Carnet n°36 Ascèse du vide
Poésie / 2009 / Hors catégorie
Infini
Pays sans frontière
Où s’éteint la pensée
Présence lointaine
A l’horizon immédiat
Où règne la conscience
Sans voile
L’instant éternel
Où se brise l’écho
La faille du temps
Où s’enfonce
L’appel incessant des songes
L’espace
Où bruissent les vents
Où s’évanouissent les formes
Où se tisse le silence
La présence exulte
Horlogerie
Orfèvres du temps
Aux instants comptés
A la gloire venue
Eblouissant le regard
De leurs tourments sans prise
Où la joie s’élance
Orfèvres des heures
Se faufilant sans bruit
La semelle plantée
A la frontière
Des pas effleurant
Les surfaces accumulées
Qui gisent au fond des heures
Aux confins
De l’appui sans socle
Posé à l’horizon
Orfèvres des intervalles
Au creux de l’inspir qui s’essouffle
Et de l’expir naissant
Posant le regard momentané
Sur la surface profonde
Où s’étend l’éternité
Orfèvres des failles
Où s’enlise le commun
Dans l’anfractuosité où pénètre
Le temps
Ils marchent funambules
A la surface du néant
Fils de joie
A la constance immuable
Sur le fil d’équilibre avancent
Toujours agiles dans le vent
Immobiles au seuil permanent de
L’imminence
Ecrin des tornades
A la course furtive
Surface des formes passagères
Rencontres des astres
Au tracé mouvant
Vaste interstice de l’intervalle
Où se tisse la toile illusoire
Révélation
Visage vertical
En attente du ciel
Regard décharné
Au bol tendu
Présence oublieuse
Des bruits déclinants
Silence ouvert
Au mélange des confins
Appellent l’ample étendue
Lentement se révèle
L’horizon sans limite
Réunification
Dans la confusion des frontières
S’assemblent paresseusement
Les parcelles
Les fragments illusoires
Dans l’union des espaces
Resplendit l’Être insécable
Aux multiples visages
L'ascèse du vide
Infime espace de l’être
Au cœur magnanime
Au corps desserré
A l’esprit apaisé d’exigence
A la présence sans visée
Soutenue à l’ouverture
Au regard déchargé
Retrouve sa substance
Happé sans force
Dans le vide salvateur
Voit se lever les seuils
Advenir la réconciliation
Jeu
Légère caresse de l’âme
Aux jours éphémères
Fraîche gorgée
A la coupe éternelle
La présence nue enlacée
Derrière la transparence
Le vide
Périssables
Mots
Sons illusoires
Bruits silencieux
Ombres dans l’espace
Au sens dépourvu
Traces
Fumées
Souillures qui s’estompent
Dans l’espace inaltéré
Derrière
Au loin
Derrière les voiles diaphanes
Les sombres arc-en-ciel
Sous la brume des jours
L’aveuglante pâleur des larmes
Emportées par le vent
La coulée pourpre des êtres
Qui palpite sous la peau
Les masses grises
Enveloppées par la nuit
L’éclat ténébreux des songes
Dispersés dans l’espace
Le reflet bleu des heures
Sur le tertre isolé
Dans le regard vide
Se découvrent les nuances
S’évanouissent
Les couleurs tenaces
Au fond du cadre
Derrière l’ombre confuse
Se dévoile la lumière