Carnet n°23 Traversée commune Livre 7 - Bas-côtés
Poésie / 2007 / La quête de sens
Cocasseries et autres absurdités. Traversée du non-sens et de la déraison.
Déchiffrages langagiers. Bêtes rebus rebutants à défricher. Mauvais jeux de mots et autres calembredaines.
Empreintes de vent et herbes foulées. De la très mauvaise poésie. Entre simplisme dépouillé (et plat), lyrisme pompeux et emphase exagérée.
Epaves exotiques
Mes petits mots d’esprit…
petites carcasses cabossées
à ranger entre le haïku et Gustave Parking.
Places de sous-sol.
(7.1)
Fariboles sans gravité
Au jeu des petites fadaises, rien d'impossible
mais il est de bon ton de garder son sérieux !
(7.2)
Envolée du cœur serein
Le cœur de l’être en éveil
sur la terre se repose
Et sous le ciel grandiose
s’élargit…
(7.3)
BAS-CÔTES propose trois séries de fragments entrecroisées, FADAISES DEFAUSSES, PISTES LUDIQUES, TRACES DEROUTEES.
FADAISES DEFAUSSES
Traversée singulière.
Cocasseries et autres absurdités.
Traversée du non-sens et de la déraison.
PISTES LUDIQUES
Traversée singulière.
Déchiffrages langagiers.
Bêtes rebus rebutants à défricher.
Mauvais jeux de mots et autres calembredaines.
TRACES DEROUTEES
Traversée singulière.
Empreintes de vent et herbes foulées.
De la très mauvaise poésie.
Entre simplisme dépouillé (et plat),
lyrisme pompeux et emphase exagérée.
Et le tout (parfois) très mélangé…
FADAISES DEFAUSSES
Traversée singulière
(à gauche)
PISTES LUDIQUES
Traversée singulière
(au milieu)
TRACES DEROUTEES
Traversée singulière
(à droite)
Les uns et les autres
se suivent sans raison,
au fil des mots et d’une mauvaise
(et tortueuse) inspiration.
Prologue
Quelques vains maux
d’esprit… et un peu plus
… et un peu moins
Mots collants
Des collages immédiats
Envolées spontanées
(7.4)
Haute montagne
Oublier les pensées sages
Et suivre les pensées sauvages
qui chevauchent la crête…
(7.5)
Toupie
Joue et… avec les maux
Pour oublier le mal qui tourne
(7.6)
Hybridation sexuée
Des maux cent queues ni tête
(7.7)
Tortue
Une tortue avance vers nulle part.
Elle perd sa joie à cueillir les larmes
Elle pense au temps qui passe
Et perd la face
(7.8)
Sans issus
Quand l’un passe…
la plupart s’arrête…
Faut-il être bête ?
(7.9)
Limace
Une limace avance vers l’avenir
Et enlace la nuit qui part vers nulle part
Et qui reviendra demain… peut-être
(7.10)
Fuite
Impossible ailleurs
Eternelle présence de l’instant
(7.11)
Point ultime
Le . de non-retour…
(7.12)
Temps crépusculaire
Quand les heures passent
La nuit s’avance
Et quand les heures lassent
Le jour recule
(7.13)
Ebullition sonore
La révolte guette au dedans
Le volcan crache
Et la lave mécanique chante
(7.14)
Ravage volcanique
A cœur et à cris,
mon corps s’enflamme
Et mon cœur s’empile, meurt
Peace maker
(7.15)
Guérisseur de l’âme
Maux sans ordonnance particulière
Le médecin des âmes soignent les peines
(7.16)
Tristes crustacés
L’étoile de mer pleure le jour
Et regarde la nuit le crabe
Qui s’endort sur la berge engloutie
(7.17)
Obscure réflexion
Cerveau : matière grise
pour pensées noires
(7.18)
Conserves marinières
Le hareng sort de sa boîte
Regarde les convives médusés
(7.19)
Membres enfouis
Pauvres mortels
qui ne verront pas demain
A deux pieds sous terre,
ils seront enterrés.
(7.20)
Géographie biblique
L’Enfer et le Paradis,
2 hémisphères célestes
scindés par l’équateur :
le purgatoire sur terre.
(7.21)
Ensorcellement solitaire
Gardien du phare à l’ouest d’Eden
J’entends les pleurs des baleines
Et l’appel désespéré des blanches sirènes
(7.22)
Intervalle haldassien
La nuit du veilleur,
un espace-temps libre
(7.23)
Couleurs nocturnes
Nuit blanche et dents jaunes
Pour le fumeur des aurores
(7.24)
Maladie mortelle
Après l’annonce d’un cancer
Tumeur une première fois
Quelques temps passent…
Et tu meurs une seconde fois…
(7.25)
Bougie
Sur la cire blanche
penchait la flamme
(7.26)
Plaies spirituelles
Panser le noir
Mercurochrome de l’âme
pour raviver les couleurs
des cœurs sombres
(7.27)
Destin plébéien
La mort sur nous s’acharne…
plante ses dents…
la terre pleure…
hurle sa douleur…
(7.28)
Océan cérébral
Mots endiablés qui sortent
de la boite crânienne
Pensées qui se déchaînent
sur l’amer agité
(7.29)
Griffes carnassières
Etre la proie du malheur
Rapace serait donc la vie ?
(7.30)
Mauvais pêche
Le poisson rouge bouge
dans son bocal de verre pilé
Pleure des larmes d’eben
Ironie du sort d’un macchabée
en sursis
(7.31)
Option incommode
L’embarras déchoit…
(7.32)
Transport jubilatoire
Je vide la barque
avec un verre à dent
Et j’en ris. Pourquoi ?
(7.33)
Aberration auditive
Absourdité, mots mal entendus
(7.34)
Météorologie intérieure
Les éclaircies ombrageuses
des pensées sombres…
(7.35)
Armée des corps
De guerre lasse,
j’abandonne la partie
Deux jambes en l’air
Cent personnes au milieu
(7.36)
Exaspération identitaire
Je suis mon chemin.
Mais y arriverais-je à bout ?
(7.37)
Désert intime
Archipel intérieur,
Ilot illustre,
Oui, je l’ai cru, Zoé…
(7.38)
Histoires de nœuds
Au fil des chemins
se tissent les fils…
A la croisée des chemins
se nouent les liens…
Et à la fin du chemin…
l’espace s’ouvre-t-il… ?
(7.39)
Echappée belle
Une voie… cent issues…
Route aux horizons multiples…
(7.40)
Moquette élimée
Au loin, quelques arbres en épis
sur une colline chauve
Moquette dégarnie
Simulacre de postiche naturel
(7.41)
Geôle
Prisonnier du hasard
Dé-tenu, destin… enfermé
(7.42)
Couleurs mensongères
Le rouge ouvert
Et le verrou rouge
(7.43)
Loi universelle
Guérir sa peine
Bannir sa haine
Se soumettre au règne
(7.44)
Fin de chagrin
Oublier la tristesse
Et manger ses larmes
Conseils anti-mélodramatiques
(7.45)
Rempart olfactif
Parapet, mur à flatulences…
Et dire que les ballonnés s’assoient dessus !
(7.46)
Souffle incongru
Le vent ébruite
des sons insolites.
Prout ! Glup ! Gloup !
C’est pathétique !
(7.47)
Question à jeun
Boileau était-il ivre
en écrivant ses vers ?
(7.48)
Brame crépusculaire
Dédain et le serf
Aux abois
Dans la brume
Se convertit
à la pâleur du soir
(7.49)
Poésie
Défaire des vers
Franchement…
à quoi ça rime ?
(7.50)
Obscur enseignement
Maître des mots sombres
sous le ciel argenté des pensées
(7.51)
Ile nocturne habitée
Nuit d’exil
au cœur du monde,
Longue veille
sur mes frères endormis
Au petit matin,
On me trouve
au cœur de mes feuilles,
assoupi…
(7.52)
Horde spatiale
Le quartier de lune est squatté
par une nuée de sauterelles
Une armée de cosmonautes
en combinaisons de dentelle
(7.53)
Mauvais rêve
Blague de somnambule :
histoire à dormir debout
(7.54)
Cupidons démoniaques
Petits anges aux allures diaboliques
combattants de Lumière
Aux flèches transparentes
qui percent les cœurs qui s’ensanglantent
(7.55)
Jambes noctambules
Les bas blessent
des diablesses maléfiques
Dans les hautes heures de la nuit
(7.56)
Plaisirs abrités
Délices informatiques
Par écrans interposés
Le supplice charnel de la virtualité
(7.57)
Amour musical
Les cymbales du cœur s’emballent
Pour des histoires d’amour à cent balles
Pauvre musique des cœurs !
(7.58)
Espoirs intuitifs
Dans le ciel des pensées
courent les nuages de l’espérance
(7.59)
Brève histoire de la durée originelle
Eve à… , naissance
d’un fragment de temps fugace…
(7.60)
Saisons de-saisies
Dans les draps défaits des amants,
Le printemps s’est invité
Et l’été s’ennuie en patientant
(7.61)
Troubles juvéniles
Le corps sage et la gorge palpitante…
Premiers émois adolescents
(7.62)
Démoniaque cité
L’Eden park. Au cœur de l’enfer…
(7.63)
Trouées nocturnes
Matelas enfoncés par les corps assoupis
Les dormeurs ronflent du repos céleste
(7.64)
Vague aérienne
Les éclaboussures du vent…
(7.65)
Rumination sur l’amour
Les trains passent
Et l’étreinte lasse
Ah ! La vache ! Quelle peau de vache !
S’écrient les passagers.
(7.66)
Enfouissement
Conflits d’interdits
Guerre de retranché.
(7.67)
Comment-taire
Commentaires de commentaires :
comment se taire ?
(7.68)
Interdit aléatoire
Dé fendu, hasard dé partagé
(7.69)
Regard trouble
Je… vil être
A défaut d’être, voilà la vue…
brouillée à jamais
(ou pour longtemps peut-être)
(7.70)
Pudeur
Animal rusé
qui se cache des huées
(7.71)
Source d’inspiration
Prisonniers de la fable
La Fontaine se tarie…
(7.72)
Opéra-comique
Le chanteur lyrique
prend des airs dramatiques
(7.73)
Tristesse sanglante
Une goutte de sang
dévale le torrent des pleurs
(7.74)
Mythe hybride
Les androgynes naissent
dans les chou-fleurs
(7.75)
Entre Herr Hesse
Séparation réparée
Réparation séparée
(7.76)
Incongruité orale
L’éM’otisme enferme
Et le mutisme s’y lance…
(7.77)
Silence affecté
Mal d’âme
Maux précieux
Et verbes engloutis
(7.78)
Bide
Le gros clown triste est fou de joie
Son numéro est un vrai fiasco
(7.79)
Vœux ardents
Qu’au dedans grandisse la chaleur
Et se consume la froideur
Voilà notre seul d’espoir
(7.80)
Aventure aléatoire
Dé-laissé : est-ce le hasard
qui nous quitte… ?
(7.81)
Eclaircie
La foudre du ciel.
Et la coupe de soleil…
(7.82)
Climatologie horlogère
Nuages, étranges messagers
du temps qui passent…
(7.83)
Voyage immobile
Partir sans s’en aller
(7.84)
Option de voyage
Un carnet de route
Ah non ! Incarné deux routes ?
D’accord ! Mais lesquelles… ?
(7.85)
Etonnante édification
Toute construction
me laisse pantois…
Oui ! Franchement !
Ca m’édifie…
(7.86)
Double chute
Verticale aplatie,
Point zéro de l’horizontalité…
Tout à recommencer…
(7.87)
Sans abri
La limace est un escargot sans coquille
Et la jonquille une fleur jaune qui fane
Sous le soleil ardent des rancœurs
(7.88)
Dangers
Assis sur le bord du monde
je regarde l’abîme
(7.89)
Architecture humaine
Décrépis… sur le murs,
ils s’affaissent…
(7.90)
Assèchement mélancolique
Les nuages pleurent
Quelques gouttes qui coulent
sur le visage du ciel
retrouvé desséché au petit matin
(7.91)
Gouttes intérieures
Larmes du cœur,
pluie de l’âme
(7.92)
Point de vue
L’Homme se proclame
trait d’union entre le ciel et la terre…
Oui, peut-être… mais qu’en pensent les girafes ?
(7.93)
Focal
Ne pas perdre de vue son objectif
Voilà une bonne optique
pour un photographe
(7.94)
Jeu de couture
Epingler son adversaire
Tirer son épingle du jeu.
Et se piquer d’être victorieux.
Se piquer au jeu ?
Franchement… pourquoi faire ?
Ah ! Mon Dieu ! La triste affaire !
(7.95)
Rêve d’haltérophile
Haltère-égo ; l’autre moi…
en plus musclé…
(7.96)
Choix des armes
Lame et l’âme nous possédons
Mais laquelle aiguiser pour le combat ?
Combat terre à terre
pour conquérir le Ciel
(7.97)
A vos armes !
La paix des races ! Oh oui !
Quand tous les trous du c…
du monde auront pactisé !
(7.98)
Itinéraire
Carnet de bi-route,
journal de bord d’un hétéro gai
(mais pas forcément joyeux).
(7.99)
Aux nus désarmés
Soldats de la paix
Appelés pour l’étrange guerre
Combat de la non-violence imposée
Pour désarmer les armées à la violence millénaire
(7.100)
Injustice
Des droits trop courbés…
Et penche la balance…
(7.101)
Fabuleuse contré de la souffrance
Malaisie, Ô ma patrie !
Eh bien quoi, la loumpour !
C’est vrai ! Je cherche à m’évader…
Prisonnier en exil du pays
imaginaire de la douleur…
(7.102)
Cycle obscur
Nuit noire
Jour gris
Et mon cœur
s’empourpre
de sombre
(7.103)
Peinture
Météorite, une rage d’étoiles,
Un orage d’étoiles
Un âge d’or des toiles
(7.104)
Tristes teintes
Van Gogh, peintre de la lumière noire
harassé sous le soleil glacé de l’hiver
(7.105)
Injuste équilibre
L’incroyable légèreté du monde…
et le poids des souffrances
La balance serait-elle truquée ?
(7.106)
Couplet incomplet
Dix stances sur la distance
(7.107)
Entraves
Travail à la chaîne,
esclaves des temps modernes
(7.108)
Froideur judiciaire
Palet de justice
et sentences glacées
(7.109)
Funeste samedi hébraïque
« Et s’abat la mort sur… »
crie le vieux chien juif à la camarde…
(7.110)
Funeste entrevue
Visite guidée de la grande faucheuse …
Un peu guindée dans son costume
(7.111)
Sombre clairvoyance
Triste joie et joyeux chagrin
Pour celui qui voit
(7.112)
Obsession visuelle
Je regarde beaucoup… beaucoup…
avec insistance… insistance…
(et jusque dans le blanc des yeux)
le matte-à-mort…
(7.113)
Sentiment à plat
Crève-cœur,
A l’affection dégonflée
(7.114)
Gastronomie ossuaire
Le croque mort bouffe du macchabée
Et vomit la nuit des pieds de pissenlit
Nausée crépusculaire dans le cimetière
(7.115)
Week-end laborieux
Dix manches, deux pioches,
Petit inventaire de fin de semaine.
(7.116)
Histoire de saucisse
Boudin et saucisson
Sont les sales amis du cochon
(7.117)
Lourd danger
La gravité des insouciances…
(7.118)
Songe muet
Le mime s’endort en rêvant
De paroles silencieuses
(7.119)
Spectacle crépusculaire
Les souris denses et les chats légers
volent sur les gouttières ébahies
Et devant l’éternelle chorégraphie
La lune, joyeuse, chaque nuit, applaudit
(7.120)
Tendresse épargnée
Sous l’oreiller matelassé
dort une liasse de billets doux
Thésaurisation de l’affection
(7.121)
Retour de vague
Galipettes éreintantes
pour sémillantes sexagénaires
Le troisième âge
sur la déferlante des corps.
(7.122)
Petite bête
Pré-puce, l’avant du petit animal
(7.123)
Effleurement saisonnier
Le tendre frémissement des feuilles
caressées par le vent d’automne…
(7.124)
Cité florale
Fleurs labyrinthiques
Histoire de pétales
Dans le dédale
De quartiers sans histoire
(7.125)
Temps habituels
La vie tranquille des heures ordinaires.
La vie ordinaire des heures tranquilles.
(7.126)
Réveil névrotique
Obsessions matinales, descente de lit-anies
(7.127)
Couleurs saisonnières
Les âmes grises
des petits matins d’hiver
(7.128)
Rite quotidien
Tartines de pain beurrées,
hosties séculières du matin
(7.129)
Curieuse gastronomie
Manger des fraises
En les attrapant par la queue
Et les tremper dans la mayonnaise
Vous verrez ! C’est délicieux !
(7.130)
Jours familiers
Route-ine, surnom affectif
de la route ordinaire…
(7.131)
Brève insertion de l’éternité
Parenthèse éternelle
(7.132)
Double nutriment
L’homme pense
Et se remplit la panse
En animal cérébral et stomacal
(7.133)
Ode quotidienne
Une tasse sur une table
Un visage sur un oreiller
Une brosse à dents dans un verre
Quelques poils dans la douche
Le quotidien émietté
Et l’ordinaire en miettes
(7.134)
Gaieté florale
Une vie sans pétale
Une fleur sans joie
(7.135)
Condiments
Les échalotes pleurent de joie
Et le thym rose s’affadit
Devant les assiettes dégarnies
(7.136)
Typologie du rebus
Des tris tuent…
Catégorisation morbide
(7.137)
Monture aveugle
Une carotte a cru voir
Un cheval sans selle au galop
Avec un peu de crottin râpé
sur le dos.
(7.138)
Gastronomie à la carte
De la nouvelle cuisine d’en choix.
(7.139)
Obscures poubelles
Le noir des bennes
Sombres immondices
(7.140)
Senteurs en granulés
La litière du chat est gâtée
Pourrie jusqu’à l’étron
Et partout ce parfum d’encens au citron
(7.141)
Assèchement
Tristes pensées
aux pétales déjà fanés
(7.142)
Cliché
Le pleur des enfants
et la grimace des parents,
éternel tableau familial
(7.143)
Souvenirs d’antan
Album-photos
Vie rangée dans un tiroir
(7.144)
Communauté d’étriqués
L’étroite grandeur d’âme
des petites gens
(7.145)
Enfer saisonnier
Cols roulés en boule empaquetés
dans la valise pendant l’été
(7.146)
Couleurs estivales
(et patriotiques)
Rouges gorges et blancs bonnets
devant la grande Bleue
Une blonde sur la plage ensoleillée
Emue devant l’immensité azurée
(7.147)
Prison affective
Le carcan des cœurs vertueux…
(7.148)
Batifolage déguisé
Bas les masques
au carnaval de Venise :
loup à porte-jartelles
(7.149)
Anonyme angoisse
Foule : forêt d’êtres sans visage
aux feuillages inquiétants
(7.150)
Source vive
Ne pas oublier
d’arroser les pensées
Fleurs si délicates
(7.151)
Envolée céleste
Chevaucher les nuages
dans la prairie du ciel
Parmi une nuée de sauterelles,
décoller
(7.152)
Sans toi(t)
Enfilade de tuiles,
funeste destin
(7.153)
Sites merdiques
Tour Eiffel by night
Touriste à Guatanamo !
La chiasse… Eh merde !
(7.154)
Fers rouges
Esclaves entravés de chaînes pourpres
Curieuse botanique des Hommes
(7.155)
Injustice gastronomique
Un avocat aime l’oseille… mais
A quelle sauce aimerait-il être mangé ?
(7.156)
Paroles effeuillées
Si les arbres pouvaient parler
Mais ils parlent… écoutez
N’entendez-vous pas
leurs feuilles trembler ?
(7.157)
Pesantes heures
Dans la profondeur des cimetières
paissent les âmes…
Et dans la hauteur des cimes
virevoltent les corps…
Affaires de pesanteur
(7.158)
Balancements
Mouvement circulaire des astres
Mouvement pendulaire du temps
Et mouvement oscillatoire des âmes.
(7.159)
A vitesse débridée
Vive la Chine ! ¼ de l’humanité
Un car déshumanisé visitant Paris
(7.160)
Evolutions naturelles
L’humanité progresse
Et le désert avance
Est-ce un progrès ?
(7.161)
Scène monétaire
Montagne d’argent
La pièce dort éternellement
(7.162)
Atome cosmique
Caillou minuscule
Est la Terre des Hommes
Infime particule
dans la vaste étendue
(7.163)
Irréversible déclin
Travail et société moderne
Décadences infernales…
(7.164)
Météo scolaire
Cancrier : à bas l’école !
Tout l’temps ! Tout l’temps…
(7.165)
Reflet blessant
Derrière la vitre
Je me suis cogné l’œil
contre le paysage.
(7.166)
Météo scolaire (bis)
Grammaire nuageuse
Orthographe orageuse
Et pluie battante
Catastrophe pédagogique
(7.167)
Ode au radiateur
Eclabousseurs de taches
Le papier buvard à la main
Qu’encre sur la table
Cancre taché d’encre…
(7.168)
Sérieux irrespect
Que le maître se fasse mettre…
impolitesse studieuse
(7.169)
Intellectuel
Emissaire du cerveau…
Et misère de l’esprit.
(7.170)
Obsessions idéatives
Petits mots collés
à la glue des pensées fixes
(7.171)
Distance respectueuse
Quand le mètre se fait maître,
la mesure s’impose…
(7.172)
Oasis
Mes pensées arrosent
le monde aride
Et je sèche
mon cœur humide
(7.173)
Suées saisonnières
Les nuages transpirent
De grosses gouttes de sueur
Liqueur de printemps
(7.174)
Zone sudoripare
Ex sud ation,
ancienne transpiration provençale
Dégoulinantes pelades
sous l’ardent soleil du Midi
(7.175)
Enivrement
Sécheresse
Source d’éveil
Fontaine tarie
Saoul d’aridité
Je m’enivre du vent
(7.176)
Saoulés de maux
Accoudé au comptoir,
l’ivrogne s’enivre de ses pleurs.
Et jusqu’au petit matin cuve son chagrin
(7.177)
Songes
Sous le soleil d’été,
la lune éclaire les nuages
Qui passent sans bruit
devant la fenêtre
des rêves endormis
(7.178)
Poésie de comptoir
pour pochetrons du verbe
Mots cousus dans une bouche d’or
Verbes garnis de sujets pathétiques
Saoulé par l’ivrognerie langagière
(7.179)
Histoire vertigineuse
Débat d’auteurs…
Profondeur de surface
Et point zéro de la verticalité…
(7.180)
Fantasmes du firmament
Chasseur d’étoile
Plongeur de ciel
Passeur de lumière
Est-ce là de vrais métiers ?
(7.181)
Hommage éperdu
Rêveries solitaires
d’un promeneur égaré…
(7.182)
Ode à la non-consommation
Poème à lire tout haut…
et la tête en bas… embarrassé
Rien acheté et tout à jeter.
(7.183)
Stupidité naturelle
Quelle honte à se montrer idiot ?
Aucune. Humaine est la bêtise, non ?
(7.184)
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