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LES CARNETS METAPHYSIQUES & SPIRITUELS

A propos

La quête de sens
Le passage vers l’impersonnel
L’exploration de l’être

L’intégration à la présence


Carnet n°1
L’innocence bafouée

Récit / 1997 / La quête de sens

Carnet n°2
Le naïf

Fiction / 1998 / La quête de sens

Carnet n°3
Une traversée du monde

Journal / 1999 / La quête de sens

Carnet n°4
Le marionnettiste

Fiction / 2000 / La quête de sens

Carnet n°5
Un Robinson moderne

Récit / 2001 / La quête de sens

Carnet n°6
Une chienne de vie

Fiction jeunesse / 2002/ Hors catégorie

Carnet n°7
Pensées vagabondes

Recueil / 2003 / La quête de sens

Carnet n°8
Le voyage clandestin

Récit jeunesse / 2004 / Hors catégorie

Carnet n°9
Le petit chercheur Livre 1

Conte / 2004 / La quête de sens

Carnet n°10
Le petit chercheur Livre 2

Conte / 2004 / La quête de sens

Carnet n°11 
Le petit chercheur Livre 3

Conte / 2004 / La quête de sens

Carnet n°12
Autoportrait aux visages

Récit / 2005 / La quête de sens

Carnet n°13
Quêteur de sens

Recueil / 2005 / La quête de sens

Carnet n°14
Enchaînements

Récit / 2006 / Hors catégorie

Carnet n°15
Regards croisés

Pensées et photographies / 2006 / Hors catégorie

Carnet n°16
Traversée commune Intro

Livre expérimental / 2007 / La quête de sens

Carnet n°17
Traversée commune Livre 1

Récit / 2007 / La quête de sens

Carnet n°18
Traversée commune Livre 2

Fiction / 2007/ La quête de sens

Carnet n°19
Traversée commune Livre 3

Récit & fiction / 2007 / La quête de sens

Carnet n°20
Traversée commune Livre 4

Récit & pensées / 2007 / La quête de sens

Carnet n°21
Traversée commune Livre 5

Récit & pensées / 2007 / La quête de sens

Carnet n°22
Traversée commune Livre 6

Journal / 2007 / La quête de sens

Carnet n°23
Traversée commune Livre 7

Poésie / 2007 / La quête de sens

Carnet n°24
Traversée commune Livre 8

Pensées / 2007 / La quête de sens

Carnet n°25
Traversée commune Livre 9

Journal / 2007 / La quête de sens

Carnet n°26
Traversée commune Livre 10

Guides & synthèse / 2007 / La quête de sens

Carnet n°27
Au seuil de la mi-saison

Journal / 2008 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°28
L'Homme-pagaille

Récit / 2008 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°29
Saisons souterraines

Journal poétique / 2008 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°30
Au terme de l'exil provisoire

Journal / 2009 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°31
Fouille hagarde

Journal poétique / 2009 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°32
A la croisée des nuits

Journal poétique / 2009 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°33
Les ailes du monde si lourdes

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°34
Pilori

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°35
Ecorce blanche

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°36
Ascèse du vide

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°37
Journal de rupture

Journal / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°38
Elle et moi – poésies pour elle

Poésie / 2009 / Hors catégorie

Carnet n°39
Préliminaires et prémices

Journal / 2010 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°40
Sous la cognée du vent

Journal poétique / 2010 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°41
Empreintes – corps écrits

Poésie et peintures / 2010 / Hors catégorie

Carnet n°42
Entre la lumière

Journal poétique / 2011 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°43
Au seuil de l'azur

Journal poétique / 2011 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°44
Une parole brute

Journal poétique / 2012 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°45
Chemin(s)

Recueil / 2013 / Le passage vers l’impersonnel

Carnet n°46
L'être et le rien

Journal / 2013 / L’exploration de l’être

Carnet n°47
Simplement

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°48
Notes du haut et du bas

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°49
Un homme simple et sage

Récit / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°50
Quelques mots

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°51
Journal fragmenté

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°52
Réflexions et confidences

Journal / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°53
Le grand saladier

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°54
Ô mon âme

Journal poétique / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°55
Le ciel nu

Recueil / 2014 / L’exploration de l’être

Carnet n°56
L'infini en soi 

Recueil / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°57
L'office naturel

Journal / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°58
Le nuage, l’arbre et le silence

Journal / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°59
Entre nous

Journal / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°60
La conscience et l'Existant

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°61
La conscience et l'Existant Intro

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°62
La conscience et l'Existant 1 à 5

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°63
La conscience et l'Existant 6

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°64
La conscience et l'Existant 6 (suite)

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°65
La conscience et l'Existant 6 (fin)

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°66
La conscience et l'Existant 7

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°67
La conscience et l'Existant 7 (suite)

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°68
La conscience et l'Existant 8 et 9

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°69
La conscience et l'Existant (fin)

Essai / 2015 / L’exploration de l’être

Carnet n°70
Notes sensibles

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°71
Notes du ciel et de la terre

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°72
Fulminations et anecdotes...

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°73
L'azur et l'horizon

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°74
Paroles pour soi

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°75
Pensées sur soi, le regard...

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°76
Hommes, anges et démons

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°77
La sente étroite...

Journal / 2016 / L’exploration de l'être

Carnet n°78
Le fou des collines...

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°79
Intimités et réflexions...

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°80
Le gris de l'âme derrière la joie

Récit / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°81
Pensées et réflexions pour soi

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°82
La peur du silence

Journal poétique / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°83
Des bruits aux oreilles sages

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°84
Un timide retour au monde

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°85
Passagers du monde...

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°86
Au plus proche du silence

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°87
Être en ce monde

Journal / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°88
L'homme-regard

Récit / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°89
Passant éphémère

Journal poétique / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°90
Sur le chemin des jours

Recueil / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°91
Dans le sillon des feuilles mortes

Recueil / 2016 / L’intégration à la présence

Carnet n°92
La joie et la lumière

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°93
Inclinaisons et épanchements...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°94
Bribes de portrait(s)...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°95
Petites choses

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°96
La lumière, l’infini, le silence...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°97
Penchants et résidus naturels...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°98
La poésie, la joie, la tristesse...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°99
Le soleil se moque bien...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°100
Si proche du paradis

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°101
Il n’y a de hasardeux chemin

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°102
La fragilité des fleurs

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°103
Visage(s)

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°104
Le monde, le poète et l’animal

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°105
Petit état des lieux de l’être

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°106
Lumière, visages et tressaillements

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°107
La lumière encore...

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°108
Sur la terre, le soleil déjà

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°109
Et la parole, aussi, est douce...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°110
Une parole, un silence...

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°111
Le silence, la parole...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°112
Une vérité, un songe peut-être

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°113
Silence et causeries

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°114
Un peu de vie, un peu de monde...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°115
Encore un peu de désespérance

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°116
La tâche du monde, du sage...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°117
Dire ce que nous sommes...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°118
Ce que nous sommes – encore...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°119
Entre les étoiles et la lumière

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°120
Joies et tristesses verticales

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°121
Du bruit, des âmes et du silence

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°122
Encore un peu de tout...

Journal poétique / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°123
L’amour et les ténèbres

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°124
Le feu, la cendre et l’infortune

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°125
Le tragique des jours et le silence

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°126
Mille fois déjà peut-être...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°127
L’âme, les pierres, la chair...

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°128
De l’or dans la boue

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°129
Quelques jours et l’éternité

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°130
Vivant comme si...

Journal / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°131
La tristesse et la mort

Récit / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°132
Ce feu au fond de l’âme

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°133
Visage(s) commun(s)

Recueil / 2017 / L’intégration à la présence

Carnet n°134
Au bord de l'impersonnel

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°135
Aux portes de la nuit et du silence

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°136
Entre le rêve et l'absence

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°137
Nous autres, hier et aujourd'hui

Récit / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°138
Parenthèse, le temps d'un retour...

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°139 
Au loin, je vois les hommes...

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°140
L'étrange labeur de l'âme

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°141
Aux fenêtres de l'âme

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°142
L'âme du monde

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°143
Le temps, le monde, le silence...

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°144
Obstination(s)

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°145
L'âme, la prière et le silence

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°146
Envolées

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°147
Au fond

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°148
Le réel et l'éphémère

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°149
Destin et illusion

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°150
L'époque, les siècles et l'atemporel

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°151
En somme...

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°152
Passage(s)

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°153
Ici, ailleurs, partout

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°154
A quoi bon...

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°155
Ce qui demeure dans le pas

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°156
L'autre vie, en nous, si fragile

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°157
La beauté, le silence, le plus simple...

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°158
Et, aujourd'hui, tout revient encore...

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°159
Tout - de l'autre côté

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°160
Au milieu du monde...

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°161
Sourire en silence

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°162
Nous et les autres - encore

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°163
L'illusion, l'invisible et l'infranchissable

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°164
Le monde et le poète - peut-être...

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°165
Rejoindre

Recueil / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°166
A regarder le monde

Paroles confluentes / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°167
Alternance et continuité

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°168
Fragments ordinaires

Paroles confluentes / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°169
Reliquats et éclaboussures

Paroles confluentes / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°170
Sur le plus lointain versant...

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°171
Au-dehors comme au-dedans

Paroles confluentes / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°172
Matière d'éveil - matière du monde

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°173
Lignes de démarcation

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°174
Jeux d'incomplétude

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°175
Exprimer l'impossible

Regard / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°176
De larmes, d'enfance et de fleurs

Récit / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°177
Coeur blessé, coeur ouvert, coeur vivant

Journal / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°178
Cercles superposés

Journal poétique / 2018 / L'intégration à la présence

Carnet n°179
Tournants

Journal / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°180
Le jeu des Dieux et des vivants

Journal / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°181
Routes, élans et pénétrations

Journal / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°182
Elans et miracle

Journal poétique / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°183
D'un temps à l'autre

Recueil / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°184
Quelque part au-dessus du néant...

Recueil / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°185
Toujours - quelque chose du monde

Regard / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°186
Aube et horizon

Journal / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°187
L'épaisseur de la trame

Regard / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°188
Dans le même creuset

Regard / 2019 / L'intégration à la présence

Carnet n°189
Notes journalières

Carnet n°190
Notes de la vacuité

Carnet n°191
Notes journalières

Carnet n°192
Notes de la vacuité

Carnet n°193
Notes journalières

Carnet n°194
Notes de la vacuité

Carnet n°195
Notes journalières

Carnet n°196
Notes de la vacuité

Carnet n°197
Notes journalières

Carnet n°198
Notes de la vacuité

Carnet n°199
Notes journalières

Carnet n°200
Notes de la vacuité

Carnet n°201
Notes journalières

Carnet n°202
Notes de la route

Carnet n°203
Notes journalières

Carnet n°204
Notes de voyage

Carnet n°205
Notes journalières

Carnet n°206
Notes du monde

Carnet n°207
Notes journalières

Carnet n°208
Notes sans titre

Carnet n°209
Notes journalières

Carnet n°210
Notes sans titre

Carnet n°211
Notes journalières

Carnet n°212
Notes sans titre

Carnet n°213
Notes journalières

Carnet n°214
Notes sans titre

Carnet n°215
Notes journalières

Carnet n°216
Notes sans titre

Carnet n°217
Notes journalières

Carnet n°218
Notes sans titre

Carnet n°219
Notes journalières

Carnet n°220
Notes sans titre

Carnet n°221
Notes journalières

Carnet n°222
Notes sans titre

Carnet n°223
Notes journalières

Carnet n°224
Notes sans titre

Carnet n°225

Carnet n°226

Carnet n°227

Carnet n°228

Carnet n°229

Carnet n°230

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Carnet n°261

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Carnet n°263
Au jour le jour

Octobre 2020

Carnet n°264
Au jour le jour

Novembre 2020

Carnet n°265
Au jour le jour

Décembre 2020

Carnet n°266
Au jour le jour

Janvier 2021

Carnet n°267
Au jour le jour

Février 2021

Carnet n°268
Au jour le jour

Mars 2021

Carnet n°269
Au jour le jour

Avril 2021

Carnet n°270
Au jour le jour

Mai 2021

Carnet n°271
Au jour le jour

Juin 2021

Carnet n°272
Au jour le jour

Juillet 2021

Carnet n°273
Au jour le jour

Août 2021

Carnet n°274
Au jour le jour

Septembre 2021

Carnet n°275
Au jour le jour

Octobre 2021

Carnet n°276
Au jour le jour

Novembre 2021

Carnet n°277
Au jour le jour

Décembre 2021

Carnet n°278
Au jour le jour

Janvier 2022

Carnet n°279
Au jour le jour

Février 2022

Carnet n°280
Au jour le jour

Mars 2022

Carnet n°281
Au jour le jour

Avril 2022

Carnet n°282
Au jour le jour

Mai 2022

Carnet n°283
Au jour le jour

Juin 2022

Carnet n°284
Au jour le jour

Juillet 2022

Carnet n°285
Au jour le jour

Août 2022

Carnet n°286
Au jour le jour

Septembre 2022

Carnet n°287
Au jour le jour

Octobre 2022

Carnet n°288
Au jour le jour

Novembre 2022

Carnet n°289
Au jour le jour

Décembre 2022

Carnet n°290
Au jour le jour

Février 2023

Carnet n°291
Au jour le jour

Mars 2023

Carnet n°292
Au jour le jour

Avril 2023

Carnet n°293
Au jour le jour

Mai 2023

Carnet n°294
Au jour le jour

Juin 2023

Carnet n°295
Nomade des bois (part 1)

Juillet 2023

Carnet n°296
Nomade des bois (part 2)

Juillet 2023

Carnet n°297
Au jour le jour

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© Les carnets métaphysiques & spirituels

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7 mai 2024

Carnet n°306 Au jour le jour

Avril 2024

Parfois le souffle que la nuit apporte...

Immobile ; sur notre lit de pierre...

L'âme alerte ; qui attend la débâcle...

Les yeux posés sur l'infini...

Le corps à son seuil...

Et l'esprit par-delà...

Dans cette lumière (déjà) qui tournoie au-dessus des ombres...

Comme caché dans l'un des recoins les plus reculés du cœur...

 

 

Le long du jour ; l'âme apeurée...

A piétiner dans la main de Dieu ; jusqu'à n'être plus personne...

Parmi les ruines humaines ; les yeux pleins de silence et la bouche pleine de cendre...

Lançant la parole comme une corde vers le ciel ; le filin, peut-être, depuis lequel on s'élancera...

 

 

Sans rien dire...

Cheminant au milieu des débris causés par les poings destructeurs...

 

*

 

Le geste du jour ; donné pour rien...

Pour compenser la peine – peut-être...

Dans l'un des recoins (les plus isolés) du hasard...

Acheminé avec les morts et le sang...

Dans le désir du Seul ; l'Amour assuré...

Qu'importe que l'on s'enfonce dans le noir...

La joie cueillie à point...

 

 

Au plus intime ; l'indépassable...

Malgré le ventre – les peines – l'étrangeté des existences...

Le cœur qui bat de manière autonome ; sans caprice – sans volonté...

Dès les premiers instants de l'histoire...

Dans le berceau bleu de la séparation...

 

 

A force de frayeur(s) ; la fuite...

En dépit de la pourriture qui s'entasse...

Alors que règne partout l'odeur de la mort...

A craindre le plus terrible du vivant...

Si étranger aux scintillements...

Dans la nuit et la boue (au fond desquelles nous avons construit notre nid)...

 

 

Et nous ; au cœur de l'automne...

Dans l'étrangeté des mots chuchotés au creux d'oreilles trop lointaines...

L'âme absente ; le cœur recouvert de pierres...

La tâche ingrate ; à vider les fondrières...

Alors qu'un vent glacial s'avance ; et nous fouette le visage...

 

 

Enchevêtrés ; les ossements et le bois vermoulu...

Comme un ciel en poussière...

Ce que nous avons perdu ; à trop vouloir retenir...

 

*

 

Composé(s) de cette boue querelleuse – combative (si martiale) ; née de la séparation apparente ; et qui, sans cesse, s'altère – se mélange – se transforme – s'incorpore – se réagence...

L'esprit ; et nous à sa suite...

Guerriers impitoyables ; défiant le reste ; craignant toute forme de concurrence ; veillant (ardemment) à leur survie (et à leurs intérêts)...

Au faîte de cette émergence minuscule...

A travers ce biais qui nous habite ; et ses (inévitables) conséquences sur le monde...

 

 

Usant du monde comme d'une chose offerte ; en dépit de la fugacité (ou à cause d'elle – peut-être)...

Les yeux ; le territoire et les figures inventés...

Sur la tendresse (un peu rugueuse) de la surface...

Très provisoirement invité(s) ; très sommairement établi(s)...

Comme le long d'un rêve sans issue...

Maugréant à défaut de mot ; fustigeant à défaut de geste...

 

 

Tremblant ; dans le parfum (délicat) des arbres...

Sans inquiétude ; dans la lenteur du mouvement...

En ce lieu qui délivre le cœur de toute appartenance fallacieuse (trop restrictive)...

Nous rapprochant de plus en plus ; à mesure que s'éloignent les illusions...

 

 

Lentement ; ce qui s'approche...

Sur la roche ; vers la fin...

Caressé par le vent des hauteurs...

La bouche encore engluée dans la soif et les cris...

A force de détours ; les rêves qui prennent la place des mots...

Le cœur piégé par l'obscurité ; et l'absence de geste...

Nos vies si tristes (et si étroites) ; prisonnières de ce manque (patent) de lumière et de générosité...

 

 

De nouveau ; l'appel...

Au cœur de la nuit sans écho...

Derrière les apparences du monde...

Sans personne ; tant les âmes se sentent étrangères aux choses...

Sans comprendre ce sortilège ; comme relégué(e)(s) de l'autre côté du temps...

Là où n'existent que la douleur et l'exil...

 

 

Le cœur enfoui sous l'écorce...

Dans le passage sans hâte de l'hiver ; et l'étrangeté de vivre...

A la verticale de l'absence...

L'Amour et le monde ; comme débarrassés de ce qui les défigure – de ce qui les corrompt – de ce qui les condamne...

 

*

 

Approchant nos lèvres solitaires de cette figure étrangère (si proche pourtant)...

A l'âge de l'inaccomplissement...

Vers le visage de la mort...

Les mains de l'enfance ouvertes ; dans des bras (parfaitement) accueillants...

En ce lieu dépourvu de larmes et de temps...

Balayant la tristesse du voyage...

Ravivant le sacré des pas...

 

 

Criant au reste...

Sur ces pierres disjointes...

Le goût de l'incertitude...

A mesure que la présence s'affirme ; à mesure que l'Amour se déploie...

 

 

Inexorablement ; le mystère...

Peu à peu ; de notre vivant...

 

 

De seuil en seuil ; jusqu'à l'ultime franchissement...

Avant le voyage retour ; avant le recommencement...

 

 

Sans le souci des ombres rétives...

Le cœur doux ; la chair tendre...

Dans le paysage ; et derrière le visage – l'oubli de ce qui nous hante...

En deçà des rumeurs du monde...

Alors que l'indéfinissable nous effleure...

La fidélité chevillée au corps...

A se retrouver ici ; au fond du temps ; les pieds posés sur les heures qui passent...

 

 

Nous retrouvant ; devant la beauté du monde...

Rassemblés dans l'aventure...

A nous donner des noms étranges – inventés par une langue analphabète (et embarrassée)...

Sur cette terre qui exacerbe la distance et la peur ; l'arrogance et le mépris du reste...

Nourrissant (de manière pathétique) notre besoin grandissant de certitude(s) et de réconfort ; et célébrant la place prépondérante du rêve...

Comme des caresses factices prodiguées par des mains mensongères (et scélérates)...

Nous éreintant à toutes sortes de tentatives d'extraction ; battant des ailes de manière si maladroite – à travers nos mains jointes en prière...

La tête posée innocemment sur l'autel – comme sur un billot – au milieu du temple...

 

*

 

En silence (et si discrètement) ; cette nomination...

Initiée par les Dieux...

Après le franchissement (assez laborieux) de la tristesse...

Aux confins de l'errance ; à présent...

Le voyage devenu fonctionnel (et involontaire)...

Le cœur fendu d'un large sourire...

Ce qu'offre l'inconnu à ceux qui tracent leur sente (un peu) à l'écart des routes du monde...

 

 

Sous le ciel pluvieux...

Sur le parvis glissant où l'on se tient ; l'âme dansante...

Affranchie des doléances et des objurgations...

A l'ombre du temps...

La figure franche sous le grand soleil invisible...

Aux couleurs de l'azur ; la loyauté...

Celui qui vit au-dedans de tout...

Avec le bleu en récompense ; en trophée discret qui se mêle (très secrètement) au reste...

 

 

A hauteur de la terre ; le jour et la lumière...

L'homme et la pluie...

La chair qui se renouvelle...

L'arbre et la roche...

Tout ce que l'on voit ; tout ce à quoi l'on peut croire (y compris l'au-delà du monde – l'au-delà de la mort)...

Sans pouvoir échapper à ce qui se répète ; et recommence...

 

 

Ce qu'amène le vent ; et ce qu'il emporte...

L'aube ; à travers le souffle ; et la ronde des saisons...

Le monde dans tous les sens...

Et les jours ; et les âmes – qui nous quittent – qui s'en vont et qui reviennent...

Et ce qu'il reste sous les décombres ; au milieu des cendres et de la poussière…

 

 

Au seuil entêtant du nombre...

Le défilé en attente...

Sur les figures noires ; les paupières encrassées...

Le cœur ; entre les mains – prêt à se jeter sur ce qui s'oppose aux jeux de l'enfance...

Immobilisé(s) sur ces rives où l'on tremble ; où l'on amasse ; où l'on persécute et désespère – animé(s) par les mêmes peurs et les mêmes arrière-pensées...

 

*

 

L'âme émue – si furtivement parfois...

Jusqu'aux profondeurs du miroitement ; jusque de l'autre côté du miroir...

Avec tous les reflets qui convergent...

Confirmés par l'espace sans personne ; sans attente...

Comme une coulée d'Amour sur la pierre (plus ou moins longue – plus ou moins dense – plus ou moins effilée)...

 

 

Sans rien implorer...

Ce que l'on avoue ; à travers le sang qui coule...

Dieu dans la chair provisoire...

A toute allure ; en (à peine) quelques jours – la soif comprise...

D'aucun autre royaume pourtant (à moins que tous – bien sûr – ne soient mélangés)...

Le cœur – contre les paumes – ouvert ; prêt à accueillir – sans autre possibilité (sans pouvoir se consacrer à autre chose)...

 

 

Jeté(s) sur l'étendue ; dans la trame grandiose – vivante – monstrueuse ; et n'être destiné(s) qu'à cela...

 

 

Rien qu'un peu de poussière ; si pressée de vivre ; avant d'être emportée vers l'immensité et la lumière...

Des pas tremblants sur une route mille fois empruntée ; au contact de l'inconnu...

Sans la moindre garantie ; pas même celle de pouvoir revenir (et recommencer)...

 

 

Au fond des bois sombres peuplés de bêtes et d'oiseaux...

Dans l'érème couvert de ronces et de bosquets...

Sur le territoire sans chemin...

Le cœur ravi par tant d’absence ; et qui s'enfonce avec quelques étoiles à la main...

 

 

La chair ; sans résistance – face à la hache ensanglantée...

Atterré(e)(s) – abattu(e)(s) – terrassé(e)(s) par les ambitions (cruelles) des hommes...

Dans ce monde sans conscience – sans tendresse...

La tête inquiète ; le corps tendu ; et l'âme lasse de cette ambiance de fête sinistre...

 

*

 

Si peu de jours...

Dans tous les lieux à la fois...

Là où l'on dessine à la craie la pointe des rêves...

Comme une mère solitaire et fatiguée ; lasse d'enfanter des ombres et des chimères ; trop exsangue pour mettre au monde des âmes sans sommeil...

 

 

Sans autre inquiétude que le plus futile...

Si étrangement humain...

Philistin pragmatique (aussi éloigné de l'art que du Divin)...

Réduit à un corps ; animé par le désir...

Entre le rêve et le fantasme ; l'esprit anesthésié...

L'animal – la douleur et la mort ; exclus – bannis – écartés ; que l'on relègue au plus loin...

Et qu'importe que tout tombe en poussière ; et qu'importe que nous ne soyons rien...

Le dérisoire transformé en royaume ; au faîte de toute hiérarchie (personnelle)...

 

 

Des fantômes aux airs désuets ; aux formules incantatoires...

Errant sur l'entière étendue ; (assez) paresseusement – en quête d'on ne sait quoi...

Craignant la mort autant que les vivants...

Essayant de se glisser entre la fable et l'oubli...

Dans les pas de l'ombre ; bifurquant aux premiers signes de clarté ; fuyant tous les lieux où pourrait apparaître la lumière...

Comme condamnés à divaguer éternellement sur ces terres tristes (et sans étoile)...

 

*

 

Le cœur chaviré par la disparition...

Le monde effacé en un instant...

Le vide transformé en néant...

Et la mémoire qui se balance au-dessus du temps...

Le goût de la mort ; jusqu'au fond de la chair ; jusque sous la peau...

Dans le passage déjà façonné de son vivant...

En attendant de glisser plus loin ; vers un ailleurs aux airs de royaume...

 

 

Les yeux fermés ; sur le sol incertain...

Et ce ciel rêvé ; inventé par les esprits soucieux de rapprocher le mystère de leurs pas...

Sans bouger ; le cœur absent – les mains vaguement en prière...

Une sorte de promesse ; trempée dans l'eau consacrée au sacrifice (de l'Autre)...

Rien de l'aventure sur la pierre ; rien du chemin qu'il faut (ardemment) défricher...

Juste un peu de lumière pour donner à l'ombre sa part de merveilleux ; un peu de rêve en ces lieux sinistres...

Une manière d'aller sur une sente bordée de croyances et de superstitions (dont on fait croire qu'elle mène à Dieu)...

 

 

Vers la terre la plus sauvage...

Entre nous et la dépossession ; l'élargissement – à travers le souffle et le pas...

Nous éloignant du probable ; nous éloignant des assassins...

Le cœur plus simple (bien plus simple qu'autrefois)...

Par-dessus les fables ; et par-dessus le sang...

A pieds joints sur le bord du ciel ; l'esprit vide – avec quelques étoiles à la main ; prêt à enjamber le petit parapet des rêves – prêt à sauter dans l'immensité...

 

 

A présent ; l'encre bleue...

Au milieu des images du monde ; des incessants bavardages...

Une parole peut-être (aussi vraie que possible)...

Un chant ; un peu de lumière...

A la manière d'une lampe pour ceux qui voyagent...

 

 

 

A crier sur la pierre grise...

A l'entrée de toutes les grottes...

Un verbe de laideur et de défaite...

Une sorte de langage ; un sabir commun – pour tenter d'exprimer les bruits de l'âme – la nécessité du vent et de la lumière...

Quelque chose de la beauté...

Quelque chose de l'homme ; et du Divin – qui cherchent (ensemble) une issue...

Un autel de toile pour échapper au commerce de l'ombre...

Le cœur (vaillant) qui veille ; au fond de cette vieille suffocation – en quête d'un chemin – d'un possible – capable de nous hisser au-dessus de la clameur et des cris ; une manière (peut-être) d'accéder à ce que l'on ne voit pas...

 

*

 

Au pied de la source...

Le visage épanoui ; l'âme abandonnée...

Le monde mêlé au rêve...

Le cœur léger...

Comme du soleil dans le corps habité...

 

 

Là où Dieu et le temps se sont posés...

L'histoire d'un instant (qui dure, sans doute, un peu moins d'une éternité)...

Plongés au cœur du grand sommeil ; au chevet de l'incurable léthargie des vivants...

Et qui surprendront ceux qui oseront se pencher sur le masque (monstrueux) qu'a revêtu la tendresse...

Un déguisement de circonstance et d'exil ; encroûté de mort et d'oripeaux de chair...

Comme un subterfuge pour tromper l'indifférence...

Une manière – peut-être – de nous faire traverser les apparences (le rideau des illusions) ; une manière – peut-être – de nous rapprocher du lieu sacré...

 

 

Sur le même rivage que la parole et les fleurs mortes...

Indiscipliné et solitaire...

Obéissant aux (seules) injonctions du cœur...

Heureux de plonger au fond de la douleur ; le seul lieu (sans doute) où l'on puisse échapper aux malheurs...

 

 

Sur le dos arqué du monde...

Le grain et la poudre...

Et les peaux (toutes les peaux) qui vieillissent ensemble...

Et, de temps à autre, quelques nuages qui passent ; quelques voix qui s'élèvent (pour se faire entendre)...

Entre les murs de la même enceinte...

 

 

D'un bout à l'autre du monde...

En délaissant le nom ; et toutes les histoires anciennes...

L'âme sans attente ; la figure au vent...

Et l'air que l'on respire dans les intervalles...

Quelques lèvres à notre portée ; à écouter – à embrasser (ou à mordre quelques fois)...

Un peu de bruit...

Et la nuit à porter en bandoulière...

 

 

A l'ombre de l'immensité...

Le regard voilé de bleu et d'espace...

Glissant dans le vent ; entre les montagnes et les étoiles...

Dans un silence parfait...

Le pas sans inquiétude ; le souffle tranquille ; l'âme déterminée – vers la seule possibilité...

 

 

L'ombre immense qui voile les yeux de ceux qui imaginent agir en leur nom...

Le signe du malheur ; lorsque rien n'est partagé – lorsque l'individualité néglige le reste – s'affiche (avec orgueil) – écarte ce à quoi elle est reliée – oublie ce à quoi elle appartient...

Comme un feu tapi sous les étoiles (capable, à terme, de dévaster la terre)...

Comme un écran de fumée (gigantesque) qui enveloppe, peu à peu, la lumière...

Et qui arpentent (qui continuent d'arpenter) ces rives étroites (pas même inquiets – pas même étonnés – par ce manque d'espace)...

Ignorant l'Autre ; ignorant ce qu'ils sont (ce que nous sommes)...

Pas même conscients de tourner (en rond) dans cet (étrange) labyrinthe ; vivant comme s'ils étaient seuls au monde...

 

 

A portée du verbe ; ceux qui prêtent leur âme – leur main ; ceux qui vivent sans étendard – sans écusson ; ceux qui règlent leur geste – et leur voix – sur le ciel (ordonnateur – profondément souverain)...

Entonnant un chant venu de très loin ; initié par la source ; et qui a traversé mille mondes – mille âmes – pour naître (oser naître) au fond de leur gorge ; et teinter l'encre de sa couleur...

La vertu des humbles ; de ceux qui se mettent au service de ce qui les habite – de ce qui les anime (le Divin, en eux, qui ordonne et exige)...

 

 

A l'assaut du temps...

La corde emmêlée ; et qui s'enroule autour de la tête – au fil du voyage...

Comme une chaîne noire qui serpente au milieu du monde ; entre les âmes...

Sans rien présager des pas...

Au fond de la solitude agissante...

Entre Dieu et la possibilité immanente...

A travers l'opacité de ce qui voit...

Dans un espace (de plus en plus) étroit ; jusqu'à ne former qu'un point infime – au terme de la finitude apparente...

 

 

A la lisière...

Au seuil de l'intimité ; juste avant le monde...

Derrière ces murs qui n'en sont pas...

Au milieu des hommes ; au cœur de l'ordinaire...

Parmi le commun ; ce qui se porte à la ceinture...

En dépit du bleu des larmes ; au fond des yeux – de tous les figurants...

 

 

Diserts (presque intarissables) devant les mésaventures du monde ; devant les tribulations des Autres ; et (presque) toujours silencieux face au mystère...

Et ce que l'on parvient (parfois) à exprimer – à entendre – à percevoir  ; à force d'insistances et de prières...

Comme quelques coups frappés à la porte de l'impénétrable ; à la surface des choses – caché au fond de ce qui ne se voit pas...

 

*

 

Étourdi par le vent qui s'engouffre...

Qui frappe le front qui veille et jubile...

Qui agit sur le monde et la mort...

Dans une clarté affairée et murmurante...

Pour mener l’esprit hors du cercle de la tristesse et de la nuit ; au seuil de l'autre rive...

 

 

A chaque jour ; ses révélations et ses éclaircissements...

Comme une poignée de lumière jetée au fond des ténèbres ; dans cette patrie souterraine habitée par des fantômes sans repos...

Implorant Dieu – le monde – la terre – d'une manière si entêtée ; jusqu'aux prémices de l'aurore promise (encore trop lointaine – encore inaccessible)...

Quelque chose (malgré tout) de l'étreinte et de la beauté ; sur ce rivage gris – sans feu – sans foi – que l'on arpente à la lueur d'une flamme si faible qu'elle ne parvient pas même à éclairer son (propre) visage...

 

*

 

Le cœur engoncé ; au milieu des larmes brûlantes...

Sous le feu du trop connu...

Dans cette sorte d'étouffement ; la gorge pleine de rêves et de sable qui ne peut ni hurler ; ni trouver son souffle...

Dans l'assemblage factice des désirs...

Sans même questionner la beauté fugace (et courageuse) des fleurs qui poussent dans les interstices étroits du béton...

En plein ciel ; et dans la lumière – déjà ; en dépit de l'apparente détention...

 

 

Sous la source circulante ; le plus silencieux...

Ce qui patiente avant d'apparaître (dans une expulsion fulgurante ou à petits pas)...

Comme empoigné par les mouvements (les mille mouvements) du monde ; dans tous les sens ; parfaitement droit ou tout de guingois ; au gré des reliefs et des courants qui font et défont la matière (et qui lui donnent ses innombrables orientations)...

 

 

Si lumineusement ; aux premiers instants...

Sans crier gare ; les rênes à la main...

Cheminant au milieu des ruines...

Sous le signe des oiseaux ; sur le fil rouge qui relie (de manière assez chaotique) les civilisations disparues...

A l'écoute de ce qui vibre (encore) sous la poussière...

Dieu (peut-être) effleurant le sommeil millénaire ; et tous les tremblements d'aujourd'hui...

Dans le regard ; aux portes de l'autre monde – déjà...

 

 

Quelques larmes au fond du cœur dépossédé...

Dépourvu d'ailes et de paroles ; dépourvu de toute possibilité...

Comme une fenêtre – pourtant ; dans le ciel glacial de l'hiver...

Les yeux écartelés par la séparation (cette atroce fracture) entre l'âme et le corps...

Comme si le chemin s'enfonçait dans les ténèbres ; comme si le voyageur devait arpenter ce qui ressemble fort aux Enfers...

 

*

 

En ces lieux oubliés...

Au milieu des voix (innombrables)...

Renaissant du corps reclus ; du cœur délaissé...

Sous les ruines (encore fraîches) de l'enfance...

Dans le bouillonnement souterrain...

A notre rencontre...

Perpétuellement...

 

 

Ce que la langue inventorie...

Les routes (toutes les routes) ; d'ici au mystère (aller-retour sans escale)...

Et les détours (inévitables) qui nous retardent et nous éloignent ; à travers le verbe – et les voies qu'il nous faut emprunter...

Comme mille farandoles (et mille étincelles quelques fois) entre la pierre et le ciel...

Sans rien pouvoir restituer ; mais le cœur vaillant – et (presque) toujours avec fidélité...

 

 

La chair usée – souillée ; contaminée et dégradée par le monde et le temps qui passe...

Sans rien déchiffrer du secret ; sans trouver la moindre issue (ni le moindre passage) vers un au-delà de l'horizon quotidien – vers un au-delà des circonstances ordinaires...

Juste un peu de poussière (assez vaguement agglomérée) ; soumise aux épreuves – aux douleurs – à l'adversité...

Avec l'invisible (cette lumière et ce secret encore insaisissables) – disséminé(s) un peu partout ; et, en particulier, au-dedans et alentour...

Et la possibilité (lointaine) d'un éclairage (prémices – bien sûr – de toute compréhension)...

 

 

Le cœur imprégné de faiblesse et de temps...

A la merci du monde et des jours qui passent...

Ne possédant pas davantage que ce qu'il est...

Enfoncé dans la chair vieillissante – ignorante ; accueillant (bon gré mal gré) ce qu'on lui offre...

Maître apparent de son espace ; et si étranger – et si misérable – ailleurs (partout – en réalité)...

Vivant avec l'inquiétude de ce qui le porte et l'entoure...

 

 

Sans rien établir ; ce qui s'associe à l'ouvrage...

Ce qui prend la place de ceux qui sommeillent...

Le dos appuyé contre la clarté...

Avec (toute) l'ampleur de l'obscurité devant soi...

Dans l'ombre de ce qui agite le monde...

Réduit(s) à cette absence ; à cette pauvre ardeur ; sans étai – sans étreinte – sans territoire – face au vent qui cingle l'âme et la chair...

 

*

 

La tête ; derrière soi...

Et le corps lesté dans sa chute...

Répudié(s) tant de fois déjà...

A ne plus croire en rien...

A n'obéir qu'à quelques désirs fugaces (et versatiles)...

A toute heure ; l'ordinaire de l'homme...

A vivre ainsi...

Comme si la vie se déroulait sans heurt – sans ruse – sans tragédie...

 

 

Des mots sans histoire...

Visiblement ; en plein parcours...

D'ici à plus loin...

Sans rien demander...

Offrant une parole destinée à l'espace inhabité – au-delà de ce monde...

Et qu'entendent parfois quelques hommes (qui, bien sûr, ne savent qu'en faire)...

 

 

Sans bruit ; (très) innocemment...

Dans la proximité du souffle qui s'éteint...

Auprès de ceux dont la parole décline (et se raréfie)...

Au seuil d'un autre monde – d'une autre route ; d'une voi(e)(x) plus décisive (peut-être)...

Ce qui pourrait (sans conteste) relayer le désir et la prière...

Un voyage ; par-delà le sommeil et la neige...

Au cœur d'un espace capable de refléter la lumière...

 

 

Désormais ; ce qui se sait...

A travers l'intranquillité...

Cette voix claire et sans visage ; aussi légère que le vent qui la porte...

Né(e) du plus caché ; de derrière ce qui se voit ; du fond de ce qui brille (parfois) dans la nuit la plus noire...

A exposer le plus essentiel ; la vie vivante et impénétrable – ce qui loge dans les profondeurs de l'âme...

Au centre du cercle ; au cœur même de l'être ; porté(e) par l'innocence et la tendresse (que rien ne peut corrompre)...

 

*

 

En quittant les lieux...

Débarrassé des agencements (des insuffisances et des compromissions) de la raison...

Dans la proximité du reste ; très amoureusement accueilli...

Dans l'un des angles du monde les moins fréquentés...

Loin de l'écoumène et des amitiés corrompues...

Du côté des souilles et du vent...

Du côté des bêtes aux aguets et des arbres impassibles...

Dans la proximité du cœur immense...

Ce qui défie l'homme et défait le temps ; ce qui les fait tomber de leur piédestal...

Obligeant l'esprit à éprouver la nudité (et la fragilité) de l'âme en exil ; à expérimenter la solitude ; à questionner le mystère ; à observer le monde ; à plonger au cœur des circonstances...

Laissant les larmes couler ; la bouche crier ; et le corps se morfondre...

Dans le silence...

Dans la tourmente des vents qui parcourent l'espace ; et qui transportent l'écume sombre (et bariolée) des rivages terrestres...

A la lisière des Autres ; au seuil du plus vivant...

Apprenant, peu à peu, à s'abandonner à la confiance – à la quiétude – à la tendresse (à la sensibilité de l'être reléguée, depuis le début du voyage, aux périphéries et aux profondeurs)...

 

*

 

Au plus clair du jour...

L'espace – le vent et la lumière...

Et la tendresse ; comme le faîte du monde...

A travers le jeu et la danse (légère) ; la silhouette qui se faufile entre les obstacles...

Sans nostalgie ; ni la peur de ce qui sera...

Dans l'éternel entre-deux du pas...

 

 

Le verbe voyageur ; initié dans la poussière – entre la pierre et la lumière ; depuis cet espace assez mal défini par l'esprit de l'homme...

S'éloignant du sens ; et se rapprochant du chant...

Dansant entre la vie et la mort ; au cœur de la géographie terrestre – au milieu des éléments...

Compagnon de ceux qui cherchent ; et capable (peut-être) d'aider ceux qui se sont (en partie) laissé trouver – sur ces rives étranges où se mêlent (d'une manière assez inextricable) l'invisible et la matière – l'immanent et le transcendant – les choses du monde et le mystère...

 

*

 

Vivant déjà ; dans le cercueil renversé...

Allant vers le bleu ; sans même y songer...

Encore imbibé de sang et de lumière...

Comme l'oiseau jouant dans le ciel...

Visitant les jardins et les forêts...

Et offrant son chant à quelques étoiles...

A travers la nuit blafarde et sans fenêtre...

(Juste) au-dessus des frondaisons...

 

 

Du sable au miroir ; puis du miroir au sable ; sans trouée – sans rien voir...

Dans le fouillis de la matière ; saupoudrée (ici et là) d'invisible et de mystère...

Avec comme une simplicité (encore indiscernable) au fond du cœur...

Et les yeux rouges ; et les yeux qui s'usent – à force de regarder les choses de ce monde...

Et la mort à l'envers du plus vivant ; à force de vivre au fond de l'absence ; à force de vivre à contretemps...

 

 

L'attente immobile ; avec sur les lèvres – ce sourire – face aux heures qui remontent le cours du temps...

Ce que l'esprit devine (lorsqu'il sait se dessaisir) ; ce que le cœur pressent (lorsqu'il parvient à consentir)...

 

 

Le cœur ; de si loin...

Aveugle à la blessure...

Enveloppé dans un linge de fortune...

Souffrant de cette absence comme d'une brûlure...

L'âme atone ; et corrompue par la terre...

Prisonnière de ce manque de lumière...

Se balançant au-dessus du sang séché...

Le long de cette sente délaissée ; sur ces rives où l'homme brille par sa prétention – son indifférence – sa cécité...

 

 

Là où le vent souffle ; et balaie la terre...

Chassant les imposteurs et les faussaires ; ceux qui empoisonnent le monde de leurs festins sanguinaires...

Dans l'arrière-cour du visible...

Les yeux fermés ; et les mains dégoulinantes de sang...

A deux doigts d'offenser l'Amour ; au seuil d'une nuit sans retour...

En ces lieux où le jour prend des airs de ténèbres inquiétants...

 

*

 

La lumière et le monde ; comme dépossédés...

Quelque chose de l'air et du temps...

Le visage assombri par l'éclat des vivants...

Sans douceur ; et le cœur troué – criblé de flèches et d'infortunes...

L'homme dans sa maladresse ; et dont l'étreinte étouffe ; et, sans cesse, se resserre...

Sur cette terre mystérieuse où rien ne subsiste (sinon la mort)...

 

 

Du plus étroit ; du plus imprécis – de la présence...

Le temps passant...

Et la fange qui s'accumule sous les pieds...

Nous reposant ; sans rien déchiffrer – sans rien défricher (sinon le sol nourricier)...

Semblable(s) au monde...

L'âme agitée ; et l'esprit débordant de son poids...

Sur toutes les traces ; les pieds qui (inexorablement) s'enfoncent...

Dans le sillon des morts et des vivants...

 

 

Alors que l'ombre frappe la terre ; se répand sur le monde (sur ce monde si négligent) ; et se déverse...

Sur la folle ivresse du pouvoir ; sur l'homme aux yeux brillants – au cœur égaré...

Sans larme ; si insoucieux de ses inconséquences...

Croulant sous le poids des désirs ; sous le poids des ambitions...

Balayant (d'un geste trop vif) la lumière dans l'esprit ; condamnant le reste à l'exil et à la misère...

Alors que se retire (discrètement) ce qui (en nous) est capable d'aimer ; comme si la tendresse s'enfonçait derrière le visage ; essayait de migrer vers les profondeurs de la chair ; de rejoindre l'autre côté du cœur – comme pour mettre à l'abri la possibilité du pardon...

 

 

Sous le signe de l'innocence...

Le monde en péril...

La pierre et le passage...

La terre croulant sous trop de poids...

Dans cette lumière (pourtant) ruisselante...

En dépit des soupirs ; et en dépit des plaintes...

Le cœur qui s'éreinte ; puis, qui s'effrite – au milieu du reste – au milieu des ruines – au milieu du monde qui tombe en poussière...

 

 

Sans (grand) espoir d'effacement ; le poing encore levé contre l'immonde...

 

*

 

Auprès des Dieux coupeurs de têtes...

Dans l'ombre de leur pas brutal...

Comme un sortilège glissé au fond du cœur...

A travers l'espace le plus sacré (gorgé de désirs et recouvert de peau)...

Dans le sillage de la mort exigeante et impérieuse (parfaitement tyrannique)...

(Toujours) soumis au plus souverain ; en dépit des fils rompus...

 

 

Dans l'intimité du vivant ; de l'invisible...

Cet espace ; ce chemin – au-dessus des têtes...

Échappant au temps et aux commentaires des hommes...

En deçà du grand ciel noir encombré de rêves et d'illusions...

Au cœur du plus vulnérable...

Sur cette pierre aussi accueillante que l'âme...

Avec dans le geste et la voix ; quelque chose de la tendresse...

Un fragment de ciel ; une (infime) parcelle du secret (que les esprits, en général, ignorent)...

Parvenant (peu à peu) à percer l'épaisse carapace qui protège l'impénétrable...

 

 

A travers le mouvement ; le monde (la matière)...

Ce qui se manifeste ; et ce qui s'efface...

Ce qui apparaît ; et ce qui se cache...

Selon l'ordre du jour ; (assez) secrètement – ce que la nécessité impose...

Arpentant la surface et les profondeurs – jusqu'aux plus infimes replis ; jusqu'aux recoins les plus reculés – de l'âme et de la terre...

Passant sans peine de la lumière à l'obscurité ; du froid au feu...

Partout exposé(s) ; et changeant de nom au gré des parcelles arpentées...

Parfaitement intégré(s) à l'espace (et à l'esprit)...

 

 

Au milieu des astres retirés...

Au-dessus du sable et des oiseaux...

Humant l'air (en souriant)...

Devenant (peu à peu) moins que rien ; l'allié peut-être (l'allié sans doute) de la lumière et du vent...

 

 

Toutes les peines du monde déposées sous la lampe éteinte...

Et les restes du voyage jetés au feu ; par-dessus les masques qui dissimulaient le plus périssable du visage...

Ne portant plus (à présent) que le plus apte à s'affranchir...

 

*

 

De l'autre côté de ce qui est...

Touchant le rêve ; entre l'esprit et la mort – le passage (l'une des rares possibilités)...

Le corps aligné ; dans la perspective – avec le reste...

Dans l'échange ; et la solitude – simultanément...

Au milieu de mille choses (qu'il faut, sans cesse, reconnaître ou réinventer)...

Par-delà le sommeil et la perte...

Comme nous tous ; essayant de vivre les yeux ouverts...

 

 

Entre l'enfance et la douleur...

Lentement (très lentement) ; vers le silence...

Alors que se referment (assez péniblement) les derniers recoins des ténèbres...

L'absence qui, peu à peu, se transforme en possibilité...

A travers le geste qui s'apprend – puis, qui s'incarne et se vit...

En franchissant tous les seuils artificiellement établis...

Le cœur convaincu par la nécessité du voyage...

 

 

Passant ; celui qui est né (comme celui qui est mort)...

Dans l'éternel entre-deux de l'espace et du temps...

Comme empêché(s) – en apparence – par le règne des heures et les règles géographiques (des lieux arpentés) ; coincé(s) – en quelque sorte – entre les mâchoires des dimensions imposées...

Et trop faible(s) [bien trop faible(s) – bien sûr] pour se libérer des contraintes et des conditionnements imposés par le territoire...

Encore trop peu affranchi(s) des flux et des écoulements...

 

 

Au centre de tous les cercles ; entre les cimes et le chaos – le monde et la lumière...

Et ce qui cherche à percer le secret  ; aux confins du plus précieux...

 

 

Au-delà de toute parole...

Cette ivresse qui mêle le monde et le Divin ; le geste et la prière...

Capable d'attendrir le cœur et la main...

 

 

Nous abandonnant (enfin) au discret labeur de l'âme...

 

*

 

Sur le même chemin ; de l'autre côté de la mémoire...

Derrière les baisers rugueux de l'enfance...

Au bout de l'allée – peut-être...

Devenu homme féral ; désynanthropisé – en quelque sorte...

L'âme penchée ; se faufilant entre les herbes et les étoiles...

Retrouvant le goût d'avant le cri ; d'avant le sang...

Lentement ; en remontant le courant de la soif...

 

 

Entre les pierres ; poussées par le vent ; frappées par la peine et la pluie ; toutes les âmes survivantes...

 

 

Dans l'intervalle enroulé...

Autour du rêve et de la nuit...

Au fond de cette fissure où naissent (si souvent) la démesure et la folie...

A travers les visages (tous les visages) de la restriction ; cette (inévitable) inclination de l'infini incarné (de l'esprit incarcéré)...

Investissant tous les lieux où pourrait s'exprimer son besoin de libération ; l'essentiel des élans de ce qui se sent engoncé dans cette étroite gangue de chair...

 

 

Ce qui passe ; comme gravé dans les derniers replis du ciel...

Ce qui se déroule ; sans impatience – sans promesse...

Dans cet interminable trajet (parsemé de hasard apparent)...

Et tous les combats ; à mains nues (bien sûr)...

Et tous les pas ; pieds nus (comme il se doit)...

Chaque mouvement porté par les nécessités (presque toujours impénétrables) du mystère...

Et la chair docile ; en dépit des peurs ; en dépit des cris et des lamentations...

Sur tous les chemins ; en tous les lieux de ce monde...

 

 

Entre les chemins ; le passage...

Le secret que la lumière éclaire (à l'instant opportun)...

Un voyage sans chute ; ni ascension (véritables)...

De simples vibrations ; quelques résonances ; ce qui nous emporte au fil des courants qui parcourent le monde ; le cœur (simplement) obéissant...

Qu'importe la peur et l'obscurité ; qu'importe l'ardeur et la destination...

 

 

Ce que cachent les tremblements de la chair...

Face à ce qui s'offre ; face à ce qui s'impose...

La lumière à tout-va...

Et l'inévitable auquel il faut faire face ; sans compter (bien sûr) l'inimaginable...

 

*

 

A l'écart de ce qui crie...

Loin de ce qui décrète et prescrit ; loin de ce qui ordonne et contraint...

Du haut des jours ; le cœur discret...

Témoin du miracle ordinaire...

Auprès des arbres ; frémissant...

Les mains ouvertes...

Sous le ciel (apparemment) impassible...

Dans l'intimité de la rencontre...

Sans autre absence que celle qui porte au faîte de l'âme...

 

 

Au lieu du jour...

Dans les interstices du cœur fracturé...

Là où l'Amour peut éclore et se déployer ; pénétrer l'âme et le regard ; s'immiscer dans le souffle – dans les gestes – sur les lèvres – sous la peau ; s'imposer dans notre vie ; jusqu'à tout envahir – jusqu'à tout devenir ; jusqu'à inverser les possibles ; et transformer chaque chose – chaque mouvement – en un parfait reflet de son visage...

 

 

Séparée du rire et du reste...

Cette poussière orgueilleuse ; qui fait une fête de son règne dérisoire...

Cette (pauvre) créature composée de terre et de ténèbres...

 

 

Si peu de chose(s) ; face à l'effroi...

Errant dans l'espace comme sur une terre étrangère...

La main distante ; le pas incertain...

A la saison des larmes ; sans (véritable) audace...

Drame après drame ; nous laissant aller à la dérive et à l'égarement...

Alors que le bleu (partout) inonde le monde ; et donne la direction...

 

 

A défaut d'Amour ; ce qu'il reste de la beauté...

Sous le feu encore vivace ; sous les cendres froides...

Dans les remous viciés du grand fleuve ; au cœur même du sommeil...

Dans les vapeurs délirantes de l'esprit...

Comme suspendu(s) à l'aube par un fil fragile...

Nous balançant (assez dangereusement) au-dessus des braises rubescentes ; enveloppé(s) par un épais rideau de fumée grise...

Ainsi (sur)vivons-nous ; sans même connaître l'heure à laquelle se rompra ce qui nous relie au monde – au ciel – au reste...

 

*

 

A proximité de l'Autre...

Dans le lit (torturé) de la tendresse...

Sous des ruissellements de larmes et de sang...

Allant là où l'encre peut (encore) se faire le témoin de l'infortune des vivants...

Sur la roche ; au milieu des choses et du temps...

L'âme et les yeux grands ouverts...

Et la main docile pour esquisser la silhouette triste (et légèrement dansante) du monde sur un petit bout de toile blanche...

 

 

Gonflé(s) de vie et d'ardeur ; jusqu'à transformer le verbe en ciel ; convertir le sommeil en possible ; célébrer la mort et les heures les plus funestes ; jusqu'à habiter un autre monde au cœur même de celui où nous avons l'air de vivre...

 

 

Sur la feuille ; ces hauteurs étourdissantes; ces profondeurs inimaginables...

Dieu et le monde ; ensemble – dansant d'une ivresse semblable (et partagée)...

Brisant le temps et la séparation ; rendant tout confus et indistinct pour offrir à l’œil le plus haut discernement...

 

 

Au fond des yeux ; l’éclaircie...

Comme un baptême de lumière...

Annonçant (peut-être) la fin de la nuit ; la fin de l'hiver...

Ce que l'ombre autrefois désignait ; montrait (au loin) de son doigt rusé...

Jusqu'au jour qui se célèbre comme une fête...

 

 

En deçà de la course ; à présent...

Au milieu d'un reste de rêves ; inerte(s) sur la pierre...

Comme déposé(s) là (à dessein) ; et qui attendent que les vents les emportent (un peu plus loin)...

Le réel – en quelque sorte – émergeant de ses chimères...

Ici même ; en écoutant crépiter le feu...

En contemplant le vivant écartelé par tant de forces ; submergé par tant de possibles...

La hache et le rire dissimulés au fond de l'aube...

Dans la lumière ascendante...

Alors qu'ici tout se dissipe ; alors qu'ici tout se disperse...

Infidèle au monde ; infidèle à Dieu ; et si déloyal envers le reste – (assez) parfaitement humain – en somme...

 

*

 

A force du peu ; la nudité (presque l'effacement)…

Et contre toute attente ; la vie bien plus vraie (et bien plus vivante) qu'autrefois...

Le cœur associé aux mouvements de l'âme et du corps ; ensemble – offrant au monde le plus précieux ; et réintroduisant partout (au fond de l'esprit et au fond des choses) la perspective du plus naturel ; et la possibilité de l'envergure...

Sans s'accrocher aux souvenirs ; sans s'agripper à la chair qui se dégrade (et se désagrège)...

Quelques fragments offerts au vent (ou qui seront adroitement décomposés par les forces souterraines)...

Entre les mains de Dieu ; ce qui a été pris et donné...

Et les cris (et les pleurs) des Autres – dans notre tête – qui se sont tus..

Avec l'assentiment (un peu) inquiet des étoiles...

En ces heures d'étreinte étonnante où prédominent la tendresse – le silence et la joie ; comme une parenthèse inattendue sur cette terre si propice au tapage – au sommeil et au sang...

 

 

Alors que la fissure s'élargit ; et que s'écoulent les substances de l'âme...

Le monde qui s'agite sous nos draps ; au milieu de nos frasques oubliées dans les replis (les plus obscurs) du cœur...

Tout est là qui nous sourit ; et, pourtant, les yeux cherchent ailleurs – plus haut – plus loin – d'autres rives – d'autres rêves ; de nouvelles chimères ; comme si l'esprit voulait s'enivrer plus encore ; étendre la tristesse et la folie à l'étendue tout entière...

 

 

Auprès des arbres et des fleurs...

Le ciel effleuré...

Au-delà du lieu où s'arrêtent les yeux...

Comme si le cœur pouvait prendre la relève et étirer l'espace ; pour transformer le monde en une danse ; en une lumière (un peu étrange – presque saugrenue – vue depuis ces rives trop basses)...

Avec le vent pour souffler sur les braises...

Et l'âme si proche du regard (à présent)...

Afin que tout se consume ; afin que tout se transforme en joie...

 

 

A travers le passage...

Dans ce parcours ; si mal engagé(s)...

A travers la voie qui efface (peu à peu) les traces de ceux qui l'ont empruntée...

Sans savoir où elle mène ; encouragé(s) par ce qui remplace le monde...

(Sans doute) un peu plus loin que là où porte le cœur qui bat...

De l'autre côté de l'âme et de la langue ; sur ces terres interdites aux esprits sans humilité...

 

*

 

Déjà ; absent(s)...

A la rencontre du plus lointain ; l'indépassable – peut-être...

En morceaux ; comme décomposé(s)...

Le visage (pourtant) impassible...

Comme si les cris ne pouvaient s'extirper du fond de la douleur...

Sur la pente dégagée...

En dépit des attaches et des aliénations...

Nous approchant des noces qui se célèbrent après (juste après) le baiser de la mort...

Au cœur de la chair encore pourrissante...

 

 

Sur terre ; cette respiration...

A travers la main ouverte ; le sang qui circule ; le monde alentour...

Ici ; grâce à (à peu près) tout (bien sûr)...

Et si peu de gratitude – pourtant – pour ce qui est [pour les éléments (tous les éléments) qui ont contribué à l'émergence de la terre et du vivant*]...

* et dont nous sommes, bien sûr, l'une des expressions...

Sans même savoir que le cœur attend notre reconnaissance (et notre célébration)...

 

 

Croître encore ; dans l'immobilité (apparente)...

Juste au-dessus des désastres du monde ; juste au-dessus des ravages du temps...

Dans ce recoin inconnu de l'espace...

A gravir le plus haut ; le cœur parfaitement tranquille...

Dans l'ardeur (naturelle) du jour...

Au fil des vents voyageurs qui mèneront au-delà du franchissement (au-delà du pays de ceux qui se croient libres)...

 

 

 

Le séant par terre...

La course comme suspendue...

Dans la compagnie (joyeuse et familière) de la lumière...

La tête ici ; se laissant dériver sans hâte...

Allant de par le monde ; en des lieux (de plus en plus) reculés...

Le regard encore (un peu) teinté des couleurs du pays d'autrefois...

Le cœur pourtant (presque entièrement) évidé...

Au-delà des rives dévastées...

Ce qu'il conviendrait (peut-être) de dire – à présent ; une manière (sans doute) de préciser...

L'étrange (et fascinante) persistance du bleu ; au fil du voyage ; en dépit de la poussière et du feu...

Ce qui survivra (bien sûr) à toutes les tourmentes ; là exactement – sous les paupières ; et devant les yeux...

 

*

 

Au-delà des murs de pierres...

Au-delà de la terre habitée...

Par là où la fleur perce le bitume...

A travers cette puissance fragile qui gouverne le monde ; en dépit des obstacles qui entravent ses mouvements ; en dépit des lames qui entaillent (et mutilent) la chair...

Sans se douter que tout recommence ; et que défilent (indéfiniment) les jours et les saisons...

Ce qui fait pousser l'arbre et l'ombre ; sous la même lumière...

Ce qui existe en deçà des fables et des oppositions ; par-dessous l'évidence ; ce qui émerge des profondeurs – né de cette alliance (invisible) entre la terre et le mystère...

 

 

Croître encore ; alors que tous les seuils sont franchis ; alors que toutes les limites (depuis longtemps) sont dépassées...

Observant (avec attention) le plus infime se transformer...

Du plus étroit jusqu'à la plus ample envergure...

En dépit du dérisoire des choses (de ce monde) ; en dépit des entraves et des fragilités ; en dépit de l'ardeur parfois défaillante...

A la manière du vivant qui jamais ne renonce ; qui toujours s'obstine – s'acharne – repousse et se déploie...

 

 

Au cœur du jour ; tant de maladresse...

Le temps éparpillé ; à travers l'âme et la nuit enchevêtrées...

Ce qui séjourne ici sous forme d'étincelle...

Parmi les eaux qui s'écoulent; et les fluides qui circulent...

Le plus nécessaire (sans doute) – dans toutes ces manières de vivre ; dans toutes ces manières d'aller...

Comme une course folle entre pillards et brigands...

Et qui prend de l'ampleur ; à mesure que se perfectionnent (et se complexifient) les outils – les liens – la structure qui s'organise...

 

 

Tant de passages ; encore...

Au cœur même du sommeil...

A travers le souffle fragile ; à travers la somme des désirs incertains...

L'aube (en partie) repliée ; en dépit de la tendresse derrière le visage (effaré) de la mort...

Ce qui nous est offert (presque à notre insu) ; au seuil du vivant ; à même la rupture et le déchirement...

Dans un enchevêtrement de douleurs et de voluptés ; ce que nul ne pourrait croire de son vivant...

 

 

Ici ; (enfin) un ciel à sa mesure ; le même que celui de l'herbe – de l'arbre et de l'oiseau ; invisible et capable (pourtant) de pénétrer l'ombre et le cœur si orgueilleux de l'homme...

Comme s'il suffisait d'être là ; vivant – et d'attendre les mains ouvertes...

 

*

 

Le cœur frôlé par la lumière...

A travers ces peurs millénaires...

Sous un ciel triste et gris...

Au milieu des Autres ; sur ces rives de misère(s) – sur cette terre d'infortune...

Avec toutes les douleurs au fond de l'âme ; et tous les malheurs qui l'entourent...

Guettant l'opportunité ; une sorte de faille dans la tendresse...

Une manière – peut-être – de piéger le cœur (si maladroitement aligné sur le reste)...

Guidé(s) par l'obstination et le besoin (permanent) de (re)conquête...

 

 

A même la trame ; la danse – au cœur des choses...

A travers les reflets (un peu flous) du monde...

A travers l'écoulement catégorique du temps...

Auprès de la lumière ; déjà – auprès des vivants...

Rassemblant le verbe et l'ardeur pour initier un chant ; et élever la prière jusqu'au faîte du monde...

Et recueillant quelques fois, au fond de l'âme, un ciel improvisé ; joyeux d'offrir aux hommes un sourire – mille possibles ; et l'amplitude du mystère...

 

 

Le pleinement visible...

Mêlé à la lumière qui en voile l'essentiel...

Sur la terre ; dans l'eau ; dans l'air et le feu – éparpillé...

A travers l'espace et le temps ; si proches de la chair...

Sur cette aire où se reflètent toutes les silhouettes qui passent ; et qui envahissent les yeux ; et qui y plongent quelques fois pour atteindre le fond du regard...

Comme des fragments infimes de l'espace (assez) maladroitement recueillis ; et qui constituent pourtant ce que nous connaissons du monde...

 

 

Semblable au murmure...

Ce qui s'éveille au fond de l'âme...

Sans jamais renoncer au monde ; sans jamais s'inquiéter...

Sans même s'interroger sur l'itinéraire ; la suite de la traversée...

Comme si les rives de l'enfance (peu à peu) se rapprochaient...

 

 

Alors que le soc (si laborieusement tiré) tente de fissurer la matière et de lézarder la densité du temps...

Le monde s'étire ; s'élance ; se répand ; trouve mille manières de s'ensemencer...

Rendant tout (encore plus) opaque et confus...

Sans que rien (pourtant) se précise ; sans que le cœur puisse deviner...

Criblé(s) de trous et de tremblements ; comme le corps et la terre – à mesure que se multiplie le nombre des vivants...

Les yeux enferrés dans les profondeurs de l'ombre ; sans voir (sans jamais voir) la lumière ; et oubliant (assez malencontreusement) les conséquences de cette cécité...

 

*

 

S'essayant à toutes les expériences ; ce qui s'offre et ce qui s'impose...

Avec l'assentiment d'un Dieu assez peu orthodoxe (hirsute – dépenaillé et un brin facétieux)...

 

 

Auprès du monde ; la chair sensible – le cœur apaisé...

Dans le mimétisme du jour ; l'âme ascendante...

A l'ombre de l'essentiel...

Fidèle(s) aux mouvements initiés par la vie et la mort ; fidèle(s) à leur ascendance ; et émerveillé(s) du renouveau qu'ils engendrent (et qui les traverse)...

Heureux de cette abondance de combinaisons ; de cette profusion de possibles ; et de la malice des Dieux qui entremêlent les destins d'une (bien) mystérieuse façon...

 

 

Quelques fois, n'étant (presque) plus rien...

Comme le prédisent tous les sages...

A travers le geste ; à travers ce qui contemple ; à travers la parole ; à travers le silence – indistinctement...

 

 

Conscient que le passé se mêle (toujours) à ce qui semble surgir pour la première fois ; sans que rien puisse y échapper ; et a fortiori, bien sûr, cet inévitable retour vers l'origine...

 

 

Sans désarroi ; l'accueil spontané...

De passage ; vers le ciel – (très) exactement...

Dansant ; si près (parfois) du tremblement des choses...

Avec une acuité accrue sur l'autre monde (réservée à l’œil sensible)...

Et sommé(s) d'être aussi caressant(s) que possible ; bien davantage que la main nourricière...

A la charnière des paumes jointes ; ce qui s'envole et ce que l'on reçoit – quelques fragments de ciel qu'il faut ajuster à chaque destinataire...

 

 

Ancré à la terre ; le cœur vivant...

Le regard dépouillé...

Face au désordre du monde...

Face à tous les malheurs et à toutes les malédictions...

Œuvrant sans relâche...

Le destin (toujours) fidèle aux aléas de la traversée...

 

 

L’œil porté à percer l'invisible ; à pénétrer le mystère ; et qui oscille (sans cesse) entre les bords du ciel...

Du bleu à l'intérieur...

Comme s'il s'agissait de nettoyer la crasse sur notre vitre sale ; puis, de passer l'âme et la main à travers...

 

 

Très loin ; la voix qui porte...

Comme une pierre lancée sur l'autre rive...

Et que ne peuvent saisir les fantômes qui traversent le gué...

Trop discrètement – trop secrètement – sans doute...

 

 

Nous balançant – comme les désirs et les rêves – au-dessus de l'abîme ; au-dessus des destins...

 

*

 

Boursouflé d’orgueil...

Gorgé d'air – de paroles et de sang...

L'Homme dans son cri ; dans son chant (qui, presque toujours, oscille entre doléances et oraison)...

Hésitant entre la solitude et la soumission ; entre la règle et la relégation...

Et toujours disposé à célébrer son (misérable) règne en ce monde...

Gueulant son nom par-dessus les bruits...

Et s'étonnant de ne jamais être entendu...

 

 

Devant nous ; le lointain (le trop lointain)...

Les portes de l'exil...

Les marges abandonnées aux périphéries du monde...

Et dans cet espace étrange ; l'interstice au-dedans – qui s'élargit au fil des expériences et des pas...

 

 

Dieu et l'oiseau dans la paume ouverte...

Qu'importe les vicissitudes du voyage et l'envergure de la nuit traversée...

Ce que l'âme découvre ; au-delà du délire – de la fièvre – de la folie...

 

 

Au fond même du sommeil ; le silence – la vastitude – la lumière...

 

*

 

Couleur sommeil ; les profondeurs inexplorées...

Comme le fond de la foule absente...

En toute incertitude...

Parlant et passant ; pour ne rien dire – ne rien faire...

Pareille(s) à une épaisse fumée qui dissimule la lumière...

 

 

Entre la poussière et le fumier ; ce que nous connaissons (ce si peu de savoir)...

Comme une faille ; un (minuscule) interstice ; une infime déchirure – dans l'épaisseur et la densité...

Une lueur (à peine perceptible) dans l'immensité noire...

 

 

Pendant longtemps (si longtemps) ; la plaie et l'aurore (artificiellement) séparées...

A l'ombre de ce qui grandit...

(Très) silencieusement...

Au fil du chemin...

Au fil de la lumière...

Jusqu'au rapprochement ; jusqu'au mélange ; jusqu'au parfait (ré)assemblage...

Ce long (et nécessaire) apprentissage...

 

 

Dans nos rêves d'arbres ; sous le regard candide des dryades...

L'âme à l'abri ; sous les frondaisons...

Le corps dans son terrier ; au milieu des bêtes...

Parmi ces vies minuscules (si minuscules) qui ressemblent tant à la nôtre...

Auprès des siens (en quelque sorte) ; dans la texture chaude de l'humus ; dans la compagnie du plus sauvage...

La chair (à moitié) enterrée ; et quelque chose du cœur très haut perché...

 

 

L'existence pénétrée jusqu'à l'essence...

Et partout l’absence déchiffrée...

Seul ; au milieu des bêtes (si familières de notre présence)...

Les paumes jointes sur le cœur joyeux (sur le cœur apaisé)...

Là où l'éternel et le périssable se saluent – se chevauchent – se célèbrent – rejoignent leurs élans ; pour danser ensemble...

Humble et reconnaissant pour le soleil – pour le vent et le ventre assouvi...

L'âme et la peau ; plongées dans un (immense) bain de tendresse...

 

 

Alors que le regard éclaire les chants du monde...

Dans une sorte d'alliance ; opérant (parfois) un retournement des choses ; et une confusion des sentiments...

Comme une manière (assez singulière – sans doute) d'habiter la terre – l'âme et la chair ; de convertir les larmes et les cendres en une matière transformable ; et une partie de la cécité en lumière...

Un chemin dans le sillage des astres ; une mise en ordre ; un grand nettoyage pour permettre à l'espace et à l'esprit de retrouver leur office naturel...

 

 

Au-dessus des enclos et des bruits...

Au cours de cette (très) étrange leçon de choses ; un peu en hauteur – à la mesure de l'esprit de l'homme (de ce qu'il a de plus ambitieux)...

L'âme et la main tremblantes face aux signes qui s'esquissent quotidiennement...

A travers la parole vagabonde (qui a, bien sûr, cessé de s'interroger) ; incertaine mais vraie – authentique – légitime ; irrécusable (en somme)...

Ce que l’œil avisé devine entre les lignes ; la seule lecture (réellement) propice ; celle que la tête délaisse ; celle qui nourrit le cœur encore affamé...

 

*

 

Près de soi ; plus que jamais – et le reste confondu...

La part qui a toujours manqué ; l'invraisemblable part manquante...

Ce qu'ignorent les âmes horizontales ; et les cœurs à la dérive ; insoucieux (si insoucieux) du secret...

Tous ceux que la nécessité du mystère a provisoirement quittés...

 

 

A l'origine – peut-être ; le fond du pourquoi – aussi vide que ce qui a suivi...

Hissé à hauteur de matière (à laquelle on a – bien sûr – soustrait la densité)...

Des morceaux de pierre et de chair (plus ou moins bien agencés)...

Et un peu d'esprit que l'on a glissé au fond des moins grossiers...

Histoire (a-t-on cru) de gagner du temps ; raccourci auquel il faut, sans cesse, ajouter les mille détours que la tête s'amuse à inventer...

 

 

Le monde ; plongé dans les profondeurs du temps ; comme toutes les figures qui le composent (ce peu de chair) ; et comme le reste (sans même que nous le sachions) tentant d'y échapper...

 

 

Au milieu de la crasse et de l'ignorance...

Traçant notre route ; le souffle (tout) tremblant...

Explorant (peu à peu) l'espace au-dedans (comme l'une des plus sûres manières d'apprendre à être vivant)...

S'éloignant (progressivement) des règles humaines ; et leur substituant les lois naturelles...

Sans rien chercher ; sans suivre la moindre trace...

Emporté au loin ; vers le plus désert – le plus haut ; au bord du ciel – peut-être...

Le cœur et le corps acquiesçants...

Heureux (si heureux) de ce périple (involontaire) qui nous mène vers le plus simple – le plus probe – le plus tendre – le plus seul ; l’essence de l'être – en somme...

Adoptant (presque à notre insu) le seul remède contre la ruse et la barbarie – contre la complexité et la folie des hommes ; le seul remède contre ce qui corrompt l'âme et le monde...

 

 

Nous éloignant plus encore...

Le plus clair du temps...

De tous ceux qui bâtissent leur royaume ; en excluant l'Autre ; en rejetant le monde et l'étranger ; en rechignant à comprendre et à aimer...

Nous rapprochant de l'étreinte ; de la posture la plus intime – peut-être...

Au-delà de toute alliance ; à travers l'effacement des frontières – le reste (tout le reste) incorporé (ou nous absorbé(s) par le reste – dans les deux sens sûrement) ; l'une des rares manières de retrouver l'envergure du cœur originel...

 

*

 

Le cœur recouvert d'affirmations...

Par-dessus les croyances...

La tête inquiète – somnolente et tourmentée...

Aux prises avec un monde impatient – virulent et embarrassé...

Incapable d'être (et de vivre) autrement...

Essayant de glisser le reste (tous les Autres) sous notre botte ; et refusant d'être à leur merci...

Seul ; et cherchant (frénétiquement ou désespérément) des alliances...

En quête de quelques appuis ; d'un peu d'aide (et de tendresse) pour agrémenter la solitude et la misère...

Un peu de chair pour rendre moins pénible (et moins périlleuse) la traversée terrestre...

Ce à quoi ne peut échapper l'homme ordinaire...

 

 

Non arithmétiquement heureux...

Au regard du nombre de choses amassées...

Au regard du nombre de prières et de breloques (propitiatoires et apotropaïques) collectionnées au bénéfice de l'âme...

A tout propos ; pour peu que soient présentes la lumière et la tendresse ; pour peu que ne subsiste rien ni personne au fond du regard ; au fond du geste...

Comme dressé sur la pierre ; (très) attentivement – l'esprit...

Sans aucun linceul sur la fraîcheur...

Et le temps derrière soi ; comme oblitéré...

Quelque chose de l'espace sans porte ni frontière...

Le Divin ; comme habité par lui-même...

 

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