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LES CARNETS METAPHYSIQUES & SPIRITUELS

A propos

La quête de sens
Le passage vers l’impersonnel
L’exploration de l’être

L’intégration à la présence


Carnet n°1
L’innocence bafouée

Récit / 1997 / La quête de sens

Carnet n°2
Le naïf

Fiction / 1998 / La quête de sens

Carnet n°3
Une traversée du monde

Journal / 1999 / La quête de sens

Carnet n°4
Le marionnettiste

Fiction / 2000 / La quête de sens

Carnet n°5
Un Robinson moderne

Récit / 2001 / La quête de sens

Carnet n°6
Une chienne de vie

Fiction jeunesse / 2002/ Hors catégorie

Carnet n°7
Pensées vagabondes

Recueil / 2003 / La quête de sens

Carnet n°8
Le voyage clandestin

Récit jeunesse / 2004 / Hors catégorie

Carnet n°9
Le petit chercheur Livre 1

Conte / 2004 / La quête de sens

Carnet n°10
Le petit chercheur Livre 2

Conte / 2004 / La quête de sens

Carnet n°11 
Le petit chercheur Livre 3

Conte / 2004 / La quête de sens

Carnet n°12
Autoportrait aux visages

Récit / 2005 / La quête de sens

Carnet n°13
Quêteur de sens

Recueil / 2005 / La quête de sens

Carnet n°14
Enchaînements

Récit / 2006 / Hors catégorie

Carnet n°15
Regards croisés

Pensées et photographies / 2006 / Hors catégorie

Carnet n°16
Traversée commune Intro

Livre expérimental / 2007 / La quête de sens

Carnet n°17
Traversée commune Livre 1

Récit / 2007 / La quête de sens

Carnet n°18
Traversée commune Livre 2

Fiction / 2007/ La quête de sens

Carnet n°19
Traversée commune Livre 3

Récit & fiction / 2007 / La quête de sens

Carnet n°20
Traversée commune Livre 4

Récit & pensées / 2007 / La quête de sens

Carnet n°21
Traversée commune Livre 5

Récit & pensées / 2007 / La quête de sens

Carnet n°22
Traversée commune Livre 6

Journal / 2007 / La quête de sens

Carnet n°23
Traversée commune Livre 7

Poésie / 2007 / La quête de sens

Carnet n°24
Traversée commune Livre 8

Pensées / 2007 / La quête de sens

Carnet n°25
Traversée commune Livre 9

Journal / 2007 / La quête de sens

Carnet n°26
Traversée commune Livre 10

Guides & synthèse / 2007 / La quête de sens

Carnet n°27
Au seuil de la mi-saison

Journal / 2008 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°28
L'Homme-pagaille

Récit / 2008 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°29
Saisons souterraines

Journal poétique / 2008 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°30
Au terme de l'exil provisoire

Journal / 2009 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°31
Fouille hagarde

Journal poétique / 2009 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°32
A la croisée des nuits

Journal poétique / 2009 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°33
Les ailes du monde si lourdes

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°34
Pilori

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°35
Ecorce blanche

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°36
Ascèse du vide

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°37
Journal de rupture

Journal / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°38
Elle et moi – poésies pour elle

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°39
Préliminaires et prémices

Journal / 2010 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°40
Sous la cognée du vent

Journal poétique / 2010 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°41
Empreintes – corps écrits

Poésie et peintures / 2010 / Hors catégorie

Carnet n°42
Entre la lumière

Journal poétique / 2011 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°43
Au seuil de l'azur

Journal poétique / 2011 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°44
Une parole brute

Journal poétique / 2012 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°45
Chemin(s)

Recueil / 2013 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°46
L'être et le rien

Journal / 2013 / L’exploration de l’être

Carnet n°47
Simplement

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°48
Notes du haut et du bas

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°49
Un homme simple et sage

Récit / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°50
Quelques mots

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°51
Journal fragmenté

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°52
Réflexions et confidences

Journal / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°53
Le grand saladier

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°54
Ô mon âme

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°55
Le ciel nu

Recueil / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°56
L'infini en soi 

Recueil / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°57
L'office naturel

Journal / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°58
Le nuage, l’arbre et le silence

Journal / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°59
Entre nous

Journal / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°60
La conscience et l'Existant

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°61
La conscience et l'Existant Intro

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°62
La conscience et l'Existant 1 à 5

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°63
La conscience et l'Existant 6

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°64
La conscience et l'Existant 6 (suite)

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°65
La conscience et l'Existant 6 (fin)

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°66
La conscience et l'Existant 7

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°67
La conscience et l'Existant 7 (suite)

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°68
La conscience et l'Existant 8 et 9

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°69
La conscience et l'Existant (fin)

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°70
Notes sensibles

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°71
Notes du ciel et de la terre

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°72
Fulminations et anecdotes...

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°73
L'azur et l'horizon

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°74
Paroles pour soi

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°75
Pensées sur soi, le regard...

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°76
Hommes, anges et démons

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°77
La sente étroite...

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°78
Le fou des collines...

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°79
Intimités et réflexions...

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°80
Le gris de l'âme derrière la joie

Récit / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°81
Pensées et réflexions pour soi

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°82
La peur du silence

Journal poétique / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°83
Des bruits aux oreilles sages

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°84
Un timide retour au monde

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°85
Passagers du monde...

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°86
Au plus proche du silence

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°87
Être en ce monde

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°88
L'homme-regard

Récit / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°89
Passant éphémère

Journal poétique / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°90
Sur le chemin des jours

Recueil / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°91
Dans le sillon des feuilles mortes

Recueil / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°92
La joie et la lumière

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°93
Inclinaisons et épanchements...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°94
Bribes de portrait(s)...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°95
Petites choses

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°96
La lumière, l’infini, le silence...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°97
Penchants et résidus naturels...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°98
La poésie, la joie, la tristesse...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°99
Le soleil se moque bien...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°100
Si proche du paradis

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°101
Il n’y a de hasardeux chemin

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°102
La fragilité des fleurs

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°103
Visage(s)

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°104
Le monde, le poète et l’animal

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°105
Petit état des lieux de l’être

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°106
Lumière, visages et tressaillements

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°107
La lumière encore...

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°108
Sur la terre, le soleil déjà

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°109
Et la parole, aussi, est douce...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°110
Une parole, un silence...

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°111
Le silence, la parole...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°112
Une vérité, un songe peut-être

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°113
Silence et causeries

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°114
Un peu de vie, un peu de monde...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°115
Encore un peu de désespérance

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°116
La tâche du monde, du sage...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°117
Dire ce que nous sommes...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°118
Ce que nous sommes – encore...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°119
Entre les étoiles et la lumière

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°120
Joies et tristesses verticales

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°121
Du bruit, des âmes et du silence

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°122
Encore un peu de tout...

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°123
L’amour et les ténèbres

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°124
Le feu, la cendre et l’infortune

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°125
Le tragique des jours et le silence

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°126
Mille fois déjà peut-être...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°127
L’âme, les pierres, la chair...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°128
De l’or dans la boue

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°129
Quelques jours et l’éternité

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°130
Vivant comme si...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°131
La tristesse et la mort

Récit / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°132
Ce feu au fond de l’âme

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°133
Visage(s) commun(s)

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°134
Au bord de l'impersonnel

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°135
Aux portes de la nuit et du silence

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°136
Entre le rêve et l'absence

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°137
Nous autres, hier et aujourd'hui

Récit / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°138
Parenthèse, le temps d'un retour...

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°139 
Au loin, je vois les hommes...

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°140
L'étrange labeur de l'âme

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°141
Aux fenêtres de l'âme

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°142
L'âme du monde

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°143
Le temps, le monde, le silence...

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°144
Obstination(s)

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°145
L'âme, la prière et le silence

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°146
Envolées

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°147
Au fond

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°148
Le réel et l'éphémère

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°149
Destin et illusion

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°150
L'époque, les siècles et l'atemporel

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°151
En somme...

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°152
Passage(s)

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°153
Ici, ailleurs, partout

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°154
A quoi bon...

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°155
Ce qui demeure dans le pas

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°156
L'autre vie, en nous, si fragile

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°157
La beauté, le silence, le plus simple...

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°158
Et, aujourd'hui, tout revient encore...

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°159
Tout - de l'autre côté

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°160
Au milieu du monde...

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°161
Sourire en silence

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°162
Nous et les autres - encore

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°163
L'illusion, l'invisible et l'infranchissable

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°164
Le monde et le poète - peut-être...

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°165
Rejoindre

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°166
A regarder le monde

Paroles confluentes / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°167
Alternance et continuité

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°168
Fragments ordinaires

Paroles confluentes / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°169
Reliquats et éclaboussures

Paroles confluentes / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°170
Sur le plus lointain versant...

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°171
Au-dehors comme au-dedans

Paroles confluentes / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°172
Matière d'éveil - matière du monde

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°173
Lignes de démarcation

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°174
Jeux d'incomplétude

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°175
Exprimer l'impossible

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°176
De larmes, d'enfance et de fleurs

Récit / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°177
Coeur blessé, coeur ouvert, coeur vivant

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°178
Cercles superposés

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°179
Tournants

Journal / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°180
Le jeu des Dieux et des vivants

Journal / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°181
Routes, élans et pénétrations

Journal / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°182
Elans et miracle

Journal poétique / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°183
D'un temps à l'autre

Recueil / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°184
Quelque part au-dessus du néant...

Recueil / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°185
Toujours - quelque chose du monde

Regard / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°186
Aube et horizon

Journal / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°187
L'épaisseur de la trame

Regard / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°188
Dans le même creuset

Regard / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°189
Notes journalières

Carnet n°190
Notes de la vacuité

Carnet n°191
Notes journalières

Carnet n°192
Notes de la vacuité

Carnet n°193
Notes journalières

Carnet n°194
Notes de la vacuité

Carnet n°195
Notes journalières

Carnet n°196
Notes de la vacuité

Carnet n°197
Notes journalières

Carnet n°198
Notes de la vacuité

Carnet n°199
Notes journalières

Carnet n°200
Notes de la vacuité

Carnet n°201
Notes journalières

Carnet n°202
Notes de la route

Carnet n°203
Notes journalières

Carnet n°204
Notes de voyage

Carnet n°205
Notes journalières

Carnet n°206
Notes du monde

Carnet n°207
Notes journalières

Carnet n°208
Notes sans titre

Carnet n°209
Notes journalières

Carnet n°210
Notes sans titre

Carnet n°211
Notes journalières

Carnet n°212
Notes sans titre

Carnet n°213
Notes journalières

Carnet n°214
Notes sans titre

Carnet n°215
Notes journalières

Carnet n°216
Notes sans titre

Carnet n°217
Notes journalières

Carnet n°218
Notes sans titre

Carnet n°219
Notes journalières

Carnet n°220
Notes sans titre

Carnet n°221
Notes journalières

Carnet n°222
Notes sans titre

Carnet n°223
Notes journalières

Carnet n°224
Notes sans titre

Carnet n°225

Carnet n°226

Carnet n°227

Carnet n°228

Carnet n°229

Carnet n°230

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Carnet n°261

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Carnet n°263
Au jour le jour

Octobre 2020

Carnet n°264
Au jour le jour

Novembre 2020

Carnet n°265
Au jour le jour

Décembre 2020

Carnet n°266
Au jour le jour

Janvier 2021

Carnet n°267
Au jour le jour

Février 2021

Carnet n°268
Au jour le jour

Mars 2021

Carnet n°269
Au jour le jour

Avril 2021

Carnet n°270
Au jour le jour

Mai 2021

Carnet n°271
Au jour le jour

Juin 2021

Carnet n°272
Au jour le jour

Juillet 2021

Carnet n°273
Au jour le jour

Août 2021

Carnet n°274
Au jour le jour

Septembre 2021

Carnet n°275
Au jour le jour

Octobre 2021

Carnet n°276
Au jour le jour

Novembre 2021

Carnet n°277
Au jour le jour

Décembre 2021

Carnet n°278
Au jour le jour

Janvier 2022

Carnet n°279
Au jour le jour

Février 2022

Carnet n°280
Au jour le jour

Mars 2022

Carnet n°281
Au jour le jour

Avril 2022

Carnet n°282
Au jour le jour

Mai 2022

Carnet n°283
Au jour le jour

Juin 2022

Carnet n°284
Au jour le jour

Juillet 2022

Carnet n°285
Au jour le jour

Août 2022

Carnet n°286
Au jour le jour

Septembre 2022

Carnet n°287
Au jour le jour

Octobre 2022

Carnet n°288
Au jour le jour

Novembre 2022

Carnet n°289
Au jour le jour

Décembre 2022

Carnet n°290
Au jour le jour

Février 2023

Carnet n°291
Au jour le jour

Mars 2023

Carnet n°292
Au jour le jour

Avril 2023

Carnet n°293
Au jour le jour

Mai 2023

Carnet n°294
Au jour le jour

Juin 2023

Carnet n°295
Nomade des bois (part 1)

Juillet 2023

Carnet n°296
Nomade des bois (part 2)

Juillet 2023

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22 décembre 2017

Carnet n°131 La tristesse et la mort – l’épreuve de la lumière

Récit / 2017 / L'intégration à la présence

Et ces vents – et ces souffles – sur l’horizon qui emportent tout : la vie, les rêves, le jour, la nuit et les visages, fiers ou geignards. Ne laissant sur les plaines que la mort et la poussière. Et ces cris – et cet effroi – sur les lèvres des vivants...

Et d’autres cauchemars nourriront notre nuit. Et nous chanterons encore entre nos rêves et le silence. Comme si le sommeil n’existait pas...

 

 

Un nom parmi tous les noms

Un visage parmi tous les visages

Un mort parmi tous les morts

Parti(s) rejoindre, à parts égales peut-être – qui sait...

Une autre terre – un autre monde

Et l’infini – cet espace sans nom et sans mort

Notre visage commun.

[En hommage à Solias – le 18 octobre 2017]

 

 

Que d’images encore qui nous hantent... Et la mort, partout, qui se déchaîne. Comme si vivre n’était qu’espérer – attendre l’improbable fin de la souffrance...

 

 

Le ciel et les jours gris. Les cours et les cœurs calcinés. Et partout les jardins à l’abandon. Serait-ce donc cela vivre parmi les hommes...

Qui pourrait bien nous faire quitter la solitude des collines...

 

 

Et ces piles d’images engrangées dans la mémoire... Et ces millions de signes – hiéroglyphes du passé – accumulés qui alourdissent le regard et le souvenir... Et cette ignorance encore si criante de tout... Comme si nous aspirions, malgré nous, à travers ces amas de représentations, à avaler le monde et la vie – pour mieux les comprendre à seule fin de mieux les goûter et d’en faire un plus profitable usage...

Mais qui sait, sur cette terre, que nous sommes déjà la vie et le monde – et peut-être tant d’autres aussi... – et qu’il nous faut les accueillir avec la plus grande nudité pour saisir leur vérité. Et que notre seul engagement n’est ni d’en user à notre convenance ni d’en jouir mais de les vivre et de les aimer sans rien choisir ni décider...

 

 

Reclus déjà en nous-mêmes, comment pourrions-nous échapper à la solitude...

 

 

Un destin, un voyage. Mille chemins et mille découvertes. Et autant de questionnements. Comme une boucle sans fin où la curiosité et l’interrogation ne cessent d’attiser cette faim insatiable de connaître...

 

 

Survivrons-nous à notre destin... Qui peut savoir...

Et qui peut connaître le poids de l’âme sur notre vie et notre chemin...

La vie, peut-être, n’est qu’une impasse qui ouvre sur le questionnement. Et le questionnement, la seule voie possible vers la délivrance. Ensuite, en ouvrant une autre perspective, le regard change de main... Et l’impasse disparaît. Les murs – tous les murs – s’effondrent. Et ne reste que l’espace qui se mêle, peu à peu, au regard. Et ensemble ils deviennent présence – celle qu’attendaient notre embarras et notre si dévorant besoin de liberté...

 

 

Serions-nous trop métaphysiquement austères et pesants pour nous livrer aux mille danses du monde ? Serait-ce cette conscience aiguë de la mort et cette sensibilité, si vive, aux mille misères des vivants qui refréneraient nos élans...

Peut-être, après tout, ne sommes-nous nés pour y participer mais pour nous en faire le témoin – en comprendre la trame, les jeux et les enjeux – et offrir notre témoignage et nos balbutiements de compréhension à ceux qui vivent et vouent leur vie et leur âme – toute leur vie et toute leur âme – aux mille danses, si joyeuses et si funestes, du monde...

 

 

Nous avons cherché en vain – tous autant que nous sommes. Et nous n’avons rien trouvé – quelques babioles – et quelques consolations peut-être – comme une maladroite façon de passer le temps et de traverser les jours... Mais rien ni personne n’a jamais su parfaitement refléter notre visage. Et, à présent, la solitude a tout envahi : la vie, le cœur, l’âme, la maison, le jardin et jusqu’à ces rues désertes et peuplées de fantômes... Et pourtant, quelque chose en nous espère encore la rencontre...

 

 

Et nous voilà de retour, mal fagotés – à la mode d’aucun temps – d’aucune époque – devant le monde qui nous dévisage comme si nous n’existions pas – comme si nous n’avions jamais existé... Le regard, la présence et l’Amour sont absents dans les yeux des hommes. Leur âme est trop sombre. Et si verte encore... Et voilà que cette indifférence nous rappelle à nous-mêmes. Nous enjoint de regarder – et de trouver en nous – ce qui regarde et ce qui attend. Et de les distinguer pour pouvoir répondre aux besoins de l’un et aux exigences de l’autre. Et de cette distinction pourront alors émerger progressivement le regard et la compréhension de notre mystère si profondément lié à celui du monde et de la vie...

 

 

Le temps aussi nous oubliera. Tout continuera. Sera comme avant et changera – se transformera et se renouvellera. Mais la chair aura disparu, prise par la mort – défaite et recomposée – et renaissante bientôt, ici ou ailleurs qu’importe... Et le regard demeurera. Seul et sans support peut-être – ou dans les yeux d’un autre, à peine frémissant – à peine balbutiant comme notre (pauvre) parole qui tente de dire ce qu’elle ne peut comprendre – et ce qu’elle effleure seulement peut-être...

Et, sans doute, regarderons-nous encore avec cet éclat et cet effroi au fond des yeux... Et, sans doute, continuerons-nous de rester silencieux – sans voix – face au silence et à toutes les énigmes du monde dans cette perpétuelle ignorance de nous-mêmes...

 

 

Et ces vents – et ces souffles – sur l’horizon qui emportent tout : la vie, les rêves, le jour, la nuit et les visages, fiers ou geignards. Ne laissant sur les plaines que la mort et la poussière. Et ces cris – et cet effroi – sur les lèvres des vivants...

 

 

Et d’autres cauchemars nourriront notre nuit. Et nous chanterons encore entre nos rêves et le silence. Comme si le sommeil n’existait pas...

 

 

Terrassés par les mouvements du monde et le silence. Dans cette incompréhension de tout. Et nous marchons – et marcherons encore – en claudiquant pour chercher un refuge – un lieu où l’on pourrait échapper aux tourments de vivre et à la mort. Et nous errons – et errerons encore – entre nos murs borgnes, sur nos terrasses et nos jardins en friche parmi toutes ces ombres que le soleil peine tant à pénétrer...

 

 

Le rideau noir est tombé. Demain n’existera pas. Demain n’existera jamais. Mais l’instant est encore trop cruel – trop pur sans doute – pour s’y abandonner. Un autre jour peut-être, nous irons sans carte ni certitude rejoindre l’éternité...

 

 

Ici, tout se déchire – et s’efface. Tout s’en va – emporté ailleurs – on ne sait où... dans la nuit qui s’étire toujours plus loin – jusqu’au bout de l’horizon sans doute – ou dans le jour – cette promesse de lumière qui aveugle encore nos yeux si lourds d’espoir – et si tristes de ce pauvre séjour – de cette malheureuse expédition – avec ses mille départs et ses mille abandons – et nos mille rêves de rencontre. Et nous voilà chavirés, sombrant dans la solitude et la désespérance... aussi seuls et désespérés qu’au jour de notre naissance...

Et de déchirement en déchirement, que restera-t-il de notre vie ? Que deviendrons-nous lorsque tous ces lambeaux nous auront été arrachés ? Le néant nous disent les hommes. La lumière – le regard et la présence – nous disent les sages. Et nous autres, ni vraiment hommes ni vraiment sages, nous continuons à regarder la vie et le monde – et les mille circonstances – nous déchirer sans même l’espoir d’une accalmie – sans même l’espoir d’une fin – allant toujours entre le néant et la lumière vers ce regard – vers cette présence...

 

 

Des rêves de chemins. Et des espoirs de montagne. Et cette glu qui nous cantonne dans la plaine parmi ces visages étrangers – presque abstraits. Alors nous faisons briller, au centre de la page, quelques taches noires pour ne pas désespérer davantage – et garder espoir d’ouvrir, un jour, les yeux sur l’aridité des ténèbres et sur le soleil déjà présent au-delà des horizons – au cœur même de notre tristesse...

 

 

Nous attendons le monde – et chaque matin – et chaque recommencement – en espérant davantage... Comme si nos larmes pouvaient être asséchées par les visages et le soleil qui, chaque jour, revient...

Que serions-nous sans les miroirs ? Et comment vivrait-on sans leurs mille reflets ? Avec, sans doute, un peu plus de noir au fond des yeux – avec un peu plus de noir aux fenêtres – et avec l’âme encore plus sombre, plus sombre que jamais, et aussi seule que nos joues humides et grises de cendres face aux ruines, si indécentes, de nos vies – ces constructions si dérisoires bâties pour échapper à la mort et, peut-être, à l’ennui... Aujourd’hui nous ne savons plus. Nous sommes las. Et la mort est déjà là qui nous emportera bientôt...

Et, pourtant, entre les ombres, les ruines et les cendres – et au cœur même des charniers – la lumière nous sourit déjà – présente partout jusque dans nos yeux incrédules et nos larmes. Et devant cette évidence, nous rions et nous pleurons sans même savoir si c’est la tristesse ou la joie qui nous traverse... Nous ne savons pas. Et nous ne sommes peut-être plus... A peine un regard – à peine une attente – à peine ce qui vient sans doute – cette offrande inespérée : ce grand soleil inconnu et incertain – plus fragile que nos jours – et plus fragile que nos vies...

 

 

L’or des chemins – et l’or des visages – ne soulèveront que quelques pierres – quelques collines ou quelques montagnes peut-être... Mais sur la balance, les frondaisons resteront immobiles. Le silence narquois. Et la lumière plus vive – et plus brillante – que d’habitude. Comme pour nous interdire d’y toucher – et de nous en servir pour agrémenter notre existence...

 

 

Ouvrir son âme à la vérité, au bleu du ciel, aux sourires des visages, à la lumière du jour et au silence, il n’y a, sans doute, pour l’homme, de plus belle espérance...

Et de cette ouverture – de ce passage de l’âme du néant et des ténèbres à l’évidence du jour – pourront naître le chant des bêtes et des pierres et les révérences gracieuses, et infiniment reconnaissantes, des arbres et des fleurs. Et tous comprendront que nous avons fini par rejoindre (par retrouver) notre destin après nous en être si atrocement écartés – et qu’il nous appartient désormais d’y plonger pour aller entre les nuages et les cimes – entre la brume et la nuit – en embrassant les circonstances offertes par les Dieux et les paysages de la terre...

 

 

La mort est toujours présente parmi nous. Au côté de la lumière. Et ce sont elles qui nous guident inlassablement sur les chemins. Comme une invitation à les rejoindre – et à les traverser – pour retrouver notre premier visage...

 

 

Comment rendre hommage aux morts sinon en vivant de la plus présente façon – et en se mettant au service de ce qui est et du silence – pour faire émerger (retrouver peut-être) cette joie qui nous faisait tant défaut à l’heure de leur départ...

 

 

D’autres passants nous appellent. Et nous voilà déjà à répondre à leurs demandes – et à leurs exigences. Comme si nous n’en finissions jamais de renaître et de servir...

Et, sans doute, ne sommes-nous nés que pour cela... La vie n’a d’autre mission – ni d’autre message – à nous offrir : aimer et aider jusqu’à nos dernières forces...

Mais qu’il est âpre – et parfois même difficile – de s’y livrer sans rechigner lorsque se dressent devant nous les visages si archaïques des hommes et la fureur, si féroce, des bêtes à dévorer la chair...

 

 

Le monde, sans doute, restera une fable où les masques et les mensonges continueront à prendre possession de tout. Dévoilant le strict nécessaire pour vivre, exister et briller encore – et briller davantage – et exploiter et se servir plus encore. Et voilant l’essentiel, le silence et la vérité – la misère et l’hébétude des visages – et la souffrance des âmes dont on nie le droit de savoir et le besoin de liberté...

Et les hommes continueront de marcher, effarouchés, sous le joug des promesses – et sous le joug de l’espoir – sans porter leurs yeux derrière les secrets que les puissants inventent – et que les masses – la foule et les peuples – reprennent en chœur...

Et il nous faudra, pourtant, un jour – chacun – vaincre le sacre de l’ignorance pour se libérer des faux présages – et découvrir ce que nous sommes. Le monde alors se transformera – pourra se transformer. Et l’essentiel, le silence et la vérité seront respectés – et encensés. Et les visages et les âmes pourront enfin connaître la joie...

 

 

Il n’y a rien dans la mémoire : des images et des idées – mille choses inutiles – fonctionnelles tout au plus... Le monde n’a besoin d’aucun souvenir. Il n’aspire – et nous n’aspirons – qu’à l’Amour. Et l’Amour ne se construit. Il se découvre dans la plus haute nudité de l’âme – et dans le plus grand dépouillement de l’esprit – lorsque tous deux savent entrer ensemble dans la prière et le silence... Le monde, les rondes et le regard alors se libèrent en laissant le passé en ruines – en cendres – inutile...

 

 

Combien de morts sacrifiés sur l’autel des désirs... Et combien de morts ensevelis dans les charniers du rêve et de la passion... Et combien de vivants, suffisamment sages, pour s’en éloigner – abandonner le monde à ses instincts – et laisser l’attente se transformer en silence...

 

 

Par la fenêtre, le jour est arrivé. Et dans le regard, cette beauté que seule l’âme innocente peut transmettre... Et les berges – tous les rivages – soudain s’éclairent. Le sable, les puits et la mer. Et sur les visages se dessine cette douce clarté de l’aurore. Et la maison entière s’illumine. Comme si la nuit – et les malheurs – n’avaient jamais existé...

 

 

Comme le bleu parfois nous trompe à l’heure de l’infini... Comme si émergeait entre les pierres un visage défiguré que l’on transformerait en idole aux allures de saint originel et immaculé... Et les lignes – noires toujours – pourraient encore se croiser devant nos yeux crédules – et nous pourrions voir, au loin, s’échapper une épaisse fumée, nous prendrions toujours la cendre pour des ailes et les cris pour un chant comme si tout était encore habillé de songes et de neige entre les ombres et les nuages – au plus près, pourtant, de l’envol et du silence. Comme s’il nous était impossible d’imaginer que les jours puissent être laids sous tout ce gris. Comme si nous espérions encore que la pluie puisse se transformer en soleil...

 

 

Le silence devient plus intense. Moins pollué, peut-être, par ces bruits et ces cris à l’intérieur qui ne peuvent toujours supporter la mort – et qui espèrent encore la rencontre et les gestes véridiques de l’Amour...

Et pourtant, au creux de toutes les âmes – tristes – défaites, j’entends ce rire immense qui perce sa route entre les étoiles – brillantes toujours dans les rêves des hommes. Et qui attend notre visage et notre silence...

 

 

Dans l’obscurité, il y a une inquiétude – celle de l’ignorance, de l’incertitude et de l’inconnu. Le noir est (toujours) parfait dans l’abîme. Et il conditionne notre vie : la grande cécité de l’âme qui devine pourtant à travers quelques rares rais de lumière qui lui parviennent de l’autre côté du monde – de son versant lumineux – que l’obscur n’est pas la règle – et que l’aveuglement n’est pas la loi – et qu’il existe des courbes, des allées, des étoiles, et même des mondes, aussi clairs que le jour et aussi blancs que l’innocence...

 

 

A qui resterons-nous fidèles sinon à notre visage (en devenir) – et à notre seul visage à venir. Les siècles – et la mort même – ne sauraient nous pousser ailleurs...

 

 

Humble dans le noir – après la fin de ce grand orage qui résonne encore, je regarde la nuit ici – là-bas – qui s’étire au loin – et que nous réussirons peut-être à franchir ensemble...

 

 

Le soleil terrestre à qui est-il destiné ? Aux corps ? Aux visages ? A la chair vivante ? Aux peaux qui se lézardent en attendant la mort ?

 

 

J’ai quelques lignes, quelques pages et, peut-être même, quelques livres à offrir. Mais je n’ai qu’une parole – celle qui nous fera entrer dans le silence...

 

 

Creusée à même la rive, cette lumière bleue – presque oisive – qui s’avance, à présent, sans bruit...

 

 

Qu’apprenons-nous dans notre chambre – et sous le ciel de cette terre ? Qu’apprenons-nous des oiseaux qui passent – et de leur chant à l’aube... Qu’apprenons-nous de nos espérances – et de ces mille mains qui réclament leur pain – et un peu de paix peut-être versée parmi les réjouissances... Qu’apprenons-nous des mots... Et que saurait nous dire encore la parole des poètes...

 

 

La beauté du monde et des visages. Comme une évidence. Et leur cinglante réalité aussi. Et que pouvons-nous espérer sinon qu’ils nous révèlent, avec leur vérité, notre vrai visage...

 

 

Et nous voilà soudain – et depuis toujours – aussi désarmés que l’agneau devant le couteau du boucher qui, à l’abattoir, ôte la vie pour offrir la pitance à quelques bouches affamées... Et nous voilà réduits à cette chair offerte en pâture à ceux qui ont faim...

 

 

Et si nous faisions tous semblant de ne pas savoir pour supporter l’insupportable de cette vie, le poids du monde et les crocs (tenaces) de la mort qui s’avance vers nous... Comme des enfants mimant la réalité pour survivre à ses jeux. Comme des bouches et des mains agrippées à la chair et au sang, mais qui attendraient, en vérité, qu’on leur ôte le voile qui les sépare de la lumière – de ce ciel bâti par les innocents pour leurs frères prisonniers des rêves de la terre...

 

 

Distraits par les récoltes des saisons, nous plongeons les mains dans le sable, encore humide de sang, en regardant vaguement les étoiles – et en nous disant que nous sommes encore là à ramasser quelques riens alors que peut-être, la vérité – quelque chose de plus grand – nous attend quelque part – en un lieu que personne ne connaît – et dont personne, sans doute, ne revient... Et nous songeons alors à notre solitude parmi tous ces visages familiers – mais si étrangers encore – comme si nous vivions depuis toujours sans connaître personne... Et nous avancerons – continuerons d’avancer – ainsi – inconnus de nous-mêmes – et inconnus parmi les inconnus – vers ce qui, comme nous l’espérions, nous sauvera peut-être...

 

 

A qui appartenons-nous ? A quels maîtres offrons-nous notre besogne de forçat... Et tous ces efforts à creuser, à fouiller et à amasser le sable à qui les destinons-nous... Avons-nous seulement une idée, même vague, de ce que nous sommes – et de ce que nous pourrions être, et faire, une fois libérés de notre joug...

 

 

Entre le ciel et la brume, cette chambre où nous faisons les cent pas – pas perdus, pas tristes et pas de fureur – en attendant je ne sais quoi... La mort peut-être...

 

 

Entre le rêve et l’attente, à quelques encablures du ciel. Et cet étonnement de l’enfant face à la main qui s’avance – face à la lumière. Et plus tard, cette voix presque silencieuse – et cette foulée innocente – comme si nous nous promenions nus dans le monde...

 

 

Rêver plus haut que la beauté pour offrir au monde un miroir où seraient reflétés, au côté de la laideur, un visage attentif et quelques mots bienfaisants. Un peu de lumière sur tant d’ombre et d’obscurité...

 

 

Nos traits plus assoupis que le soir vieillissant. Et ce cœur qui bat encore dans les épreuves. Comme une vie sans retour – à la progression méthodique – effarouchée à la moindre alerte – à la moindre menace. Et ce grand sommeil qui nous emportera. Et la mort qui arrachera leurs rêves à tous les somnambules...

 

 

Quand donc émergerons-nous, avec le réveil, de cette paillasse où la paille sert à tous les usages...

 

 

Qu’y a-t-il donc au bout de la mer ? Ainsi peut-être s’interrogent les vagues emmenées toujours plus loin entre les rives et l’écume – et qui, un jour, mourront sur le bord d’une plage. Et au cours de leur long voyage, quelques-unes peut-être découvriront la nature de l’eau pour aller, vivre et mourir, dans la joie d’un seul regard – celui qu’elles porteront sur elles et sur l’horizon au loin, là-bas, qui a déjà fraternisé avec le ciel...

 

 

Le froid arrive avec l’hiver – et la bise. Et nous voilà grelottant sur la jetée au bord de l’infini – aussi seuls et aussi humbles qu’au cours de la traversée brève des mondes. Et le pardon appuyé contre la joue, avec quelques larmes comme un remerciement silencieux à la terre qui nous a accueillis. Et nous rions et nous pleurons en laissant ivre, et perdu peut-être, le cœur de l’homme qui bat encore en nous. Et nous nous défaisons de tout son poids et de tout son embarras pour aller aussi nus que le souffle premier qui, un matin, au premier jour des saisons, nous enfanta...

 

 

Le cœur des pierres plus sage que celui des hommes. Plus léger et moins froid que nos passions qui ont délaissé le jour pour voler – et avaler – un peu de chair qui flottait à la dérive, sans doute, entre son port et ses attaches. Et entre nos doigts, encore un peu de sang. Et sur nos joues, ces larmes tièdes comme une offense à ce qui, un jour, nous chassa du ventre des rivières – des entrailles si réconfortantes de la terre... Notre seule faute aura peut-être été de prêter nos jours à la paresse – à cette somnolence. Comme des âmes si peu éprises de l’invisible – ce qui sous la chair, et derrière les larmes, nous hante depuis les premiers jours...

 

 

Et la mort – et la tristesse – frappent encore. Comme si nous n’avions pas d’âge. Comme si le temps et le silence nous filaient entre les doigts – et nous laissaient accroupis entre le désir de vivre (de vivre encore un peu) et l’oubli...

 

 

Le vent et la nuit auront usé nos mains et notre cœur. Et, pourtant, nous nous baignerons encore dans l’eau des rivières – et pleurerons toujours sous la pluie. Et, un jour peut-être, tremblerons-nous (un peu) moins en regardant les flots, les souffles et le noir emporter les âmes au-delà de la mort – en cette terre où l’Amour et le ciel accueillent tous les visages sans se soucier de ce qu’ils ont été – sans demander devant qui – ni devant quoi – ils ont souri et pleuré...

 

 

Aurons-nous réussi à effleurer la beauté malgré la laideur présente sur la terre – et au fond de nos âmes – entreposée là peut-être par quelques Dieux soucieux de mêler à notre destin quelques herbes maléfiques pour offrir au monde et à nos jardins des allures de purgatoire. Comme un juste retour du gris – d’une blancheur enlaidie de rayures noires – qui donnent à nos vies cet air de triste détention...

 

 

Où glisser la parole ? Entre l’âme et le silence. Et sous le sommeil des paupières. Dans les interstices qu’aucun monde – ni qu’aucun visage – ne saurait emplir et combler...

 

 

Et se dressera toujours en nous – et face à nos yeux étonnés – le silence. Ce grand silence du ciel incompris. Et sur le visage des plus chanceux – et des plus sagaces – couleront quelques larmes comme le signe d’une grâce, d’une compréhension et d’un remerciement...

 

 

Entre tous les néants, il y aura toujours le silence. Son accueil et son invisible Amour. Et quelques visages humbles et admirables pour nous inviter (et nous inciter parfois) à les rejoindre – à mettre nos pas dans ceux qui ont su leur dédier leurs jours...

 

 

Au-dedans des fleurs et au-dedans des gestes, et parfois au cœur des livres et des visages, se cachent, entre la pluie et le soleil des jours, en-deçà et au-delà de tous les ciels gris, une pépite – un trésor – le silence et la candeur de quelques âmes affranchies du monde, des instincts et des querelles. Et c’est à eux que nous devons la beauté des paysages et des existences encerclés depuis toujours par la laideur, l’indifférence, l’ignorance et la mort...

 

 

L’Amour, peut-être, sépare le soleil du sommeil. Une simple syllabe qui écarte les visages les uns des autres pour ne pas éveiller ceux qui dorment – et ne pas (trop) attrister ceux dont les yeux ont su regarder au-delà de la lune et des étoiles – tous ceux dont les rêves ne sont plus étrangers à cet étrange silence et à cette dévorante clarté, présents au cœur des exigences du monde et des circonstances...

 

 

Un jour, nous nous redéploierons en autant de visages nécessaires pour que nous soient arrachés nos masques et notre misère. Et pour que nous reprenions notre marche, et notre envol, au cœur même des imprévus sur les plaines tristes où les arbres et les figures ont été exilés de leur sol...

 

 

Un jour, nous serons démasqués par nos propres secrets. Et la nuit – et la mort – deviendront un grand fou rire. Un immense fou rire. Et les âmes se feront mille clins d’œil, s’embrasseront sans frémir et riront, elles aussi, d’avoir été trompées par quelques ombres et quelques illusions...

 

 

Et gonflés de lumière, nous irons encore au gré des vents. Nous continuerons nos rondes et nos retraits – nos replis et nos déploiements. Mais sur le visage, sur les noms, sur les lèvres et au-dedans des gestes, le soleil aura laissé son empreinte – quelques marques du silence que nous achèverons de transformer en beauté. Et la nuit – et la mort même – ne pourront plus nous attrister. Nous serons Un – réunis partout toujours – tous ensemble. Et à notre présence s’adossera le monde...

 

 

La patience de la terre et la précipitation du monde. Comme deux ailes mal unies – dissociées – incapables de faire naître le moindre envol...

 

 

Criblés de misère et d’espace – de morts et de silence, nous continuons à marcher – à poser un pied devant l’autre. Nous continuons à vivre – et à sourire au cœur des défaites et des simagrées. Allant en des lieux parmi des visages, tantôt réels tantôt imaginaires. Ôtant nos masques et nos espoirs – nous rapprochant inexorablement de ce que nous cherchons...

 

 

Entre les pierres, l’herbe, les arbres et les bêtes si familiers de la nuit – et si étrangers aux visages des hommes allant la faux à la main, la hache sur l’épaule et le fusil en bandoulière mettre à exécution leur faim et leurs ambitions – tous leurs délires. Marchant vaillants, et si conquérants, de leurs pas décidés – en maître – comme une autorité ignare et insensible qui parcourt le monde, les forêts et les prairies peuplés d’âmes sans un regard – sans Amour et sans poésie...

 

 

[Paroles de Solias]

Dans cette nuit, sois le visage du jour. Sois celui qui est – qui chante et sourit malgré la désespérance et la tristesse des âmes. Sois celui qui aime dans cette foule de figures indifférentes et haineuses. Sois celui qui aide – et accompagne – de ses mots, de ses gestes et de sa présence. Sois celui qui offre – et donne avec justesse à ceux, tous ceux, si nombreux, qui demandent et mendient...

Sois celui par qui arrivera le jour. L’un de ceux, innombrables, qui ont essayé d’apporter avec eux l’Amour et la lumière. Sois celui qui, ignorant, échappe à l’ignorance...

Et demeure humble – aussi humble que les plus humbles de ce monde (et davantage même si tu en es capable...) – pour que ta modeste existence offre aux plus orgueilleux, aux plus inattentifs et aux plus indifférents le miroir nécessaire – et ce que les bêtes et les hommes réclament à travers leurs plaintes et leurs cris...

 

 

Mille détours, et autant d’impasses parfois, pour finir par s’abandonner au silence – et se laisser cueillir par l’insaisissable. Nos errances – et celles du monde – comme le terreau – la préparation à la découverte de l’indicible...

 

 

Et ce mutisme face à la douleur. Et face à la souffrance. Comme une percée du silence dans le plus insupportable à vivre...

 

 

Dans notre tête, un monde où il ne ferait bon naître. Où vivre aurait des allures d’agonie plaintive. Et où la mort même pourrait être bannie... Insupportable...

Mieux vaut encore le bégaiement des âmes, les balbutiements des hommes et la certitude de la fin...

 

 

Dans les bouches noires, il y a des rires, quelques mots et des langues presque analphabètes qui cachent un effroi plus grand – et plus vif – que l’Amour promis à tous les âges...

 

 

Des phrases, des étoiles, un ciel. Et cette voix atone, et envoûtante, qui annonce la venue de l’innocence – et le sacre prochain de l’Amour et du silence. Et tous ces bruits – et tous ces rêves – qui s’impatientent avec ferveur. Comme si nous pouvions faire émerger quelques chose qui n’est jamais né...

 

 

Il y a plus d’un état derrière l’aveuglement – et dont l’ignorance toujours est le pilier. Et mille poèmes – et mille silences – ne sauraient faire éclore ce qui ne peut arriver avant l’heure...

 

 

Aurions-nous pu faire autrement nous qui n’avons su faire... Aurions-nous pu vivre autrement nous qui n’avons su vivre... Aurions-nous pu être autrement nous qui n’avons su accueillir ce qui nous a été offert...

 

 

La mort en hiver. Et cette joie pourtant qui demeure. Comme un vent – comme une rosée – sous un soleil noir. Et ce rire dans l’haleine des disparus qui accompagne nos larmes. Et cette lumière jusqu’au cœur du tombeau. Et cette flamme qui brûle la chair et les os – et les transforme en poussière. Et cette cendre qui appelle nos vies – et nos œuvres – à sourire devant la mort. Comme si le printemps allait revenir bientôt...

 

 

Nous vivons comme si Dieu n’existait pas dans la douleur. Ni dans la tristesse ni dans la mort. Comme si Dieu n’avait voulu – et espéré pour nous – que la joie et le bonheur. Mais comment pourrions-nous le rencontrer si la souffrance n’existait pas. Comment pourrions-nous ôter le superflu – ces couches impotentes qui voilent toute possibilité – si les circonstances ne répondaient qu’à notre désir d’être heureux. Nous serions comme les pierres – engluées dans l’indifférence – enfermées dans leur gangue de terre – sans la moindre peine ni la moindre question – insensibles sans cet effroi nécessaire à la compréhension...

 

 

Dans la proximité de la mort, la pluie sera toujours noire pour les yeux. Mais au cœur de chaque larme versée, l’âme saura reconnaître cette lumière promise aux innocents...

Il faut avoir beaucoup pleuré pour devenir sage – et qu’apparaisse le rire au milieu des vivants et des morts. Le silence sera notre seul appui. Et en son cœur, l’écoute saura déjouer les pièges des images et de la mémoire – et de cette fausse espérance d’un paradis. L’âme jamais n’aura d’autre allié pour se recueillir, joyeuse et sereine, parmi tous ces désastres...

 

 

Dévorant, puis dévoré par la vie, le désir, l’espoir, les souvenirs, les vivants et les morts. Ainsi vit-on, puis nous enterre-t-on dans la terre. Et ainsi persiste notre image dans la mémoire de quelques âmes...

Il faut beaucoup de silence – et une innocence d’envergure – pour échapper à tout appétit... Ce que l’on nomme la sagesse peut-être – lorsque l’on sait se tenir serein parmi les bouches et la faim – et sensible et accueillant auprès des mains qui saisissent, des dents qui déchirent la chair et des estomacs qui avalent, se nourrissent et recrachent les surplus...

 

 

Ce regard – et nos âmes – prisonniers de nos vies si passagères. Contraints de passer encore et encore d’un état à l’autre – d’une existence à l’autre – au gré des ignorances et des compréhensions. Comme condamnés à une étrange éternité où se côtoient tous les visages, toutes les malices, toutes les merveilles et toutes les abominations – déclinés en un arc-en-ciel changeant et bigarré comme les variations infinies d’un même paysage offert à une seule présence, éparpillée en mille yeux différents, et si maladroitement étrangers, sur mille chemins parallèles et entremêlés...

 

 

Nous pleurons comme si le monde pouvait nous consoler... Et comme si le silence et l’éternité attendaient nos larmes pour se montrer enfin...

 

 

Et cette voix qui nous parvient entre les lignes sombres de l’horizon – entre le silence, les bruits et les cris du monde. Comme un parfum discret, et tenace, au cœur du poème – au milieu des visages – parmi cette glaise encore suintante de sang...

 

 

Les insurmontables difficultés du monde. L’indécision et la paresse trop fervente des hommes. Et le labeur mécanique de leurs mains. Comme si nous ne pouvions échapper à ce que nous avons bâti... Et comme si subsistait l’espoir de vivre...

 

 

Jamais parti. Jamais revenu. Le lieu de la rencontre...

 

 

Nous avons ri et nous avons pleuré. Et il est temps à présent de regarder, de comprendre et d’aimer...

 

 

Jour après jour, le temps qui passe comme un éclair. Dans cette brume et sur ces peaux violacées à force de coups. Et si nous touchions la mort avant qu’elle ne se dérobe... Et si nous embrassions l’éternité avant de mourir... Et s’il nous prenait (enfin) l’envie de vivre comme des fous en attendant la sagesse...

 

 

Aux confins de l’esprit – de la mémoire peut-être – des voix m’appellent – et me chuchotent leurs secrets. Plus réelles, plus belles et plus sensées que celle des vivants. Et je dialogue avec elles. Et je les écoute me parler du silence et de l’éternité. Et je les questionne – et elles me répondent, le plus souvent, avec ma propre voix, étrangement calme et un peu déformée. Et je m’assois dans ce curieux soliloque où tous les visages sont égaux, et presque invisibles, et où seules comptent l’authenticité de la parole et l’honnêteté de l’âme. Et j’entends la vérité (partielle sans doute) se livrer par pans entiers sans savoir si elle émane de la plus grande folie ou de la plus haute sagesse. J’apprends ce qu’elle m’enseigne – et m’en remets au silence pour m’éclairer sur ces incroyables leçons de vie où les frontières, toutes les frontières, sont franchies ou effacées – où l’Autre n’est plus un visage étranger mais une part de soi méconnue et où le « je » n’a davantage de réalité que la brume qui se lève le matin pour célébrer l’ignorance et la lumière du monde...

 

 

La solitude a notre visage. Et il rend notre destin plus réel que nos songes – tous ces rêves communs où nous avons plongé nos têtes et le monde...

 

 

Quelque chose toujours disparaît ; un parfum, une respiration, un visage, un destin. Et de cet effacement, quelque chose (d’autre peut-être...) apparaît ; un destin, un visage, une respiration, un parfum. Et dans cette continuité, aux allures discontinues, demeure un regard en amont – en surplomb de toute présence. Comme l’évidence que l’éternité habite au-delà – et au cœur – de l’évanescence. Comme si le fugace était le prolongement de ce qui dure – et qu’en son centre, et partout alentour, demeurait ce qui ne peut mourir...

 

 

Peut-être n’aurons-nous été qu’un signe – qu’un visage – qu’une main tendue – dans un monde de fantômes...

Peut-être n’aurons-nous eu d’autre destin que celui d’apprendre à vivre et à aimer... Peut-être n’aurons-nous vécu que pour nous dévoiler et dire ce dévoilement... Peut-être n’aurons-nous découvert que la part de Dieu accessible à l’homme... Peut-être n’étions-nous destinés à d’autres usages – et que notre place était entre cette soif et cette lumière – dans cet imparfait visage...

Et peut-être irons-nous, à présent, dans la joie après avoir été rongés, et rompus, par la tristesse et la mort... Et peut-être serons-nous invités à y demeurer jusqu’à la fin du poème – jusqu’à la fin des jours – sans que nous épargnent, bien sûr, la traversée du monde et la continuité de la tristesse et de la mort...

Et peut-être serons-nous amenés comme chacun – chaque être, chaque homme, chaque bête, chaque plante, chaque pierre et chaque étoile – à poursuivre inlassablement notre route par-delà les circonstances...

 

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