Carnet n°21 Traversée commune Livre 5 - La voie
Récit & pensées / 2007 / La quête de sens
Initiation à la spiriposophie (l’esprit poétique ordinaire de la sagesse).
Quelques exercices préparatoires singuliers pour apprendre à goûter pleinement la saveur des jours. A retrouver le sens sacré de l’ordinaire.
Aperçu du chemin de l’être éveillé.
Trésor
La simple richesse d’Être. Démunie d’Avoir.
(5.1)
Route sinueuse
Un long et difficile chemin. Pour découvrir les merveilles (et la dimension merveilleuse) du voyage.
(5.2)
LA VOIE propose trois séries de fragments, QUINTESSENCE, LES LOGES DU QUOTIDIEN et LE CHEMIN ORDINAIRE.
QUINTESSENCE
Traversée commune.
Rappel synthétique du chemin universel de l’Homme ordinaire (de l’Homme commun) qui marche de l’obscurité vers la lumière… Initiation à la spiriposophie* (l’esprit poétique ordinaire de la sagesse).
LES LOGES DU QUOTIDIEN
Traversée singulière.
Quelques exercices préparatoires singuliers pour apprendre à goûter pleinement la saveur des jours. A retrouver le sens sacré de l’ordinaire.
LE CHEMIN ORDINAIRE
Traversée commune.
Aperçu projectif du chemin de l’être éveillé.
PARTIE 1 QUINTESSENCE (Initiation à la spiriposophie)
Traversée commune
(à gauche et à droite)
Préambule
Quintessence tente de retracer le chemin universel de l’Homme ordinaire (de l’Homme commun) qui marche de l’obscurité vers la lumière (rappel synthétique de la traversée).
PARTIE 1.1 LA TRAVERSEE DES MONDES OBSCURS
LE CHEMIN
Funestes bagages
Ta vie est un voyage. Et tu te trompes de bagages.
(5.3)
Encombrement
Tu traînes tes malles sur le chemin des jours.
(5.4)
Vagabondage
Tu te promènes. Tu cueilles. Tu flânes. Tu baguenaudes au gré des vents contraires.
(5.5)
Aveuglement
Tu marches, insouciant et satisfait, vers l’abîme.
(5.6)
Omission
Tu vis insoucieux du sens.
(5.7)
Crédulité
Tu crois avancer. Tu piétines. Tu t’enlises.
(5.8)
Course folle
Tu t’égares à la surface du monde.
(5.9)
LES RAPPORTS AU MONDE
Marchandage
Tu te monnayes. Tu te marchandes. Pour assurer ta survie. Pour dénicher (et perpétuer) ta place au sein de l’Existant.
(5.10)
Âme possessive
Tu t’appropries les êtres, les choses et l'espace. Tu œuvres à tes ambitions expansionnistes.
(5.11)
Rencontre
Tu rencontres l’Autre. Et tu ne cesses de te heurter à ton ombre.
(5.12)
Egarement
Tu t’égares en cherchant vainement la proximité d'une âme.
(5.13)
CARACTERISTIQUES PRINCIPALES
LA PEUR
Crainte
Tu échafaudes plans et stratégies pour assurer ta survie. Tu oeuvres sans relâche à ta protection.
(5.14)
LE DESIR
Chimères
Tu brigues le pouvoir, la richesse, le plaisir, la reconnaissance, le bonheur. Tu poursuis tes chimères.
(5.15)
Indigence
Tu prosaïses la quête. Tu te bornes à améliorer tes conditions d’existence.
(5.16)
Fantasme universel
Tu aimerais continuer à être à perpétuité.
(5.17)
L’ORGUEIL ET L’EGOCENTRISME
Humilité
Tu t’enorgueillis de tes succès. Mais jamais tu ne te poses la question de ta place dans l’univers. Jamais tu ne te juges à ta vraie mesure.
(5.18)
Hiérarchisation
Tu hiérarchises les malheurs. Tu es le centre des cercles concentriques. Premier sur l’échelle de la différenciation.
(5.19)
L’ETROITESSE, L’IMMOBILITE ET L’HORIZONTALITE
Prison
Ton regard t’enferme.
(5.20)
Délimitations
Tu enclos tes frontières.
(5.21)
Stagnation
Tu immobilises ton humanité.
(5.22)
Abscisse
Tu vis à l'horizontal. Point zéro de la verticalité.
(5.23)
L’IGNORANCE ET L’AVEUGLEMENT
Intelligence
Tu n’es pas idiot. Tu ignores.
(5.24)
Maladresse bornée
Tu juges avec maladresse l’insignifiance des jours.
(5.25)
Certitude
Tu connais la destination. Mais tu ignores le but du chemin.
(5.26)
Proximité
Tu cherches la clé. Et tu la portes au cou comme un fardeau ennuyeux.
(5.27)
Supplice
Ton ignorance est ton enfer. Et tu l’ignores.
(5.28)
L’ESPOIR
Asile à venir
Tu espères trouver un refuge lointain. Et à chaque instant, tu procrastines.
(5.29)
Espérance
Tu espères découvrir la porte au bout du voyage.
(5.30)
Bagages
Tu avances avec l’espoir et la désespérance de ta condition.
(5.31)
Poursuite
Et tu poursuis ton voyage…
PARTIE 1.2
LA TRAVERSEE DE L’ESPRIT AVENTUREUX
LA FUITE DU REEL
Dérobade
Tu te dérobes à l’insoutenable pesanteur du réel.
(5.32)
Désengagement
Tu te soustraits à l’inconfort de l’esprit.
(5.33)
Evitement
Tu esquives l’exercice des jours.
(5.34)
Narcotique
Tu divertis ton attention. Tu anesthésies ta conscience.
(5.35)
Quête illusoire
Tu cherches l’impossible ailleurs.
(5.36)
Fuite colorée
Tu arpentes les terres du vent. Tu suis le cours de l’arc-en-ciel.
(5.37)
Errance
Tu cherches partout le chemin qui t’échappe. Tu t’égares.
(5.38)
PARTIE 1.3
LA TRAVERSEE DE L’EPOPEE SPIRITUELLE
LA QUÊTE DU SALUT
Désobscurcissement
Tu découvres l’absurdité de ta traversée.
(5.39)
Pansement
Tu cherches une réponse à ton malaise fondamental. A apaiser ton angoisse métaphysique.
(5.40)
Lueur d’espoir
Tu rêves d’échapper à ton funeste destin.
(5.41)
Galerie intérieure
Tu t’enfonces dans tes profondeurs. Et tu découvres, enfouie au loin, une obscure lueur.
(5.42)
Aveuglante précipitation
Tu fais halte à la première lumière du chemin.
(5.43)
Borne
Tu optes pour la voie tracée. Tu suis le chemin balisé.
(5.44)
Piste
Tu suis des traces, marchant dans des empreintes trop larges.
(5.45)
Détresse
Tu t’accroches au Salut comme à une bouée lointaine. Pour te sauver des tempêtes passées. Et de ton naufrage à venir.
(5.46)
Renflement de l’extension
Tu crois éroder les cercles concentriques. Tu boursoufles ton enveloppe. Tu imagines atteindre l’essentiel. Tu dilates la surface.
(5.47)
Ténébreuse lumière
Au fond de l’impasse, tu découvres l’imposture de ton éclairage.
(5.48)
Unique issue
Au cœur de la nuit, tu expérimentes une effroyable mise à nu.
(5.49)
Frontière
Après une terrifiante traversée du néant, tu découvres la porte étroite, unique point de passage vers les horizons clairs
(5.50)
PARTIE 1.4
LA TRAVERSEE DE L’ENTRE-DEUX
LE CHEMIN
Ouverture
Tu ouvres la porte de l’horizon.
(5.51)
Premières couches
Tu pénètres la surface des terres profondes.
(5.52)
Dessin
Le chemin se dessine au fil de tes pas.
(5.53)
Piste
Tu trouves ta piste. Tu inverses le sentier. Tu poursuis ton chemin d’étoiles sous les ornières du ciel.
(5.54)
Essence nécessaire
Tu chemines sur le double chemin. Tu œuvres au nécessaire et à l’essentiel. Tu développes l’être sans négliger la matière. Tu œuvres à l’Absolu sans dédaigner le relatif.
(5.55)
Voyage commun
Tu entrevois le long voyage dans l’ordinaire des jours.
(5.56)
Maître mot
Chaque pas t’enseigne.
(5.57)
Marche éternelle
Tu chemines. Sans cesse.
(5.58)
Périple
Tu sais que tout est voyage.
(5.59)
CARACTERISTIQUES PRINCIPALES
L’ELARGISSEMENT ET L’OUVERTURE
Large sillon
Tu arpentes la profondeur du chemin. Tu élargis la voie. Tu ouvres l’horizon.
(5.60)
Ouverture
Tu sors du cercle étroit.
(5.61)
Délimitations
Tu travailles au dépassement de tes frontières.
(5.62)
Chemin privilégié
Tu sors de toi. Tu empruntes l’unique chemin.
(5.63)
L’ACCUEIL
Réception
Tu accueilles l’œuvre des évènements.
(5.64)
Tabernacle
Tu accueilles la souffrance.
(5.65)
L’APPROFONDISSEMENT ET LA RECONCILIATION
Ralentissement
Tu ralentis la marche. Tu apprends à te rassembler. Tu œuvres à tes avancées.
(5.66)
Armistice
Tu pacifies tes combats.
(5.67)
Face à face
Tu remues tes profondeurs.
(5.68)
Asile
Tu accueilles tes territoires contradictoires.
(5.69)
Apprentissage
Tu apprends à te connaître. Et à te réconcilier.
(5.70)
LA SIMPLIFICATION
Nettoyage en profondeur
Tu vides l’espace. Tu déblayes le superflu. Tu dé-couvres l’espace abyssal.
(5.71)
Dénuement
Tu te dépouilles. Tu découvres la richesse de l'essentiel.
(5.72)
Règle du jeu
Tu délaisses le jeu du monde. Tu laisses la vie édicter ses règles.
(5.73)
L’EMERVEILLEMENT, LA JOIE ET LA GRATITUDE
Balancement
Tu remercies tes expériences oscillantes.
(5.74)
Gratitude
Tu honores l’autel du monde.
(5.75)
Trésor
En chaque être, tu admires l’infinité.
(5.76)
Qualités
Tu te contentes, tu gratifies, tu t’émerveilles. Tu éclaires l’horizon.
(5.77)
Clés
Tu ouvres les portes de la joie.
(5.78)
Gratitude (bis)
Tu remercies en silence. Et ton murmure est entendu.
(5.79)
Merveilleux périple
Ta vie est un voyage d’émerveillement.
(5.80)
L’AMPLIFICATION ET LA DEGROSSIERISATION DE LA PERCEPTION
Singularité
Tu explores l’intime et découvres l’universel.
(5.81)
Enseignement
Tu apprends la métamorphose du regard.
(5.82)
Regard
Tu distingues la profondeur du réel.
(5.83)
Répétition
Tu découvres les leçons des jours.
(5.84)
Evidence
Tu as une certitude. Le quotidien est le seul voyage.
(5.85)
Dés-apprentissages
Tu apprends à désapprendre. Tu ouvres la porte à la connaissance.
(5.86)
Révélation
Tu découvres la transparence du monde.
(5.87)
Spectacle
Derrière la danse macabre des éléments, tu perçois la merveilleuse chorégraphie du vivant.
(5.88)
FACE AU REEL
Principe de réalité
Tu oublies le chemin idéal. Tu voyages en ta compagnie.
(5.89)
Chemin d’épines
Tu apprends à marcher nu et vulnérable sur le sentier épineux.
(5.90)
Approfondissement
Tu n’espères plus. Tu te penches sur tes tourments.
(5.91)
Invitation
Tu invites tes bourreaux sur l’échafaud.
(5.92)
Âme forgée
Tu résistes à tes faiblesses, tu te forges l’âme.
(5.93)
Avancement
Tu expérimentes tes doutes. Tu érodes tes résistances. Tu œuvres à ton mûrissement.
(5.94)
Refuge
Tu trouves refuge au cœur du chaos.
(5.95)
L’INTENSIFICATION ET LA VERTICALISATION
Perspective verticale
Tu verticalises l’horizontalité. Tu transformes les perspectives.
(5.96)
Fraîcheur
Tu renouvelles, à chaque instant, ton regard.
(5.97)
Intensification
Tu œuvres à l’intensification de l’instant.
(5.98)
L’AUTONOMISATION PARTICIPATRICE*
Source intarissable
Tu bois à la source. Et tu découvres ta propre fontaine.
(5.99)
Engagement
Tu te désengages. Tu apprends l’ouverture sans indifférence.
(5.100)
Elément de l’infinité
Tu découvres ta place dans l’univers infini.
(5.101)
LES RESISTANCES ET PERSISTANCES OBSCURES
(DECOURAGEMENT, PEUR, FUITE, RESURGENCE DES HABITUDES…)
Déchargement
Tes malles te ralentissent. Elles t’ouvrent la voie.
(5.102)
Turbulences
Tu éprouves toutes les turpitudes du périple.
(5.103)
Sursis
Tu diffères ton inévitable confrontation à la mort.
(5.104)
Retraite
Tu rêves parfois d’une halte dans l’exercice des jours.
(5.105)
Dérobade
Tu esquives (parfois) ton face à face.
(5.106)
Distance
L’autre rive te semble (encore) lointaine.
(5.107)
Négligence
Tu oublies (parfois) l’extraordinaire privilège d’être vivant.
(5.108)
Poursuite
Et le chemin continue…
PARTIE 2
LES LOGES DU QUOTIDIEN
QUELQUES EXERCICES PREPARATOIRES
Traversée singulière
(à gauche et à droite)
Préambule
Les loges du quotidien ont pour ambition de t’inviter à goûter pleinement la saveur des jours. A retrouver le sens sacré de l’ordinaire, à redonner à tes journées habituelles leurs lettres de noblesse.
L’exercice des jours
Que voile (ordinairement) le rideau du quotidien ?
(5.109)
Derrière le rideau
Tu expérimentes les obstacles habituels. Le tourbillon des heures, l’effervescence des jours (la précipitation et les gestes automatiques), la routine des habitudes (l’ennui, la torpeur de l’esprit, l’excès de distraction…), la hiérarchisation des activités, le regard réducteur coutumier sur le réel. Tu abordes ton espace temporel familier entravé par ta perception du temps, de l’ « agir » et de la réalité. Incapable de vivre pleinement l’exercice des jours.
(5.110)
LE TOURBILLON DES HEURES, L’EFFERVESCENCE DES JOURS
Obstacle : le tourbillon habituel
L’énergie débordante, l’élan de vitalité couplé à l’agitation du monde t’enjoignent (souvent) de forcer l’allure de ta marche quotidienne.
(5.111)
Mode automatique perpétuel
Tu te hâtes. Sans cesse tu te hâtes. Impatient d’achever une activité pour commencer la suivante. Tu t’empresses de te réveiller. Pour te lever. De te lever pour prendre ton petit déjeuner. De boire ton bol et d’avaler tes tartines pour te laver. De te laver pour t'habiller. D’enfiler ta veste pour aller travailler. D’achever ton travail pour aller déjeuner. D’achever ton repas pour reprendre ton activité. De quitter ton espace professionnel pour rentrer chez toi. D’ouvrir la porte de ton logement pour retrouver ton environnement familier. De cuisiner pour dîner. De prendre ton repas pour commencer ta soirée. D’achever ta soirée pour aller te coucher. De t’endormir pour recommencer le lendemain. Et recommencer (ainsi) chaque jour. Jusqu’à la fin de tes jours.
(5.112)
Résumé du gâchis
Emploi du temps serré, heures stressées, jours gâchés. Cœur agité. Esprit préoccupé. Conscience angoissée. Existence effrénée. Au bout de la traversée, la mort assurée (bien sûr) appréhendée par une âme désenchantée (et apeurée face au mystère du vivant encore non dévoilé).
(5.113)
Désastre
Ta précipitation sape ta joie. Et ta sérénité.
(5.114)
Antidote : le ralentissement
Tu ralentis le pas, tu ralentis le geste, tu décomposes le mouvement.
(5.115)
Eloge de la lenteur
Tu goûtes à la sereine lenteur du geste harmonieux.
(5.116)
Similitude
Tu apprends (avec intelligence) à ralentir. Et tu goûtes avec une joie et une sérénité identique chaque mouvement du corps, chaque mouvement de la pensée.
(5.117)
Juste perception
Tu décomposes chaque geste. Et son infinie complexité t’émerveille. Tu perçois l’étonnante ampleur du quotidien.
(5.118)
Résultat
Tu désagrèges (progressivement) ton insatiable besoin de vitesse. Pour entreprendre chaque activité avec la même lenteur, la même intensité et la même joie.
(5.119)
Libération
Tu te libères des griffes des heures. Tu échappes au gouffre du temps.
(5.120)
Distances
Tu t’accordes un espace de présence au cœur du quotidien. Dans le tourbillon des heures. Au sein de l’agitation du monde.
(5.121)
Conseil de présence
Un instant après l’autre.
(5.122)
Présence renouvelée
Instant après instant se vit le présent.
(5.123)
Conseil éternel
Le voyage commence ici et maintenant (en lisant ces lignes) et se poursuivra à chaque instant. Instant après instant. En achevant la lecture de ce paragraphe, en tournant la page, en refermant ce livre, en quittant ce lieu, en ouvrant la porte, en traversant le couloir, en changeant de pièce, en montant les escaliers. En poursuivant ton chemin, en vivant ton existence. Instant après instant…
(5.124)
Habituel retour des habitudes
Quand ressurgissent la vitesse, l’agitation, la frénésie habituelle de ta course folle, tu t’arrêtes. Tu marques une pause. Simplement. Tu te détends. Et tu respires profondément (pendant quelques instants) avant de reprendre ton activité avec lenteur. Et de poursuivre le cours de ton activité, le cours de ta journée.
(5.125)
LA ROUTINE DES JOURS
Obstacle : la routine ennuyeuse
Tu appréhendes (parfois) le temps quotidien comme une étendue de sable éternellement immobile où s’écoulent les heures interminables.
(5.126)
Réactions à l’obstacle
La fuite. Et le divertissement.
(5.127)
Invitation
Tu prends garde à ne pas t’enliser dans l’apparente fixité des jours. Le temps passe. Chaque jour, chaque heure, chaque seconde t’invite à sortir du sommeil de la routine. Chaque instant t’invite à t’éveiller au quotidien ordinaire.
(5.128)
Antidote : la mort
Chaque instant te rapproche de ton trépas. Tu prends conscience de la préciosité de chaque instant.
(5.129)
Antidote (bis) : anodines variations
Tu apprends à regarder les infimes oscillations du quotidien éternellement changeant.
(5.130)
Juste appréciation
Tu apprends à apprécier le moindre geste.
(5.131)
Hors de prix
Tu ressens avec la même joie chaque mouvement.
(5.132)
Présence éternelle
Tu ne vis, n’as vécu et ne vivras que l’instant.
(5.133)
Potentiel inestimable
Chaque instant a une égale valeur. Il porte en lui un potentiel de joie identique et recèle l’éternité.
(5.134)
LA HIERARCHISATION DES ACTIVITES
Obstacle : le tri délétère
Tu opères une distinction entre les activités. Tu favorises celles que tu juges plaisantes, agréables, nobles et valorisantes et rejettes (ou repousses) celles qui t’apparaissent (ordinairement) pénibles, ingrates, inutiles, contraignantes et désagréables.
(5.135)
Antidote : le reéquilibrage activitorial
Tu bannis la hiérarchisation des activités.
(5.136)
Inversion du regard
Tu apprends à redonner leur gloire aux activités qui t’apparaissent ordinairement pénibles, ingrates, inutiles, contraignantes et désagréables.
(5.137)
Décroissance
Tu apprends à redonner une plus juste valeur aux activités que tu juges ordinairement plaisantes, agréables, nobles et valorisantes.
(5.138)
Sereine liberté
Tu apprends à appréhender chaque activité comme un espace (et une source) de détente.
(5.139)
Paix roborative
Tu abordes chaque activité avec une joie égale. Et en chacune, tu découvres une surprenante façon de te ressourcer (et de te détendre).
(5.140)
Présence juste
En bannissant la hiérarchisation des activités, tu découvres une juste façon d’être présent à toi-même. Et une nouvelle façon d’être présent au monde.
(5.141)
Attention
Tu es attentif au corps. Aux gestes du corps. Tu apprends à apprécier d’une égale façon le mouvement de la main qui saisit un verre, qui lasse une chaussure, qui joue d’un instrument de musique, qui caresse un corps, qui frappe les touches d’un clavier, qui malaxe la terre, qui plante un clou, qui lave une assiette ou essore une serpillière.
(5.142)
Hors de crainte
Tu ne crains pas d’être idiot ou inconsistant en t’extasiant devant les gestes et les actes les plus insignifiants du quotidien.
(5.143)
Noblesse
Au cœur du quotidien, aucune situation, aucun évènement, aucun geste n’est indigne de ta condition.
(5.144)
Sacre commun
Tu comprends que tes jours ordinaires portent en eux l’essence sacrée de la vie.
(5.145)
LE REGARD REDUCTEUR COUTUMIER
Obstacle : d’affreuses options
Ton goût (et ton choix perpétuel) pour la beauté, l’agréable, le profit, le bien (le meilleur) et ton incessant rejet (en tous domaines) du laid, du désagréable, de la perte, du mal (du pire) - selon les critères collectivement établis - sont le signe évident d’un aveuglement et d’un manque de confiance à l’égard de la vie qui révèle ta méconnaissance de ton identité véritable.
(5.146)
Couleurs déformées du réel
Le regard que tu portes sur la plus ordinaire des situations, le plus anodin de tes actes, le plus simple de tes gestes teinte ton quotidien d’une couleur si tenace qu’elle en imprègne toute ton existence.
(5.147)
Antidote : le dépassement
Tu apprends à élargir, à approfondir et à affiner ton regard sur la vie, le monde et le réel.
(5.148)
Quête identitaire
Tu cherches à découvrir ta véritable identité. Et les liens qui te relient à ce qui te semble étranger.
(5.149)
Désegotisation
Tu apprends (progressivement) à te décentrer.
(5.150)
Palimpseste perceptif
Tu renonces aux exigences de la mémoire. Aux comparatifs qu’affectionne ton esprit. Et qui conditionnent tes choix. Pour apprendre la fraîcheur et la spontanéité du regard.
(5.151)
Œuvre de longue haleine
Tu laisses le temps œuvrer à la transformation de tes perceptions. Tu apprends le mûrissement.
(5.152)
Longs apprentissages
Tu œuvres (patiemment) à rééduquer ton regard
A désapprendre ce que tu as appris
A oublier tes certitudes
A dissiper tes vieilles habitudes
A réapprendre à regarder le réel
Pour appréhender la vie avec un œil neuf, un esprit attentif et un cœur bienveillant.
(5.153)
LE REEL, ELEMENT DE LA PERFECTION
Cheminement
Le réel est ton chemin. Et son accueil, ton seul guide.
(5.154)
Apprentissage
Au contact du réel. Tu ne cesses d’apprendre.
(5.155)
Fuites entamées
Tu érodes (patiemment) toutes esquives de ce qui est.
(5.156)
Renoncement
Tu renonces à tes attentes. Et à tes exigences.
(5.157)
Déplacement
Tu désinvestis tes idéaux.
(5.158)
Invitation
Tu apprends (progressivement) à faire face à ce qui advient. A chaque instant.
(5.159)
Principe de réalité
Tu prends conscience que le réel est le plus sûr chemin vers la paix, la joie et la sérénité.
(5.160)
Réalité parfaite
Tu acceptes tes imperfections comme les éléments parfaits du réel.
(5.161)
Servitude libératrice
Tu te plies aux exigences du réel. Tu n’obéis pas à une servitude supplémentaire. Tu ouvres la porte à l’horizon infini de la liberté…
(5.162)
Synthèse de la préparation
Tu ralentis la marche forcée de tes journées
Tu ralentis tes gestes et ton allure
Tu t’octroies quelques pauses dans la course du temps.
Tu demeures attentif et détendu
Tu portes sur le monde un regard lent, doux, tranquille et bienveillant
Tu expérimentes tes premiers exercices de transformation du regard
Tu effectues tes premiers pas vers un quotidien riche et serein.
(5.163)
RESUME : LE VIATIQUE DE L’ÊTRE (POUR APPRENDRE A ÊTRE)
Vigilance
Tu apprends à demeurer présent. Attentif aux situations extérieures. Et attentif aux pensées et aux émotions (liées aux situations extérieures) qui surgissent en toi.
(5.164)
Accueil
Tu accueilles tout ce qui t’échoit. Intérieurement. Et extérieurement.
(5.165)
Métamorphose perceptive
Tu poursuis la lente transformation de ton regard sur le réel.
(5.166)
Gratitude
Tu renonces à tes exigences. Tu loues le simple (et merveilleux) fait d’être vivant. Tu apprends à te satisfaire de ce qui est. Puis à l’honorer. Et à remercier pour cette abondance de richesses (dont tu n’as ordinairement nullement conscience).
(5.167)
Imprégnation
Tu laisses advenir le lent travail d’imprégnation en ton cœur.
(5.168)
Personnalisation du chemin
Tu œuvres (et chemines) à ta mesure. Avec patience et persévérance.
(5.169)
Rythme de progression
Tu te hâtes avec lenteur.
(5.170)
OBSTACLES ENTRAVANTS
En cas d’impossibilité
Face aux difficultés engendrées par certaines situations, évènements ou états intérieurs où il t’est impossible de mettre en œuvre le contenu de ton viatique, comme les inévitables résurgences des conduites coutumières entravantes (peur, phobie…). ou la réapparition exacerbée des forces inconscientes marquée par une forte surcharge émotionnelle (colère, tristesse, découragement, déprime, dépression…), tu as recours à la trousse d’assistance.
(5.171)
TROUSSE D’ASSISTANCE
Distanciation
Tu apprends à créer un espace intérieur. Tu aménages une distance entre la situation extérieure (ou l’événement) et les émotions et les pensées qu’elle fait naître en toi. Pour appréhender les évènements avec recul.
(5.172)
Désappropriation
Tu dépersonnifies* tes émotions, tes sentiments, tes pensées. Tous tes états intérieurs. Tu les accueilles comme états universels (et non personnels) qui traversent ponctuellement ton esprit. Comme l’esprit (ou la conscience) de toutes les formes du vivant.
(5.173)
Paysages
Tu apprends à considérer les formes vivantes et les évènements (dont la présence ou la survenance t’effraient, te troublent ou te blessent - et tous les dangers potentiels qu’ils représentent à tes yeux) comme simples paysages du monde. Eléments naturels du décor.
(5.174)
Conclusion : la progression
Chaque jour, tu apprends à marcher. A faire quelques pas dans le quotidien… pour faire naître en toi une façon nouvelle d’appréhender la vie et le monde. Chaque jour, tu découvres une nouvelle étape dans l’aventure quotidienne.
(5.175)
Conclusion (bis) : espèce rare
Rares sont ceux qui ont traversé la frontière. Parvenus au delà. Chez eux, tu décèles une présence, une attention claire. Une intelligence vive. Une incomparable écoute. Et une lucide bienveillance.
(5.176)
PARTIE 3
LE CHEMIN ORDINAIRE
Traversée commune
(au centre)
Un juste équilibre
Préambule
Tu traverses l’ombre et la lumière.
Tu chemines sans crainte et sans aveuglement.
(5.177)
Avant-propos
Tu n’as encore (véritablement) marché sur la Voie. Tu l’as parfois entrevue (au loin) sur le chemin de l’Entre-deux. Il t’est arrivé de goûter quelques instants cette saveur particulière. Vagues prémices. Simple avant-goût (sans doute) du chemin ordinaire. Mais il t’est (encore) impossible d’y demeurer. Tu ne peux qu’imaginer cette voie merveilleuse. L’imaginer seulement. Note. Tu connais les fourvoiements de l’imaginaire, incapable d’anticiper (et d’appréhender) avec justesse le réel. Mais en dépit des inévitables décalages entre les projections imaginatives et la réalité, tu décides de noter, à travers 4 fragments principaux,l’esprit de cet extraordinaire chemin ordinaire.
(5.178)
Maîtres-mots
Présence, harmonie, simplicité, quotidienneté
(5.179)
Réunification préalable
Tu relis les parcelles.
Tu réunifies les fragments.
Tu réconcilies le réel.
(5.180)
Dépouillement
Le réel est ton seul bagage.
Tu vas nu sur le chemin.
(5.181)
Pleine conscience
Tu vis l’instant.
Tu disparais.
Tu es présence.
(5.182)
Justesse
Tu demeures immobile.
Tu agis selon la situation
(les exigences de chaque situation).
(5.183)
Etre éternel
Tu es. Pour l’éternité.
(5.184)
Poursuite
Et le voyage continue…
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