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LES CARNETS METAPHYSIQUES & SPIRITUELS

A propos

La quête de sens
Le passage vers l’impersonnel
L’exploration de l’être

L’intégration à la présence


Carnet n°1
L’innocence bafouée

Récit / 1997 / La quête de sens

Carnet n°2
Le naïf

Fiction / 1998 / La quête de sens

Carnet n°3
Une traversée du monde

Journal / 1999 / La quête de sens

Carnet n°4
Le marionnettiste

Fiction / 2000 / La quête de sens

Carnet n°5
Un Robinson moderne

Récit / 2001 / La quête de sens

Carnet n°6
Une chienne de vie

Fiction jeunesse / 2002/ Hors catégorie

Carnet n°7
Pensées vagabondes

Recueil / 2003 / La quête de sens

Carnet n°8
Le voyage clandestin

Récit jeunesse / 2004 / Hors catégorie

Carnet n°9
Le petit chercheur Livre 1

Conte / 2004 / La quête de sens

Carnet n°10
Le petit chercheur Livre 2

Conte / 2004 / La quête de sens

Carnet n°11 
Le petit chercheur Livre 3

Conte / 2004 / La quête de sens

Carnet n°12
Autoportrait aux visages

Récit / 2005 / La quête de sens

Carnet n°13
Quêteur de sens

Recueil / 2005 / La quête de sens

Carnet n°14
Enchaînements

Récit / 2006 / Hors catégorie

Carnet n°15
Regards croisés

Pensées et photographies / 2006 / Hors catégorie

Carnet n°16
Traversée commune Intro

Livre expérimental / 2007 / La quête de sens

Carnet n°17
Traversée commune Livre 1

Récit / 2007 / La quête de sens

Carnet n°18
Traversée commune Livre 2

Fiction / 2007/ La quête de sens

Carnet n°19
Traversée commune Livre 3

Récit & fiction / 2007 / La quête de sens

Carnet n°20
Traversée commune Livre 4

Récit & pensées / 2007 / La quête de sens

Carnet n°21
Traversée commune Livre 5

Récit & pensées / 2007 / La quête de sens

Carnet n°22
Traversée commune Livre 6

Journal / 2007 / La quête de sens

Carnet n°23
Traversée commune Livre 7

Poésie / 2007 / La quête de sens

Carnet n°24
Traversée commune Livre 8

Pensées / 2007 / La quête de sens

Carnet n°25
Traversée commune Livre 9

Journal / 2007 / La quête de sens

Carnet n°26
Traversée commune Livre 10

Guides & synthèse / 2007 / La quête de sens

Carnet n°27
Au seuil de la mi-saison

Journal / 2008 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°28
L'Homme-pagaille

Récit / 2008 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°29
Saisons souterraines

Journal poétique / 2008 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°30
Au terme de l'exil provisoire

Journal / 2009 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°31
Fouille hagarde

Journal poétique / 2009 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°32
A la croisée des nuits

Journal poétique / 2009 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°33
Les ailes du monde si lourdes

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°34
Pilori

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°35
Ecorce blanche

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°36
Ascèse du vide

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°37
Journal de rupture

Journal / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°38
Elle et moi – poésies pour elle

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°39
Préliminaires et prémices

Journal / 2010 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°40
Sous la cognée du vent

Journal poétique / 2010 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°41
Empreintes – corps écrits

Poésie et peintures / 2010 / Hors catégorie

Carnet n°42
Entre la lumière

Journal poétique / 2011 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°43
Au seuil de l'azur

Journal poétique / 2011 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°44
Une parole brute

Journal poétique / 2012 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°45
Chemin(s)

Recueil / 2013 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°46
L'être et le rien

Journal / 2013 / L’exploration de l’être

Carnet n°47
Simplement

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°48
Notes du haut et du bas

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°49
Un homme simple et sage

Récit / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°50
Quelques mots

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°51
Journal fragmenté

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°52
Réflexions et confidences

Journal / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°53
Le grand saladier

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°54
Ô mon âme

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°55
Le ciel nu

Recueil / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°56
L'infini en soi 

Recueil / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°57
L'office naturel

Journal / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°58
Le nuage, l’arbre et le silence

Journal / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°59
Entre nous

Journal / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°60
La conscience et l'Existant

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°61
La conscience et l'Existant Intro

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°62
La conscience et l'Existant 1 à 5

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°63
La conscience et l'Existant 6

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°64
La conscience et l'Existant 6 (suite)

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°65
La conscience et l'Existant 6 (fin)

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°66
La conscience et l'Existant 7

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°67
La conscience et l'Existant 7 (suite)

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°68
La conscience et l'Existant 8 et 9

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°69
La conscience et l'Existant (fin)

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°70
Notes sensibles

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°71
Notes du ciel et de la terre

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°72
Fulminations et anecdotes...

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°73
L'azur et l'horizon

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°74
Paroles pour soi

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°75
Pensées sur soi, le regard...

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°76
Hommes, anges et démons

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°77
La sente étroite...

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°78
Le fou des collines...

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°79
Intimités et réflexions...

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°80
Le gris de l'âme derrière la joie

Récit / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°81
Pensées et réflexions pour soi

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°82
La peur du silence

Journal poétique / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°83
Des bruits aux oreilles sages

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°84
Un timide retour au monde

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°85
Passagers du monde...

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°86
Au plus proche du silence

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°87
Être en ce monde

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°88
L'homme-regard

Récit / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°89
Passant éphémère

Journal poétique / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°90
Sur le chemin des jours

Recueil / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°91
Dans le sillon des feuilles mortes

Recueil / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°92
La joie et la lumière

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°93
Inclinaisons et épanchements...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°94
Bribes de portrait(s)...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°95
Petites choses

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°96
La lumière, l’infini, le silence...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°97
Penchants et résidus naturels...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°98
La poésie, la joie, la tristesse...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°99
Le soleil se moque bien...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°100
Si proche du paradis

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°101
Il n’y a de hasardeux chemin

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°102
La fragilité des fleurs

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°103
Visage(s)

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°104
Le monde, le poète et l’animal

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°105
Petit état des lieux de l’être

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°106
Lumière, visages et tressaillements

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°107
La lumière encore...

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°108
Sur la terre, le soleil déjà

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°109
Et la parole, aussi, est douce...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°110
Une parole, un silence...

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°111
Le silence, la parole...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°112
Une vérité, un songe peut-être

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°113
Silence et causeries

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°114
Un peu de vie, un peu de monde...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°115
Encore un peu de désespérance

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°116
La tâche du monde, du sage...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°117
Dire ce que nous sommes...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°118
Ce que nous sommes – encore...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°119
Entre les étoiles et la lumière

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°120
Joies et tristesses verticales

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°121
Du bruit, des âmes et du silence

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°122
Encore un peu de tout...

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°123
L’amour et les ténèbres

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°124
Le feu, la cendre et l’infortune

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°125
Le tragique des jours et le silence

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°126
Mille fois déjà peut-être...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°127
L’âme, les pierres, la chair...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°128
De l’or dans la boue

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°129
Quelques jours et l’éternité

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°130
Vivant comme si...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°131
La tristesse et la mort

Récit / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°132
Ce feu au fond de l’âme

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°133
Visage(s) commun(s)

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°134
Au bord de l'impersonnel

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°135
Aux portes de la nuit et du silence

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°136
Entre le rêve et l'absence

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°137
Nous autres, hier et aujourd'hui

Récit / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°138
Parenthèse, le temps d'un retour...

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°139 
Au loin, je vois les hommes...

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°140
L'étrange labeur de l'âme

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°141
Aux fenêtres de l'âme

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°142
L'âme du monde

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°143
Le temps, le monde, le silence...

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°144
Obstination(s)

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°145
L'âme, la prière et le silence

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°146
Envolées

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°147
Au fond

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°148
Le réel et l'éphémère

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°149
Destin et illusion

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°150
L'époque, les siècles et l'atemporel

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°151
En somme...

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°152
Passage(s)

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°153
Ici, ailleurs, partout

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°154
A quoi bon...

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°155
Ce qui demeure dans le pas

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°156
L'autre vie, en nous, si fragile

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°157
La beauté, le silence, le plus simple...

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°158
Et, aujourd'hui, tout revient encore...

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°159
Tout - de l'autre côté

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°160
Au milieu du monde...

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°161
Sourire en silence

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°162
Nous et les autres - encore

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°163
L'illusion, l'invisible et l'infranchissable

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°164
Le monde et le poète - peut-être...

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°165
Rejoindre

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°166
A regarder le monde

Paroles confluentes / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°167
Alternance et continuité

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°168
Fragments ordinaires

Paroles confluentes / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°169
Reliquats et éclaboussures

Paroles confluentes / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°170
Sur le plus lointain versant...

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°171
Au-dehors comme au-dedans

Paroles confluentes / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°172
Matière d'éveil - matière du monde

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°173
Lignes de démarcation

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°174
Jeux d'incomplétude

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°175
Exprimer l'impossible

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°176
De larmes, d'enfance et de fleurs

Récit / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°177
Coeur blessé, coeur ouvert, coeur vivant

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°178
Cercles superposés

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°179
Tournants

Journal / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°180
Le jeu des Dieux et des vivants

Journal / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°181
Routes, élans et pénétrations

Journal / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°182
Elans et miracle

Journal poétique / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°183
D'un temps à l'autre

Recueil / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°184
Quelque part au-dessus du néant...

Recueil / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°185
Toujours - quelque chose du monde

Regard / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°186
Aube et horizon

Journal / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°187
L'épaisseur de la trame

Regard / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°188
Dans le même creuset

Regard / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°189
Notes journalières

Carnet n°190
Notes de la vacuité

Carnet n°191
Notes journalières

Carnet n°192
Notes de la vacuité

Carnet n°193
Notes journalières

Carnet n°194
Notes de la vacuité

Carnet n°195
Notes journalières

Carnet n°196
Notes de la vacuité

Carnet n°197
Notes journalières

Carnet n°198
Notes de la vacuité

Carnet n°199
Notes journalières

Carnet n°200
Notes de la vacuité

Carnet n°201
Notes journalières

Carnet n°202
Notes de la route

Carnet n°203
Notes journalières

Carnet n°204
Notes de voyage

Carnet n°205
Notes journalières

Carnet n°206
Notes du monde

Carnet n°207
Notes journalières

Carnet n°208
Notes sans titre

Carnet n°209
Notes journalières

Carnet n°210
Notes sans titre

Carnet n°211
Notes journalières

Carnet n°212
Notes sans titre

Carnet n°213
Notes journalières

Carnet n°214
Notes sans titre

Carnet n°215
Notes journalières

Carnet n°216
Notes sans titre

Carnet n°217
Notes journalières

Carnet n°218
Notes sans titre

Carnet n°219
Notes journalières

Carnet n°220
Notes sans titre

Carnet n°221
Notes journalières

Carnet n°222
Notes sans titre

Carnet n°223
Notes journalières

Carnet n°224
Notes sans titre

Carnet n°225

Carnet n°226

Carnet n°227

Carnet n°228

Carnet n°229

Carnet n°230

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Carnet n°261

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Carnet n°263
Au jour le jour

Octobre 2020

Carnet n°264
Au jour le jour

Novembre 2020

Carnet n°265
Au jour le jour

Décembre 2020

Carnet n°266
Au jour le jour

Janvier 2021

Carnet n°267
Au jour le jour

Février 2021

Carnet n°268
Au jour le jour

Mars 2021

Carnet n°269
Au jour le jour

Avril 2021

Carnet n°270
Au jour le jour

Mai 2021

Carnet n°271
Au jour le jour

Juin 2021

Carnet n°272
Au jour le jour

Juillet 2021

Carnet n°273
Au jour le jour

Août 2021

Carnet n°274
Au jour le jour

Septembre 2021

Carnet n°275
Au jour le jour

Octobre 2021

Carnet n°276
Au jour le jour

Novembre 2021

Carnet n°277
Au jour le jour

Décembre 2021

Carnet n°278
Au jour le jour

Janvier 2022

Carnet n°279
Au jour le jour

Février 2022

Carnet n°280
Au jour le jour

Mars 2022

Carnet n°281
Au jour le jour

Avril 2022

Carnet n°282
Au jour le jour

Mai 2022

Carnet n°283
Au jour le jour

Juin 2022

Carnet n°284
Au jour le jour

Juillet 2022

Carnet n°285
Au jour le jour

Août 2022

Carnet n°286
Au jour le jour

Septembre 2022

Carnet n°287
Au jour le jour

Octobre 2022

Carnet n°288
Au jour le jour

Novembre 2022

Carnet n°289
Au jour le jour

Décembre 2022

Carnet n°290
Au jour le jour

Février 2023

Carnet n°291
Au jour le jour

Mars 2023

Carnet n°292
Au jour le jour

Avril 2023

Carnet n°293
Au jour le jour

Mai 2023

Carnet n°294
Au jour le jour

Juin 2023

Carnet n°295
Nomade des bois (part 1)

Juillet 2023

Carnet n°296
Nomade des bois (part 2)

Juillet 2023

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28 novembre 2017

Carnet n°31 Fouille hagarde

Journal poétique / 2009 / Le passage vers l'impersonnel

Dans nos labyrinthes, nul dédale heureux. Des impasses, des façades, des badauds qui geignent, creusent et fracassent les murs pour agripper sous leurs ongles à vif un peu de poussière. L’argile n’est pas la matière de l’Homme. Seul le vent est sa substance. Son unique substance. Et chacun doit errer longtemps sous le ciel pour le découvrir. Mille fois se perdre et mourir pour la rencontrer dans le désert si vivant du monde.

 

 

Il rêvait de voir se lever l’aube sans différend.

 

 

Il oubliait parfois la faille qui l’habitait pour aller explorer les fossés d’ailleurs.

 

 

Partir vers l’autre rive… ? se demandait-il parfois. Et il était aussitôt noyé par une foule de questions. Mais où se trouve l’eau ? Et les flots ? Et la berge ? Et le nageur ?

 

 

L’itinéraire se camouflait comme une bouée dans l’immensité. Ses seules certitudes : la traversée des eaux troubles. Et l’étirement du nageur qui s’abîme entre les vagues.

 

 

Comme un vieux phare déserté, il n’éclairait que ses rives passées. Et le souvenir des tempêtes qui le firent chavirer.

 

 

Il poursuivait les vents. Aveugle au souffle et à la direction. Il rêvait (pourtant) de naviguer ivre et serein, immobile pour voir se dessiner l'horizon. Espérant - d’horizon en horizon - que la marche devienne paysage.

 

 

A la résistance des saisons, il opposait ses printemps. Ses milles printemps. L’herbe verte des prés et son ardeur originelle.

 

 

Il négligeait parfois le labeur de la herse. Oubliant un instant les moissons pour consulter le ciel et les paysages. Tous les chemins à venir.

 

 

Il se méfiait toujours des chimères et des diadèmes écarlates. De tous les soleils qui aveuglent les yeux trop ardents.

 

 

Il devinait parfois les racines au ciel et les bourgeons au sol en parcourant, l’œil inversé, les écorces. Et il cheminait ainsi derrière les paysages, la contrée fantastique dans le pas. Que lui importait, à cet instant, la poussière du chemin…

 

 

Au cœur des retrouvailles, l’évidence s’embrasait comme une coulée dans la chair des sommets. Nul autre visage ne pouvait apparaître dans l’embrasure. Par la fenêtre, il devinait un sourire encore indistinct.

 

 

Au loin où s’étire l’azur, il approchait une main tremblante. Et agrippait le reflet de la lune.

 

 

Toujours l’ardeur m’enfièvre. Jamais nul repos en mon cœur. L’espoir de la rencontre m’enchaîne à l’impossible.

 

 

L’imprévu le guettait parfois de ses yeux saillants. Et lui, renonçait toujours à l’inconnu. Incapable encore de s’abandonner au mystère.

 

 

La pendule assassine nos heures. Nous condamne au défilement perpétuel des aiguilles. Et nous, malheureux, continuons d’espérer. Entre le souvenir et l’attente. Assis devant l’horloge. Secoués d’impatience et de nostalgie, incapables d’habiter chaque particule du sablier.

 

 

Il cherchait la charpente sous l’ossature. Et ne rencontrait que la silhouette du vent.

 

 

Vers quel ciel est donc partie mon hirondelle qui, au printemps, attendait sur son fil ?

 

 

Derrière la tunique, il voyait le rouge perler de l’étoffe. L’origine, croyait-il, de son sinistre à venir.

 

 

Il continuait de tracer les siècles sur l’écorce. Pour faire naître l’innocence sous les heures barbares de l’enfance. Et que s’achève (enfin) le printemps immature de son peuple. 

 

 

Jamais mes lignes ne firent frémir la vie enfouie au cœur des jours. Jamais aucune lèvre tremblante suspendue à mes traits. Secoué par une inébranlable certitude : mes poèmes valent moins qu’un sourire. Et me voilà éploré. Déjà enseveli sous mes pages.

 

 

Assis au fond des heures - de ses longues heures d’absence - il écoutait, derrière les tremblements assassins, la terreur et l’angoisse brûler son repos. Terrain et témoin impuissants de sa dévastation.

 

 

Mon âme innocente saigne contre les paysages. Nul miracle ne pourrait me sauver de l’espoir. Sous le mirage, le réel toujours brut et vigoureux. 

 

 

Prisonnier du fil. Condamné aux nœuds, il s’agitait, hurlait en se débattant sur l’étoffe rugueuse. Au lieu de s’unir à la toile, il disparaissait dans les replis du tissu.

 

 

A l’enfance éternelle, il opposait la tendresse de l’écorce. Et la lucidité tranchante de la sève.

 

 

Il rêvait au roc et à l’acier, à la sueur et au bois, aux larmes et à la bûche, au feu et aux cendres. Et imaginait que la main et le souffle justes lui seraient offerts.

 

 

A l’ombre des mots, nulle lumière. Un feu de paille étire ma nuit. Et nul geste ne m’éclaire. 

 

 

Au fond des malles, il dénichait parfois quelques yeux sages recouverts de poussière, et s’abandonnait quelques instants à la convoitise et à l’admiration des visages antiques qui jamais ne prêchent mais incarnent, jamais ne geignent mais accueillent, jamais ne regardent mais contemplent, jamais ne résistent mais remercient, marchant toujours à l’exacte jointure de leur condition. Sous leurs paroles silencieuses, il devinait le geste guider la sagesse innocente - et encore malhabile - des disciples. Mais comment aurait-il pu rejoindre ces assemblées d’adeptes ? Son âme libre et solitaire le lui interdisait. Le premier homme avait-il donc un maître ?

 

 

Chaque nuit, je vernis l’écorce et le bois tendre. Tuant la sève dans sa fibre.

 

 

Il aspirait à couper, d’un regard, l’histoire sans fin qui l’ensorcelait. De s’écarteler jusqu’aux jointures pour faire saillir le lien en sa moelle.

 

 

Il couvrait toujours le monde de ses grimaces et clôturait toujours le ciel de ses promesses. Un bout de semelle (à peine) posé au seuil du périple.

 

 

Recroquevillé comme un oiseau blessé dans le silence. Inquiet jusqu’au frémissement.

 

 

Il s’obstinait dans l’éphémère, emporté par les heures sur une échelle infinie. Et lui, s’accrochait à un barreau, enfermant à jamais l’éternité lointaine.

 

*

 

Entre la terre et le ciel, il reposait sa nuque sur le sillon. Et attendait immobile que s’éteignent les heures.

 

 

Quelque part sous la voûte, voilà notre égarement. Et notre salut.

 

 

Malgré son ardent désir d’éteindre ses jours barbares, son sang endiablé l’enchaînait à la nuit.

 

 

Il cherchait toujours, entre deux étoiles, le passage où l’azur s’étendrait à ses pieds.

 

 

Le châtiment transperce notre chair - comme l’éclair déchire le ciel - et nous laisse foudroyés sur l’horizon, avec au fond des entrailles, la joie secrète des pénitents.

 

 

Son œil reniflait la matière. Explorait le dedans du monde. Et découvrait, derrière les voiles raisonnables, l’horreur des parois.

 

 

A l’orée des sens, l’invisible demeure sans accès. Malgré notre rêve d’apaiser notre faim de nudité.

 

 

Il oubliait parfois sa chaussure qui traînait sur le sentier. L’effleurait comme une ombre secrète. Comme un vestige dans la mémoire à venir.

 

*

 

Toujours la folie l’empoignait. Et le roulait sur la page. Offrant quelques traits raisonnables à sa sage déraison.

 

 

Il reposait son âme des vitrines et des allées grouillantes où bruissaient les masques et les grimaces. Le rire et les postures.

 

 

Seul et entouré, il creusait dans l’entre-deux. En animal insensé du sens, il fouillait aux confins de l’entendement. Aux portes de l’incompréhension. Et au cœur du mystère, il poursuivait sa fouille comme un animal apeuré.

 

 

Sous le néant, il devinait l’imperceptible tremblement. L’invisible rougeoyance de la chair.

 

 

Chaque jour, il parcourait la même question à la hâte. A quelle fontaine tirer son eau ? Et il pleurait devant son seau vide. Et sa peine intarissable.

 

 

Comment abreuver cette soif ardente ? 

 

 

Le monde l’étouffait de son silence. Et derrière l’écho et la fureur des mains, il vomissait sa parole à tous les visages.

 

 

J’aimerais devenir l’étranger qui me reconnaît pour devenir l’autre moi-même bien davantage. Le lien courant du passage.

 

 

Il rêvait de mêler son souffle à toutes les haleines du monde. Pour voir enfin fleurir entre ses lèvres le vent originel.

 

 

En mes veines, je sens mille bouches s’embrasser et se tordre, s’empoigner et se mordre, s’avaler et se recracher, s’étouffer jusqu’au dernier souffle avant de renaître.Toujours.

 

 

Il ruminait parfois sur sa couche avec l’œil placide du bovin. Effrayé par la fourche du fermier qui le guettait au dehors et l’odeur des labours à l’affût dans sa prunelle.

 

 

Il avançait le poids léger du vent sur l’épaule, la joue contre le sillon et l’âme toujours aux aguets. Avec son fardeau en bandoulière. 

 

 

Il aménageait ses fossés comme des contrées éternelles. Et demeurait sans voie devant l’invisible.

 

 

Il cherchait parmi les immondices celles qui sauraient préparer le terreau des siècles meilleurs.

 

 

Au seuil des masures, aux fenêtres des temples, sur tous les horizons du monde, nulle main tendue. Mais des rires broussailleux et ignares qui éclatent au visage.

 

 

Seul, l’écho des déserts répond à notre cri. Et nous invite à fouiller notre chair pour découvrir les mille doigts qui nous relient aux bras qui nous portent, nous réconfortent et encouragent nos pas.

 

 

Planté à l’orée des saisons sèches, il gisait comme une ombre piétinée par la foule.

 

 

Il aurait aimé jeter son ardeur comme une ondée sur la foule insouciante. Mais il errait entre ses pas, quelque part sous une étoile - en deçà de son destin. A bonne distance de l’infortune.

 

 

La vie serait-elle un rébus dont nous serions l’énigme ? La solution dispersée en nous se creuse. Et l’issue fatale repose entière - toute entière - non dans la question mais dans celui qui la pose.

 

 

Déposés sur le sable par une main inconnue, nous promenons notre regard alentours. Et nous choisissons un grain à hauteur des yeux pour l’apprivoiser (faute de mieux, évidemment).

 

 

Une ombrelle sur la poutre l’invitait à lâcher sa besace, son viatique futile pour danser sur la travée.

 

 

Il regardait souvent les chalands emplir leur panier. Et il songeait : nul rabais pour les marchands d’existence, quelques soldes à la basse saison pour les badauds et les vies infimes. Ou l’infime des vies peut-être…

 

 

Le plus précieux se tient à notre portée. Mais pour quoi se soustrait-il à notre main, à nos lèvres et à nos yeux ? Comme une goutte de rosée discrète et silencieuse par un matin de pluie. Invisible et insaisissable.

 

 

Pourquoi l’odieux s’ébroue-il sur nos visages ? Ne voyez-vous pas derrière nos masques le radieux s’impatienter du ciel à sa portée ?

 

 

Toute gloire en cette terre serait-elle sans issue ? Si prompte à emprisonner ses hôtes et à jeter la clé au fond des douves où se reflètent le rire envieux des foules et tous les visages embastillés.

 

 

Icare rêvait-il de toucher l’azur ? De fréquenter les dieux ? Moi, je n’ai qu’un seul rêve : pouvoir me tenir debout, digne parmi les arbres. Et intègre parmi les hommes. La silhouette loyale – et peu courbée sur l’horizon.

 

 

Un silence nous habite qui nous rend bavard, forçant la parole à distiller son bruit aux paysages. 

 

 

Il rêvait d’écarter la poussière du chemin pour dénicher la pente rugueuse où il glissait. De secouer les étoiles de ses semelles pour dénicher le ciel en ses pas. Mais ses idoles le pressaient sans cesse aux attaches et aux entassements.

 

 

Il s’enivrait de ses heures. Aveugle au dur labeur qui s’impatientait d’approcher.

 

 

Nous sommes les innocents bourreaux de nos jours lointains.

 

 

Son visage (bouffi d’orgueil) rêvait de dépecer le sombre masque qui l’étreignait. Encore aveugle aux yeux sages qui l’auraient empalé d’un silence et traversé d’un rire.

 

 

Vivre nous emporte au loin. Il nous faut revenir en notre fief qui surplombe les eaux calmes, parcourir les eaux boueuses qui nous agitent et charrient notre présence vers le large.

 

 

Emporté par les secousses, l’émotion le disloquait et le jetait en contrebas, sous les ruines qu’il s’était échiné à construire.

 

 

Aujourd’hui j’agonise, l’âme disloquée en deçà du charnier. Et sous l’odeur de la désillusion, je renifle l’effluve du désespoir et le parfum enivrant de mon cadavre.

 

 

Il ruminait ses obsessions comme une vache son fourrage. L’œil hagard et la panse préoccupée.

 

 

Il ouvrait son chemin comme une plaie. Marchant sans espoir de guérison. Prêt à se dépecer à chaque pas pour que la blessure devienne béance, puis abîme, imaginant (sans doute) qu’une fleur jaillisse au fond du gouffre.

 

 

Entre mes lèvres, une douleur inerte m’accable. Comme une pluie désespérante. Sans asile au-dedans. Sans refuge au dehors. Une longue saison sous l’averse. Et nul appui où poser mon cri.

 

 

Seules les gloires mensongères réclament leurs médailles. La vraie creuse notre solitude et attend notre silence pour fleurir.

 

 

L’angoisse peut-elle s’apprivoiser ? Mais comment tendre la main à celle qui vous étreint ?

 

 

Jamais nos fractures ne s’estompent. Mais nous écartèlent jusqu’à la rupture.

 

*

 

Il pressentait qu’il s’éteindrait dans la fournaise. Entre l’éclat et la nuée.

 

 

Je n’ai qu’une certitude : le sommeil - le grand sommeil - me guettera avant l’aube.

 

 

Il essayait d’ouvrir les bras aux jours de fête. Comme une œillade aux turpitudes. N’offrant à l’avenir nul horizon. Et à l’horizon nul avenir.

 

 

Il s’enchaînait aux dérobades et aux saisies. En défaisait patiemment les nœuds pour échapper aux servitudes.

 

 

De quel défaut suis-je affublé pour souffrir avec tant de conviction ? Serait-ce une vocation ? Serais-je idiot - maudit peut-être - pour maintenir ma propre lame et poser - avec tant d’ardeur - ma tête sur le billot ? 

 

 

Il devinait l’horreur des frontières. De toutes les frontières qui fissurent l’invisible. Et l’encerclent.

 

 

Comment recoller le monde dont les miettes s’éparpillent en mes yeux ?

 

 

J’aimerais tant décimer la foule qui m’habite pour repeupler le monde d’un regard.

 

 

Il renonçait à ses jours qu’il regardait à peine. Comme un passager ignore les paysages qui défilent aux fenêtres.

 

 

Vivre heureux ? Souvent je m’interroge. Et après ? Que ferions-nous de ces heures ? Gouterions-nous à ces jours glorieux ? Ou les dilapiderait-on à tous les vents ?

 

 

Il s’acharnait sur les saisons pour tirer le ciel à sa portée. Ignorant qu’un parapluie à l’envers aurait pu l’y conduire. Un simple mouvement du poignet et l’œil libéré des baleines.

 

 

Il mourrait parfois de trop d’oubli. Comme si la mémoire l’assassinait. Comme un enfant appelant sa mère derrière la porte close, enfermé dans le monde dépeuplé de sa chambre.

 

 

Il marchait sur un fil enchevêtré parmi les lignes et les cordages. Déambulait le couteau à la main, prêt à trancher les boucles et les anneaux. Apeuré par les lames alentour et la foule des funambules rompus à l’exercice, il s’échinait à soutenir son pas sur le fil. Et tentait désespérément d’inviter la confiance en son geste pour que naisse l’équilibriste tissé dans la trame.

 

 

Le simple invite à l’échelle infinie. Et nous, malheureux, nous regardons - benoîtement - les barreaux qu’il nous faut encore grimper.

 

 

L’espoir abrite un regard qui attend. Et le désespoir emmure nos yeux. Au-delà de l’abîme, le vent dessille les prunelles et soumet tous-les-hommes-qui-marchent à la poutrelle jetée au-dessus du vide.

 

 

Tant de rêves se brisent et s’échouent en nos contrées, nous isolent sur notre tertre, frigorifiant tout espoir de voilure. Pendu à notre mât, la tête tournée vers l’impossible départ, nous errons parmi les vagues, encore captifs de nos hauteurs.

 

 

En chaque visage se dessine notre visage. Prisonnier dans la foule, nous errons parmi notre miroitement.

 

 

Il rêvait de sang neuf et de souffle nouveau. Attendait le prélude de ses printemps. Si impatient d’explorer les prairies alentour.

 

 

Quelle ombre s’agite sous notre cuirasse ? Est-ce le vent de l’enfance qui expire ? L’appel des sirènes au-delà des mers ? Le déferlement des océans sur la foule ? Les vagues anciennes qui surgissent d’avant notre naissance ? Est-ce la vie qui s’élance en nos étendues ? Pour quoi ne dis-tu rien, Ô mon cœur ? Es-tu si las d’être immobile ? 

 

 

Il n’avait d’yeux que pour l’ange qu’il serait. S’amusant parfois à dessiner ses ailes de ses mains d’argile.

 

 

Il ouvrait les yeux à l’ineffable comptine, à la rengaine qu’il rejouait sans cesse en silence pour apaiser la fureur de l’envol.

 

 

Il apprenait l’instant dérisoire et le temps éternel, le souvenir des temps meilleurs et la fixité de l’œil. Eprouvait la durée. Comme de vaines promesses à son désarroi.

 

 

Sa seule espérance : un univers sans frontière. Et lui, ne s’affairait qu’aux lisières des parcelles, se consolant (tristement) des mille lambeaux d’absolu éparpillés en tous lieux.

 

 

Il recomposait à l’envi toutes les grimaces éparpillées comme un puzzle. Jusqu’au dégoût des visages. Comme un oubli de ses propres haines.

 

 

Nulle secousse ne peut percer l’invisible. L’origine advient sans appui.

 

 

Au cœur des semonces, il s’échinait (bon gré mal gré) à poursuivre sa laborieuse besogne, creusant en ses terres la patience de se laisser franchir, d’éprouver dans sa chair - harcelée - et son cœur - hanté par la tourmente - l’œil de l’âme qu’il espérait indemne. Malgré l’abîme des prémices.

 

 

Une source intarissable coule sur ma soif. Et je cherche parmi les ronces, en griffant ma chair sur l’âpre passage des sourciers.

 

 

Emporté par les bourrasques, il s’inclinait à regret. Et contemplait avec colère son inclinaison. Et sa pitoyable inclination à la chute.

 

 

La gravité n’est pas de mise sous l’averse. Ouvre tes lèvres à la pluie. Et danse dans la brume. Et tu avanceras sur la sente escarpée.

 

 

Après ses nuits de labeur, il regagnait sa couche, l’ardeur sous le bras. Et ses lunes en bandoulière.

 

 

Appuyé sur ses larmes, il attendait la convalescence du rire.

 

 

L’intime se murmure. Ou se crie parfois. S’étouffe (le plus souvent) au creux des larmes, aux bords des lèvres, au fond du gouffre. Chevillé de toutes parts. Condamné à l’élégance muette du silence.

 

 

Il appréciait ceux qui, d’un geste vif, tiraient le tapis sous leurs pieds pour explorer le vide de leurs souliers. Il les regardait vaciller sur le socle incertain, rechausser leurs sandales ou aller nu-pieds pour marcher plus libres dans le vent.

 

 

A grandes enjambées, il ébrouait ses silences. Et ne voyait tomber qu’une neige sale et furieuse qui recouvrait les paysages. Comme une suie triste. Et pourtant éclairante.

 

 

Aucune silhouette ne peut distraire le labeur silencieux des étoiles. Pas même la dépouille des vivants.  

 

 

Il s’évertuait de confier ses peurs à la confiance. Et au chaos. Dans l’espoir d’apaiser son pas ardent.

 

 

Il négligeait le pittoresque du voyage pour imprimer aux paysages ses gestes et ses pas. Ignorant qu’ils les contenaient déjà. 

 

 

Il oubliait parfois les frontières pour traverser le monde. Mais seul en ses contours, il flottait sans perspective.

 

 

Un jour, je sais que les saisons changeront sans bruit.

 

 

Faut-il clouer le silence en ses bords pour percer le mystère ?

 

 

Où qu’il aille, l’œil se promenait en ses terres. Attentif aux paysages, il découvrait (parfois) l’effacement des frontières entre la prunelle et les contrées, entre les foulées et l’étendue. Et distinguait, au paroxysme de cette confusion lucide, l’horizon en ses pas.

 

 

Encore trop vert est mon pré. Trop blond mon blé. Et trop haute mon herbe pour saluer les semences et le fumier. L’œil rivé à la grange, je foule les ornières sans tressauter. Si préoccupé des périphéries. Comment pourrais-je m’attarder en mon domaine ?

 

 

Il marchait, le dos courbé et la tête sur ses souliers. Inquiet à l’excès. Apeuré par les bruits et le silence. Mûr ni pour la foule ni pour le désert. Condamné à l’angoisse dépeuplée et à l’étouffement des craintes.

 

 

Dans la marmite, il jetait parfois ses oboles. Mais sa soupe était froide. Et laissait les yeux vides et les ventres affamés.

 

 

Ses doux rêves montaient parfois à l’aube. Et s’effaçaient à la nuit. Mais se ravivaient chaque jour de la pire désespérance.

 

 

Il nous faut affronter la pluie et des monceaux de falaises à gravir. A creuser. A accueillir.

 

 

Au cœur de sa montée vers l’abîme, il découvrait des lunes endormies sous ses bourrasques. Tout un peuple à la sagesse océane qu’il laissait dériver.

 

 

Comme un funambule sur un fil invisible, il parcourait ses heures en secret. Attendant que lui soit confié le mystère de la marche.

 

 

Quelques bruits suintaient parfois à ses yeux. Un cri, une flamme qu’étouffait le monde.

 

 

Il aurait tant aimé découvrir le désert en lui si loin recouvert.

 

 

Après ses nuits d’errance, il regagnait son coin, son quartier, son angle (où venait encore parfois se cogner le monde). Pour achever de creuser là son désert avant que la foule ne recouvre ses pas.

 

 

Il n’est de poète sans posture. Et lui, de sa voix d’anachorète, criait à sa mesure de son désert. Mais la foule n’était jamais loin. 4 yeux parfois lui suffisaient. Et l’espérance de toutes les lèvres à venir.

 

 

L’argile n’est pas la matière de l’Homme. Seul le vent est sa substance. Son unique substance. Et chacun doit errer longtemps sous le ciel pour le découvrir. Mille fois se perdre et mourir pour la rencontrer dans le désert si vivant du monde.

 

 

Un jour, un virage invisible surprit ses pas au détour de la plaine. Et il fut contraint de coller à l’horizon en un tour de vent.

 

 

De mes mines de rien, taillées au couteau, entre mes empreintes grises, naît parfois un peu de lumière.

 

 

Dans nos labyrinthes, nul dédale heureux. Des impasses, des façades, des badauds qui geignent, raclent la terre et fracassent les murs pour agripper sous leurs ongles à vif un peu de poussière.

 

 

Il retournait parfois la mémoire comme un gant. Grimaçait à la face du temps. Et souriait aux mille visages brunis par les siècles. Impatient de compter ses pas jusqu’à la fracture fatale.

 

 

La vermine est déjà sur ma langue, blottie au creux de ma parole suffocante.

 

 

Dans ses liasses d’écorce, la parole, encore trop parée de jupes, s’étouffait. Son lyrisme gerbé de lampions entravait la venue du souffle nu et vibrant qui ôte à la voix tout artifice.

 

 

Il s’imaginait parfois neige en vrac. Mais rêvait de retrouver l’état antérieur des cimes pour se perdre à nouveau en glace plus attentive aux flocons alentour. 

 

 

Chaque nuit, il confiait son agonie à l’ombre que son pas martelait (avec insistance). Espérant voir le lever de l’aube avant l’heure. 

 

 

En mon ciel, nul escalier. Mais un abîme, une trappe et une corde raide pour l’instant d’ailleurs.

 

 

Il se méfiait (toujours) des glaces et des braises. S’évertuait au pas prudent et à la main habile sur les cendres et le givre. Afin de garder intacte sa brûlure. Et ses glissades silencieuses.

 

 

Son encre parfois se tarissait. Et les taches inversées sur la table surprenaient sa parole. Au détour des pages, il entrevoyait un peu de lumière. Sa plume ripait alors sur l’écorce et se plantait dans sa chair pour que naisse (sans doute) un peu de vérité. Après l’hébétude, il s’évertuait de valider le sang sur sa peau et la flaque où gisait son ombre passée pour que le jour lui soit (enfin) offert.

 

 

Sa place forte – ses remparts d’écorce – agitaient ses espoirs d’herbes folles, de fleurs sauvages et d’azurs printaniers. Et il se mettait à rêver de voir pousser en ses fissures le fourrage des jours meilleurs. Pour que naisse enfin en son désert un grand jardin.

 

 

Il naviguait en ses échancrures pour libérer les flots. Et découvrir à l’horizon le port juché sur les vagues - vaguement célestes - parmi les algues et le récif, sous les cordages et sur le pont, s’imaginant déjà s’offrir en passerelle aux voyageurs étonnés.

 

*

 

Il frottait toujours sa peau au soleil par crainte de se piquer à la lumière.

 

 

Il nourrissait ses vers et les affamait de ses tourments. Les plaçait dans sa gibecière - au fond de ses clapiers - et s’asseyait intranquille devant ses lacs ridés. Attendant là, penché sur sa canne. Et ignorant le terreau où il pourrait les déposer pour faire jaillir l’inespéré.

 

 

Quel diable ai-je en tête pour enfourcher mes habits de fantôme et encorner toutes les chairs qui passent à mes côtés ?

 

 

Et si les silhouettes de chair n’étaient portées que par le vent ? 

 

 

Comment oserais-je marcher nu sur la plage ? Et étendre ma silhouette dévêtue sur la grève ?

 

 

A quoi ressemble notre visage quand la Vie nous traverse de part en part ? Comment pourrait-on le savoir ? Nos yeux sont partout alentour. Sauf à leur place.

 

 

L’ombre tapageuse lui éclatait parfois au visage. Martelait son empreinte dans sa chair à vif. Forçait le passage. Et lui, témoin de ce vacarme, criait. Appelait à l’aide la parole silencieuse.

 

 

Sur la mer spongieuse, une étrange silhouette à la voilure désemparée glisse parfois. Perdue à elle-même. Et déjà poussée par le vent. 

 

 

Au cœur de l’étoffe, nulle échappatoire. Mais des nœuds. Et la fibre. L’essence du fil.

 

 

Une étoile attend l’homme au pied de l’arbre. Entre les racines et la brindille. Planté en son faîte, le mystère fécond. Et nous (pauvres de nous) nous regardons l’écharde qui nous entaille le doigt.

 

 

Nul abri pour mon bourreau. Et le voilà qui tambourine une nouvelle fois à ma porte.

 

 

Mon égarement est aux abois. Comme s’il cherchait sa niche.

 

 

Une goutte tombait parfois sur son pas comme une rosée infinie - qui se partageait et s’offrait à la peau de tous. De l’aiguille à l’herbe folle, de la motte à la flaque. Du gris azuré à la terre vêtue de son manteau de fête.

 

 

Les délices du pire. Voilà où mène notre errance.

 

 

Entre deux versants, il parcourait la crête. Et à pieds joints sur une lame de rasoir, il aiguisait son pas.

 

 

Il tâchait de s’enhardir. Refusant toujours de s’abandonner à la pluie et aux tropiques. Et continuait à se liquéfier sous les climats.

 

 

Il errait encore entre le flux et le reflux. Et cherchait désespérément - jusqu’à en perdre souffle - le passage dans ce mouvement.

 

 

Un rire parfois le surprenait de l’intérieur. Et il lui enjoignait d’éclore jusque dans ses nuits.

 

 

Je rêve de m’ouvrir à la danse, au souffle et à l’équilibre. De pénétrer le mouvement qui relie avec justesse - et secoue parfois - malgré l’apparente disharmonie.

 

 

Entaillé par le hasard et les circonstances qui n’éraflaient (pourtant) que le marbre - trop rigide - de ses jours, il se soumettait à l’humble scalpel.

 

 

Les évènements incisent nos existences. Y dénichent nos encombrements.

 

 

Un rire parfois s’efforçait de se déployer dans ses larmes. Inaccessible à ses lèvres closes.

 

 

Il se précipitait dans la lenteur du geste. Se prémunissant pourtant contre toute impatience. Il rêvait tant d’incarner la parole. Et le pas spontané.

 

 

Assis sur le pont, il attendait l’invisible passerelle qui le conduirait à l’océan.

 

 

Malgré sa répugnance des sillons, il espérait toujours le temps des moissons. Comme un vagabond bucolique penché sur ses labours.

 

 

Comme une fleur en guenille qui attend la pluie sous l’asphalte, il espérait, les lèvres entrouvertes.

 

 

Malheur aux diseurs de mésaventures qui répandent sur l’écorce leur chair sans blessure.

 

 

Le vent s’engouffrait parfois sur ses plages encombrées, se faufilait entre ses grains, poussait quelques salissures, les entassait derrière ses dunes et séjournait entre ses veines. Sûr de son office.

 

 

Il L’attendait (avec impatience). Et Elle, sûre de sa trajectoire - et confiante en son chenal à venir - dévalait la pente à rebours, contournait les aspérités, grimpait et se faufilait entre les courbures, arrivait de loin en loin, plongeait et s’engorgeait, se vivifiait et poursuivait sa sente en quête de la source. Et des origines.

 

 

Le soleil pénétrait alors jusque dans ses pénombres. Jusqu’au dedans de sa terre. D’un simple regard advenait soudain la douce ardeur du vivant alentour, l’érosion des murs. La dissipation des frontières. Le regard sans limite.

 

 

A ses pieds - au creux des talons - il apercevait le socle disposé, et les mille gouttelettes en appui. Et lui, les regardait, hébété. Sans obole à offrir, sans terrain où se perdre, sans montagne à gravir, sans abîme à creuser, sans parole à confesser, sans fable à coucher sur l’écorce. Devant ses yeux, le ciel sans âge.

 

 

Aucun ange devant mes yeux. Ni davantage à l’horizon. Ni au ciel ni au-delà. Seuls l’espace, le vent, le rire et la présence.

 

 

Aux grains, le soleil,

Aux herbes, le vent,

Aux arbres, la terre,

Au ciel, la pluie

Et aux hommes, la croix et l’arc-en-ciel.

 

 

Quelle charge portons-nous pour cheminer ainsi ? Est-ce le poids des origines ? Quand pourrons-nous couper les racines et allonger notre regard pour porter le ciel en nos mains ?

 

 

Il sursautait toujours à l’approche des silhouettes, aux murmures du vent dans les étoiles, aux parterres clairsemés dans les bois et aux cris des foules. Il retenait son haleine, encore incapable d’accueillir le souffle nu et désencombré.

 

 

Entre deux secousses, une voix résonnait : « Là-bas tu t’incarnes mais tu n’existes pas. Là, tu es mais tu ne le sais pas. »

 

 

D’un souffle discret - à peine audible - Elle lui murmurait : « Ne pleure pas, je n’existe pas. Sois fort, sois faible. Ne t’en soucie pas. Aie confiance en la partie de toi que tu ignores. Elle est là, tu es là, vous êtes là, tous deux. »

 

 

Elle, en toi souterraine et partout, partout alentours, de celle-là tu es fait, toi aussi. Elle te guidera. Te montrera les allées et le paysage. Et tu avanceras à ses côtés sans peur des fumées et des rideaux qui recouvrent ta vue. Et vous marcherez ensemble, Elle assurée et toi, hésitant, en toutes contrées. N’aie d’yeux que pour Elle qui te parle et te rassure, qui t’enserre en ses bras ouverts, te porte, t’entoure et te cajole, qui t’encourage et t’autorise, qui t’aime bien davantage que toi-même. Monte sur ses épaules, assis-toi sur ses genoux, sens sa main caresser tes joues, essuyer tes larmes, faire éclater ton rire près des falaises sombres où tu n’as cessé de t’éreinter. Fais-lui place comme on cède le passage à une reine. Laisse-La te conseiller et t’instruire de toi-même. Laisse-La agir à ta place quand ton pas s’alourdit, s’enracine, t’enterre vivant. Laisse-La couler en toi et te porter vers le mouvement, son mouvement qui court entre les êtres au-dedans, partout qui gambade dans l’espace. Ne crains rien qui soit de toi-même, qui tire sa source de tes abîmes et du monde. Elle est déjà là qui t’attend et te crie sa présence que tu recouvres de ta voix si forte, si singulière et de tes pensées amères jetées contre les parois. Crie plus fort encore, crie jusqu’à en perdre souffle, crie jusqu’à l’exténuation. Alors au plus fort de ton cri, peut-être entendras-tu son appel, à moins qu’Elle ne surgisse dans le silence. Voix espiègle et chaleureuse qui saura te guérir de tes visions, de tes cauchemars, de tes peurs, de toi-même et qui effondrera les murs de la geôle immonde où tu te terres. »

 

 

Honore-la, Elle, princesse des marées où tu t’enlises, oublie les gouffres et les vagues, oublie l’azur et l’horizon, renonce jusqu’au renoncement, laisse-toi porter par le courant qui te ramènera au-dedans des lieux que tu ignores, ici ou là, quelle importance, ensemble vous irez ivres partout de joie. »

 

 

La sombre joie qui t’habite n’est rien dans ce creux. Mille fois plus Elle irradiera tes amertumes, défoncera tes ornières, t’envolera en son ciel. Et tu te laisseras porter là où Elle te conduira comme son jouet dans les rires et les cabrioles, dans la glaise et la cendre, au-delà des fureurs et des acquiescements. Sans résistance Elle te façonnera. Sans peur tu joueras avec Elle, joyeux de sa joie, libre de sa liberté, unis comme des frères enfin retrouvés où le masculin et le féminin se conjuguent à tous les temps, se marient à l’informe, au difforme, à l’uniforme, à l’unisson sans contrariété ni chagrin, épousent tous les tout et tous les riens et les font pousser et s’unir à leur tour sans se lasser jamais de ses métamorphoses et de ses unions, qui balayent le vent de leur souffle et font éclater les nuages, font pleurer sous les bonnets à l’abri des chaumières et se foutent du monde comme de la guigne et le lui crient par tous les pores de la peau d’un ton moqueur, aimant et effronté pour que dure la danse jusqu’aux horizons éternels... Perds. Perds la lumière funeste. Perds jusqu’à la lueur céleste. Et au détour de l’ombre surgira l’arc-en-ciel et l’averse de joie. Sous les déluges d’amertume se tient l’horizon clair. La contrée des cocagnes. Et la montagne de l’Un surplombant les torrents qui charrient les corps mutilés dans les vallées tristes…

 

 

… Elle qui, à travers nous, se complait. Et se savoure. Après s’être tant cherchée, a enfin trouvé son chenal. »

 

 

Sous son regard, dans ses bras, dans sa chaleur, partout en lui unifiée, partout autour de lui éparpillée, dans ses pics comme dans ses glaces, il savourait. Libre et libéré d’entraves et de culpabilité. Partout, il allait sous son regard. Partout, il était sous son regard, en Elle et lové contre Elle qui s’adaptait et se déformait. Avec et parmi Elle, une et démultipliée. Il était arrivé quelque part. A la frontière (sans doute) il se tenait. Le chemin n’aurait bientôt plus d’importance…

 

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