresse en te répétant inlassablement les règles à apprendre pour réussir ton examen. Et tu songes, en élève laborieux, à ton passage en classe supérieure.
(4.175)
Retraite
Il t’arrive d’aspirer aux vacances de l’âme. Tu rêves parfois d’une halte dans l’exercice des jours.
(4.176)
Gratitude
Tu remercies en silence. Et ton murmure est entendu.
(4.177)
Merveilles
Tu t’émerveilles de la beauté du monde. Tu éprouves une joie et une gratitude ineffables pour les activités, les choses et les êtres qui suscitaient autrefois naturellement ton dégoût ou ton indifférence. Tu sais à présent qu’aucune différence ne sépare le brin d’herbe des plus fabuleux trésors.
(4.178)
Obligeance
Le cœur reconnaissant, tu cries en silence merci. A chaque instant. Aux paysages, aux objets, aux êtres. Et ton long chuchotement est entendu.
(4.179)
Inentendement
Tu ne peux (encore) expliquer l’essentiel à ceux qui ne peuvent l’entendre.
(4.180)
Exercice impossible
Tu essayes de raconter l’ineffable chemin. C’est un exercice difficile. Impossible. Tu as le sentiment d’être muet. Comme si tu t’efforçais de prononcer un discours devant une assemblée de sourds dans une salle éclairée par quelques aveugles.
(4.181)
Indicibilité
Tu découvres quelques parcelles de vérité. Mais tu ne peux les exprimer. Tu sais que la moindre parole devient une pierre supplémentaire scellée à l’édifice du mensonge. Tu crains les paroles mystificatrices, les mots fallacieux et les regards corrupteurs. Tu évites d’élaborer, de conceptualiser, d’exprimer. Tu refuses de participer à la falsification. Tu sais que la vérité ne peut s’expliquer, qu’elle s’expérimente, se vit, s’éprouve et demeure indicible. Tu ne tentes que de dire le chemin qui y mène.
(4.182)
Piste
Tu trouves ta piste. Tu inverses le sentier. Tu poursuis ton chemin d’étoiles sous les ornières du ciel.
(4.183)
Entendement
Tu écoutes le monde avec attention. Tu as déjà su accueillir ton lot de soucis. Tu n’as pas inversé la logique.
(4.184)
Jeu de lumière
Tu éclaires tes parts d'ombre et assombris tes lumières artificielles. Tu apprends à inverser les transparences.
(4.185)
Songe lumineux
Tu ambitionnes de démystifier les lumières du monde. Et tu rêves (en secret) d’éclairer ses obscurités.
(4.186)
Apprentissage
Tu rends grâce aux êtres que tu méprises et qui t’indiffèrent. Tu les remercies de t’aider à transformer ton regard.
(4.187)
Antidote
Tu refuses d'égayer la vie. Tu accueilles avec joie la tristesse.
(4.188)
Déchargement
Tes malles te ralentissent. Elles t’ouvrent la voie.
(4.189)
Horizons
Tes limites ouvrent la porte de l’infinitude. Au-delà du relatif, tu perçois l'Absolu.
(4.190)
Ouvrage continuel
Tu sais que tu ne peux modeler ni le cœur ni l’esprit du monde. Mais tu laisses la vie accomplir son œuvre sur ta conscience.
(4.191)
Points d’attache
Tu tentes d'abandonner les points d'attache qui se cramponnent à ton être. Tu t'y évertues sans y croire. Tu sais que les évènements difficiles que tu traverses ont une place et un sens dans la poursuite du voyage.
(4.192)
Dévoilement
Tu ôtes les voiles sombres qui recouvrent l’éclat de l’ordinaire.
(4.193)
Principe de réalité
Tu oublies le chemin idéal. Tu voyages en ta compagnie.
(4.194)
Tâche éreintante
Tu apprends à devenir humain (pleinement humain). Tu apprends à vivre, à exister et à être en être humain véritable. Tu t’adonnes sans relâche à l’exténuant labeur. Tu œuvres à ton humanité.
(4.195)
Dés-apprentissages
Tu apprends à désapprendre. Tu ouvres la porte à la connaissance.
(4.196)
Regard vierge
Tu oublies ton savoir. Et tes connaissances. Tout ce qui obscurcit ton regard. Qui affine ta pensée (et ton esprit) mais qui épaissit ton regard. Tu délaisses les commentaires, les réflexions, les ratiocinations. Tu abandonnes toutes les idées et les points de vue de seconde main (appris dans les livres, radotés par les professeurs et énoncés par les bien-pensants). Tu apprends à poser sur la vie, sur le réel, sur le monde (et sur chaque être et chaque chose) un regard neuf. Un regard nouveau. Un regard frais et spontané. Un regard désencombré. Un regard vierge de toute mémoire. De toute accumulation. Un regard déblayé des référentiels et des comparatifs. Tu apprends à regarder à chaque instant comme pour la première fois.
(4.197)
Rattrapage
Tu délaisses la tête. Et tu privilégies le cœur. Tu apprends à combler ton retard.
(4.198)
Contradiction
Tu comprends l’apparent paradoxe de la conscience éveillée (claire et libre). Tu la sais accessible à chaque instant et tu chemines longtemps pour y accéder.
(4.199)
Réponses
Chaque perception nouvelle t’aide à répondre provisoirement aux questions fondamentales de la connaissance. Connaissance de ton identité (qui tu es ?), connaissance de la vie (quelle est-elle ?) et connaissance du monde (que sont les êtres et l’environnement qui le composent ?)
(4.200)
Sujet essentiel
Tu regardes la vie avec étonnement. Elle demeure, à tes yeux, la plus mystérieuse et merveilleuse énigme qui soit. Tu sais qu’il n’existe en ce monde aucune question plus digne ni plus essentielle, aucun sujet d’étude, d’exploration, d’investigation et d’expérimentation plus extraordinaire.
(4.201)
Découverte
Tu découvres la fraîcheur du regard.
(4.202)
Sens intuitif
Tu ressens le sens de toute existence.
(4.203)
Ignorance destructrice
Tu vois tous les êtres. Tu comprends que tous ne forment qu’un seul être qui s’ignore. Et tu blâmes l’ignorance qui pousse ses membres à s’entretuer.
(4.204)
Intuitions
Tu ouvres ton sac à intuitions. Et tu pioches.
(4.205)
Ambivalente mémoire
Tu te demandes à quoi ressemble le monde de l’oubli. Et tu imagines la fraîche surface du néant.
(4.206)
Invitation
Tu invites tes bourreaux sur l’échafaud.
(4.207)
Ennemis intérieurs
Tes seuls bourreaux sont tes démons. Et tu admets en être la victime consentante.
(4.208)
Activité démoniaque
Tu sais que tu ne pourras échapper à tes démons (à tes forces obscures et inconscientes) sans les faire mourir à eux-mêmes. Tu as conscience que si tu les négliges, tu erras égal à toi-même jusqu’à la fin des temps.
(4.209)
Présences maléfiques
Tu crains tes démons. Tu ignores la tanière de ces monstres édentés aux morsures douloureuses. Tu ne peux ni leur échapper, ni les accueillir. Tu ne peux ni leur parler ni négocier ta tranquillité. A leur approche, tu détournes la tête et baisses les yeux. Tu es lâche. Tu ajournes l’affrontement. Tu retardes ta liberté.
(4.210)
Dénuement
Tu te dépouilles. Tu découvres la richesse de l'essentiel.
(4.211)
Désencombrement
Tu déposes tes bagages. Tu enlèves tes vêtements. Et ta marche devient joyeuse. Ton chemin se borde de lumières scintillantes qui éclairent tes pas.
(4.212)
Libération
Tu te désentraves. Tu te libères des chaînes du monde. Tu désaliènes ta liberté.
(4.213)
Soulagements
Tu renonces à l’effort. Tu œuvres à l’extinction de tes peurs. Tu t’allèges.
(4.214)
Atténuation
Tu renonces à prouver au monde tes qualités, tes mérites et tes vertus. Tu œuvres à ton délestage.
(4.215)
Règle du jeu
Tu délaisses le jeu du monde. Tu laisses la vie édicter ses règles.
(4.216)
Noble besogne
Tu travailles à ta mesure. Selon tes goûts et aspirations. Tu œuvres à ta tâche sans te soucier ni du talent (le tien et celui des autres) ni du regard indifférent ou méprisant du monde.
(4.217)
Dette
Tu ne rends de compte à personne. Mais tu te sens redevable à tous.
(4.218)
Direction
Tu ne te laisses dérouter par le monde. Mais tu rends grâce à tous ceux que tu rencontres.
(4.219)
Asile
Tu accueilles tes territoires contradictoires.
(4.220)
Combinaisons
Ton existence est une étrange combinaison, mélange de toi et d’Autres, d’évènements et d’émotions, de silence et d’agitation, de lumière et d’obscurité. Mélange d’insignifiances et d’importances, de joies et de peines, de doutes et de certitudes, de rêves et de réalité… un salmigondis dont tu ressens le besoin d’extraire la quintessence pour donner au voyage un sens plus large et une plus grande saveur pour pouvoir t’oublier et te donner davantage au monde.
(4.221)
Union désintégratrice
Tu sais que tu ne peux accéder à la phase d’effritement égotique sans avoir découvert les multiples personnages que tu abrites. Tu dois apprendre à les reconnaître, à les comprendre, à les accueillir et à les unifier. Ces lentes étapes franchies, tu sais qu’ils pourront commencer leur lent travail de désagrégation.
(4.222)
Balancement
Tu oscilles entre l’insatisfaction et la souffrance qui poussent tes pas sur le chemin et l’aspiration au contentement et la satisfaction qui ouvrent à la saveur de l’être.
(4.223)
Armistice
Tu pacifies tes combats.
(4.224)
Joie
Tu cherches la joie. En vain. Tu sais qu’il te faut d’abord accueillir sans rechigner puis avec joie tous les états qui t’échoient.
(4.225)
Cuirasse
Tu apprends à laisser être. Tu entreprends un exercice métaphysique utile et profond. Tu découvres les aspects fondamentaux de ta personnalité, les points d’attaches de l’armure qui te protégeait du monde.
(4.226)
Démilitarisation
Tu te décristallises. Tu érodes tes fixations. Tu retires ton armure. Et tu déposes les armes.
(4.227)
Refuge
Au cœur du chaos, tu découvres un abri.
(4.228)
Progrès
Tu accueilles la paresse, l’apathie, la maladie, la dépression, la mort. Tu acceptes que parfois la vie se retire. Tu élargis ton regard. Tu franchis une étape.
(4.229)
Renoncement
Tu délaisses les pâles trésors. Et tu pars en quête des vrais joyaux.
(4.230)
Abandon
Tu oublies tes mornes desseins. Tu renonces à la gloire, à la réussite, à l’ambition. Tu renonces à l’argent et aux plaisirs. Tu abandonnes l’ordinaire essentiel pour t’engager sur le vrai chemin.
(4.231)
Réorientation
Tu oublies "l'avoir" et "le vouloir". Tu te concentres sur l'"être".
(4.232)
Distance
L’autre rive te semble lointaine.
(4.233)
Horizon lointain
Assis sur la berge, tu regardes l’horizon. Et tu songes avec tristesse aux contrées inaccessibles de la félicité et de la sérénité.
(4.234)
Courant
Tu es un piètre nageur. Tu te débats dans la tourmente. Une déferlante te repousse sans cesse vers le rivage de tes habitudes.
(4.235)
Révélation
Tu apprends la transparence du monde.
(4.236)
Etendue
Tu découvres l’espace et le silence, surfaces où naissent, tourbillonnent et disparaissent les formes et les phénomènes.
(4.237)
Engagement
Tu te désengages. Tu apprends l’ouverture sans indifférence.
(4.238)
Œuvre commune
Tu te sens relié. A chaque être. A chaque chose. A chaque évènement. Comme si tu étais (déjà) tissé dans la trame du monde et de la vie. Par le simple fait d’exister. Et d’être vivant. Impliqué dans toutes les affaires. Non en ton nom personnel. Mais en tant qu’élément indissociable du Tout. Impliqué malgré toi. Responsable malgré toi. A la survenance de chaque événement, tu n’es nullement engagé en ton nom propre. Tu apprends à de dégager de cette appropriation personnelle. Tu te désappropries. Tu apprends à agir selon chaque situation. Non pour satisfaire tes exigences et tes besoins personnels. Mais pour répondre aux exigences du vivant dont tu fais partie. Auquel tu appartiens. Dont tu es l’une des innombrables composantes. Tu œuvres pour le Tout en tant qu’élément de l’ensemble.
(4.239)
Fraîcheur
Tu renouvelles, à chaque instant, ton regard.
(4.240)
Percement
Ton regard neuf et spontané perce les apparences détestables.
(4.241)
Beauté cachée
Tu te gardes de juger la vie. Tu restes humble, ouvert et sans a priori. Et elle te révèle, derrière ses tristes et parfois terribles apparences, toute sa beauté.
(4.242)
Résistance
Tu refuses de plonger dans le présent le cœur vulnérable.
(4.243)
Erreur stratégique
Tu anticipes (encore) l’avenir pour connaître tes adversaires et choisir tes armures. Tu ne sais toujours faire de la vie ton allié pour voir disparaître l’adversaire et l’adversité.
(4.244)
Angoisse
Le souci de ton devenir est le signe d’une fixation égotique supplémentaire. Tu ne ressens nul besoin de l’arracher. Tu sais qu’elle se détachera à l’instant opportun.
(4.245)
Assise
Confiant en ton socle, tu ne vacilles pas. Tu demeures sensible, ouvert et imperturbable aux vents du monde.
(4.246)
Croix
Tu ériges ta verticalité pour asseoir une plus juste et plus digne horizontalité sur le monde.
(4.247)
Alchimie
Tu sais que le chemin est une étrange et délicate alchimie. Il te faut être fort et discipliné. Sans violence ni brutalité. Et être doux et bienveillant. Sans sensiblerie ni veulerie.
(4.248)
Tête tremblante
Comme Bouddha, tu ne mets aucune tête au dessus de la tienne. Mais tu vacilles. Tu cherches (encore) ton assise.
(4.249)
Entendement
Tu écoutes la vie en toi. Tu trouves ton rôle.
(4.250)
Elément de l’infinité
Tu te couches dans l’herbe sous le ciel étoilé. Tu trouves refuge au cœur du monde. Et tu découvres ta place dans l’univers infini.
(4.251)
Lueur nocturne
Tu aspires à devenir allumeur de réverbère. Candélabre de la nuit.
(4.252)
Activité fondamentale
Tu te rêves ouvreur de conscience. Impulseur d’essentialité. Approfondisseur d’espace intérieur. Et tu t’y emploies (maladroitement) de mille façons auprès des êtres que tu rencontres. Seules ces activités te semblent dignes d’intérêt. Tu t’y sens à ta place. En ce monde et parmi l’infinité des êtres.
(4.253)
Ethique
Tu t’engages dans une activité qui contribue à apporter au monde, à l'humanité et à l'ensemble du vivant davantage de bonheur, d'intelligence, de sagesse et d'amour. Et tu n’acceptes que la contrepartie financière minimale pour en vivre.
(4.254)
Immobilité mouvante
Tu accompagnes le cours du vent.
(4.255)
Libre mouvement
Tu n’empruntes aucun chemin. Tu ne suis aucun itinéraire. Tu demeures au centre. A l’exact endroit où la vie t’a placé. Et tu suis son cours au gré des vents.
(4.256)
Au fil des pas
Tu sais que la vérité n’est nulle part. Qu’elle est partout. Dans chaque événement, dans chaque situation. Tu ouvres les yeux. Tu quittes le chemin battu. Tu ouvres la porte. Et tu laisses glisser lentement la vie en toi.
(4.257)
Voyage nodal
Tu vas sur les chemins dénouer les fils.
(4.258)
Locomotion
Tu as deux jambes. La curiosité et l’insatisfaction. Sans elles, tu serais condamné à butiner, à claudiquer ou à ramper, avec le regard étroit de ta conscience, sur le minuscule espace où la vie t’a placé.
(4.259)
Maîtres essentiels
Tu cherches l’essentiel. Tu regardes la vie, ton maître. Et tu contemples la mort, son auxiliaire. Et il t’arrive de ne rien comprendre.
(4.260)
Gratitude
Tu honores l’autel du monde.
(4.261)
Merveilleuse diversité
Tu regardes les êtres qui t’entourent et la multitude de chemins qui se croisent. Et à chaque instant, tu t’en émerveilles.
(4.262)
Apprentissage
Tu contemples toutes les beautés du monde.
(4.263)
Obligeance
Tu éprouves une immense gratitude pour les êtres que tu rencontres.
(4.264)
Dévoilement
Tu manques (parfois) de gratitude à l’égard du monde. Tu sens ton regard voiler l’émerveillement qui siérait devant sa beauté.
(4.265)
Négligence
Tu oublies (parfois) l’extraordinaire privilège d’être vivant.
(4.266)
Médiocrité
Il t’arrive de juger ton interlocuteur à son degré d’intériorité. Et tu blâmes (aussitôt) le niveau médiocre auquel tu es parvenu.
(4.267)
Trésor
En chaque être, tu admires l’infinité.
(4.268)
Accueil
Tu accueilles le travail patient du silence et de la solitude.
(4.269)
Perspectives
Tu perçois la conscience comme une intelligence éthique en mouvement. Au fil de son ouverture, ta compréhension du réel s’affine, tes règles morales s’enracinent et le sens de ta responsabilité s’élargit.
(4.270)
A petits pas
Malgré tes déboires et tes découragements, tu avances à petits pas. Tu te sens encouragé dans tes avancées incertaines.
(4.271)
Double sens
Tu connais le sens de la marche. Et l’orientation du voyage. Tu chemines avec lenteur et détermination.
(4.272)
Révolutions discrètes
Tu accueilles de grands bouleversements silencieux.
(4.273)
Erosion
Tu érodes tes fixations égocentriques.
(4.274)
Conditions d’accueil
Tu découvres les conditions indispensables pour accueillir les évènements : le sens (le sens que tu donnes à la vie), le travail (offert par les évènements) et la confiance (que tu accordes à l’existence).
(4.275)
Enseignement
Tu apprends la métamorphose du regard.
(4.276)
Elément de l’infinité
Tu découvres ta place dans l’univers infini.
(4.277)
Chaînon
Tu as conscience d’être un élément formel relié aux autres formes par deux grands types de chaînes (de liens) : une chaîne verticale (le flux historique ou temporel) qui te relie à tous les éléments sans lesquels ta forme n’aurait pu advenir et une chaîne horizontale qui te relie à tous les autres éléments existants à chaque instant.
(4.278)
Etat de fait
Tu reconnais ton ignorance et ta fragilité. Tu éprouves ta solitude métaphysique.
(4.279)
Solitude
Tu rencontres parfois de grandes difficultés à vivre ton espace de solitude. Il t’arrive de fuir ta compagnie.
(4.280)
Marche éternelle
Tu chemines. Sans cesse.
(4.281)
Unique bagage
Tu marches avec la vie dans ta besace.
(4.282)
Persévérance
Tu poursuis le chemin. Toujours en marche. Sans espoir. Sans commencement. Sans achèvement. Sans échappatoire. Tu avances laborieusement. Péniblement. Dans la sueur, les larmes et l’ennui. Et en cours de route apparaissent l’émerveillement, la joie, la gratitude et le bonheur de marcher.
(4.283)
Retraite
Tu éprouves (parfois) l’impérieux besoin de t’abriter un instant. Trouver un abri, une parenthèse, un aparté, une retraite. Tu aimerais arrêter cette quête, stopper la marche, t’octroyer une courte halte. Tu aspires au repos, aux vacances de l’âme. Tu rêves d’une halte qui t’éloignerait de ta quête incessante, de ton incessant travail d’accueil et d’ouverture.
(4.284)
Tabernacle
Tu accueilles la souffrance.
(4.285)
Exercice roboratif
Tu ouvres ton cœur. Tu fortifies ton âme.
(4.286)
Plaie ouverte
La souffrance ouvre parfois en toi un espace qui te déchire. Tu luttes pour refermer cette plaie béante qui te brûle. Et tu éprouves une joie immense à sentir cet espace s’élargir et s’ouvrir progressivement.
(4.286 bis)
Moteur
Ta souffrance est un aiguillon efficace. Elle te pousse sur le chemin. Et tu t’évertues à lui rendre grâce.
(4.287)
Labeur
Tu œuvres à ton activité essentielle.
(4.288)
Nutriments
Tes expériences, tes réflexions, tes intuitions et tes rencontres induisent un long mûrissement de ta conscience qui progressivement s’affine, s’élargit et s’approfondit.
(4.289)
Périple
Tu sais que tout est voyage.
(4.290)
Densité transparente
Tu ne vis pas. Tu mûris. Et le mûrissement donne à ton existence sa consistance et sa lumière.
(4.291)
Voie
Ton seul chemin est la vie. Celle qui vient, celle qui va, celle que tu traverses et qui te traverse.
(4.292)
Nouveauté
Tu apprends à faire de toute chose une rencontre, de tout geste une découverte et de toute situation un territoire à explorer.
(4.293)
Relief
Tu blâmes (encore) les aspérités du chemin.
(4.294)
Omission
Tu trébuches. Et tu maudis tes souliers, le sentier, les paysages et le ciel. Mais tu oublies celui qui marche. Tu négliges ton inattention.
(4.295)
Défaillance
Tu chutes. Et tu te relèves avec douceur et empressement pour poursuivre ta route.
(4.296)
Poursuite
Et le chemin continue…